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Prévention routière/Des efforts pour sensibiliser les usagers de la route: La Journée mondiale de la courtoisie sur la route passée sous silence

Publié le vendredi 6 juillet 2018  |  Le Combat du Peuple
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© aLome.com
La réapparition des forces de sécurité sur les routes est effective
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Contrairement au 08 mars désignée comme journée mondiale de la femme, célébrée à cor et à cri à travers la planète entière, la date du 24 mars dédiée à la courtoisie sur la route est souvent mise sous éteignoir malgré son envergure et l’intérêt qu’elle revêt. En effet, qu’y a-t-il de plus sacré que la vie humaine ? Et Dieu seul sait, combien les humeurs et les comportements des usagers de la route peuvent influencer leur façon de conduire.

C’est dans cette optique que la journée de la courtoisie au volant a été lancée en septembre 2001 par une association (loi 1901), Association Française de Prévention des Comportements au volant (AFPC) en France. A l’origine, cette association regroupait les acteurs de tous horizons, tels que villes, collectivités, associations, organismes, experts, spécialistes et professionnels d’auto-école, des assurances, des équipementiers, le contrôle technique. Bref, l’AFPC rassemble des partenaires soucieux d’améliorer le comportement des citoyens sur la route et dans les villes et vise à instaurer une meilleure cohabitation entre les différents usagers : automobilistes, piétons, deux roues etc. Voilà pour l’historique de la journée du 24 mars.

Au Togo, nous l’écrivions tantôt, la journée du 24 mars passe inaperçue ou à la limite, elle reste uniquement l’apanage de quelques associations œuvrant pour la prévention routière ou de professionnels d’auto-école alors qu’en réalité, elle nous engage tous.

Il est déplorable de constater qu’en dehors de quelques initiatives limitées initiées depuis deux ans seulement, par l’Association Espace d’Idées et d’Actions pour le Togo (EPIAT) basée en France, aucune action d’envergure n’est menée par le Gouvernement à l’occasion de la journée mondiale de la courtoisie sur la route dans le sens de la sensibilisation des usagers.

Pour rappel, c’est grâce à cette association que nous devons l’implantation des deux radars pédagogiques à Lomé sur l’Avenue de la Victoire au niveau de TODMAN en 2016. L’acquisition de ces dispositifs sécuritaires a permis un tant soit peu d’attirer l’attention des usagers de la route sur l’excès de vitesse dans cette zone réputée accidentogène du centre-ville.

Cette année encore, l’ONG EPIAT a pris son bâton de pèlerin et s’est transportée à Kpalimé le 12 juin dernier, pour offrir une trentaine de panneaux de signalisation à la mairie de cette ville.

Même si ce sont des gestes symboliques à encourager, nous insistons sur le fait que tout cela reste des actions isolées au regard de ce qu’il y a réellement lieu de faire en termes de sensibilisation pour aider les populations togolaises en général et les usagers de la route en particulier, à se départir des comportements d’incivilité sur la route.

Au regard des écarts constatés depuis quelques années, il s’avère plus que nécessaire de créer et d’instaurer une cohabitation plus harmonieuse entre les usagers de la route notamment les automobilistes, les motocyclistes et les piétons. En effet, que nous soyons à pied, au guidon ou au volant, nous cohabitons tous nécessairement dans un espace commun : la rue.

Parler de courtoisie au volant pour les conducteurs d’automobiles et de courtoisie au guidon pour les cyclistes et motocyclistes n’est donc pas chose vaine compte tenu de la recrudescence de l’incivilité affichée par les conducteurs.

Il suffit d’emprunter une rue de Lomé, par exemple, pour faire le constat amer du florilège d’injures que débitent les conducteurs à l’égard des piétons et des autres usagers de la route. Le pire, c’est les conducteurs de véhicule de transport en commun notamment les taximen et les zemidjans qui excellent en grossièretés, en propos injurieux de toutes sortes et qui tiennent même des termes agressifs à l’endroit des autres usagers de la route.

Des expressions vernaculaires comme « yakaméto, gbémélan, tagbokukuto, yéyino » fusent à chaque coin de rue à la moindre incartade. Et lorsque les conducteurs ont affaire à quelqu’un qui conduit en respectant la limitation de vitesse en milieu urbain, ils n’hésitent pas à exprimer leur impatience. On les entend vociférer « la route appartient-elle à ta grand-mère ? » ou encore « te crois-tu dans le salon de ton père ? »

Dans tous les cas, les conducteurs disposent de toute une panoplie d’expressions aussi injurieuses que méchantes qu’ils déballent à la moindre occasion.

Le comble, c’est quand des automobilistes ou des zémidjans klaxonnent à tue-tête au carrefour pour exiger le passage au moment même où le feu est rouge et que les autres usagers se sont arrêtés comme l’exige le code de la route. C’est à croire qu’ils conduisent des véhicules prioritaires ou que le code de la route ne s’applique pas à eux.

C’est le lieu de dire que la plupart des conducteurs ignorent que toute attitude impolie, discourtoise ou agressive en circulation et qui induit irritation ou colère, est facteur de risque. A titre d’exemple, le fait de suivre au pas un véhicule qui respecte les limitations de vitesse, les accélérations et les klaxons intempestifs.

Dans notre pays, force est de reconnaître que la distance de sécurité entre les véhicules n’est jamais respectée comme cela est recommandé dans le code de la route et tout se passe comme s’il n’y avait pas de police routière sur nos routes pour y veiller. Les agents en faction préfèrent jeter leurs dévolus sur les transporteurs de marchandises, les conducteurs de véhicules non immatriculés ainsi que les véhicules remorques qu’ils rackettent allègrement, laissant ainsi le champ libre aux autres véhicules de transport en commun qui entretiennent un désordre criard sur la route.

Nous n’avons pas la prétention d’apprendre à ces agents comment faire leur travail, mais nous constatons que l’appât du gain facile les éloigne parfois de l’essentiel : assurer l’ordre et la sécurité dans la circulation.

Un autre problème auquel sont confrontés les usagers de route est la traversée de la chaussée. La plupart des piétons qui circulent dans les rues de Lomé, savent combien il est difficile de traverser la chaussée surtout après l’élargissement de plusieurs rues. Même lorsque le feu passe au rouge, il n’est pas aisé de se frayer un chemin parmi les voitures parce qu’elles s’agglutinent et se suivent en queue de poisson sans parler des conducteurs qui n’ont aucun égard pour les passages cloutés. D’ailleurs, d’aucuns ont osé avouer leur ignorance par rapport à l’utilité des passages piétons à certains endroits puisqu’ils ne sont jamais pris en compte.

« Le pire, ce sont les zémidjans, ils ne savent pas conduire et ne respectent jamais rien. Il y en a même qui n’hésitent pas à rouler sur le trottoir lorsqu’il y a de l’embouteillage et klaxonnent à tue-tête pour que les piétons leur cèdent le passage. Par où veulent-ils que les piétons passent s’ils s’accaparent de toute la voie publique ? » maugrée une dame.

Tout ceci nous amène à dire que des actions de sensibilisation et de prévention routière doivent être menées pour inciter piétons, conducteurs d’engins à deux-roues et automobilistes à mieux cohabiter dans la rue.

A toutes fins utiles, nous reprenons pour les lecteurs ces quelques règles énoncées par l’AFPC au cours de la célébration de la journée mondiale de la courtoisie sur la route.



Julles



Courtoisie sur la route – facteur de sécurité

Les occasions de faire preuve de courtoisie au volant ne manquent pas : Rester compréhensif envers le conducteur qui, étranger à la ville ou au département, cherche sa route, hésite et conduit très lentement (n’a-t-il pas des excuses : absence, ambiguïté ou non-visibilité de la signalisation, manque de plaque de rue ou de numéro d’immeuble).
S’arrêter quelques mètres avant le passage piétons, ce qui permet, par amélioration du champ de visibilité, de sécuriser la traversée de la chaussée, notamment pour les enfants et personnes âgées.

Lorsque la circulation est fortement ralentie, laisser le passage au conducteur qui désire quitter un stationnement ou qui se présente sur une voie adjacente pourvue d’un stop.
Rester patient envers les cyclistes qui, sur une voie étroite, en côte de surcroît, obligent à rouler lentement. Ils ont autant le droit que quiconque de circuler et ont l’excuse de ne pas disposer d’une voie cyclable.
Veiller à ralentir en cas de flaques d’eau afin de ne pas éclabousser des pieds à la tête piétons et cyclistes.
En temps opportun, faciliter la manœuvre de ceux qui marquent leur intention de vouloir dépasser (le code de la route enjoint de ne pas accélérer).
Prendre soin de ne pas s’intercaler entre des véhicules dont les conducteurs gardent leur distance de sécurité.
Informer de ses intentions en usant de son clignotant pour changer de file ou de direction et, inversement, ne pas gêner la manœuvre de celui qui a manifesté son intention.
Allumer ses feux au tout début de la pénombre afin de ne pas surprendre les autres usagers.
Être indulgent à l’égard de ceux qui commettent une légère faute de conduite.
Lors d’un constat d’accident, garder son calme et rester courtois. S’en tenir à l’observation des faits objectifs.
Répondre de bonne grâce à l’invite du policier ou du gendarme qui vous inviterait à souffler dans le ballon ou vous ferait ranger sur le côté pour laisser passage à un convoi exceptionnel.
Le respect de la réglementation est un gage de sécurité.
La courtoisie au volant, permet en plus d’humaniser la nécessaire rigueur du Code de la route.
... suite de l'article sur Le Combat du Peuple

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