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Signature de deal entre les Groupes Kaylian et Emaar: Que cherchait l’Etat togolais à Dubaï?

Publié le jeudi 12 juillet 2018  |  Fraternité
L`Hôtel
© aLome.com par Edem Gadegbeku et Parfait
L`Hôtel du «2 Février» perd son enseigne Radisson Blu
Lomé, le 20 septembre 2017. L`Hôtel du «2 Février» perd son enseigne Radisson Blu.
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Le 27 juin dernier a été scellé entre le Groupe Kaylian et Emaar Hospitality Group à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis, un partenariat stratégique portant sur l’exploitation et la gestion de l’Hôtel 2 Février. Outre les premiers responsables des deux groupes concernés par ce contrat, étaient également présents à cette cérémonie, le ministre togolais du Commerce et de la Promotion du Secteur Privé, Bernadette Legzim-Balouki et celui de l’Industrie et du Tourisme, ATTIGBE Yaovi Ihou. Chose si curieuse au point de se questionner sur la présence de ces deux ministres à Dubaï dans un business qui ne regarde pas l’Etat togolais.



Kaylian Group – Emaar Hospitality Group, une nouvelle aventure

Par la signature de ce protocole de partenariat stratégique, Emaar Hospitality Group, spécialisé dans l’hôtellerie s’offre ainsi la gestion et l’exploitation du plus grand hôtel du Togo, Hôtel 2 Février. Ceci, à la suite du départ du géant suédois Radisson. Désormais, le joyau togolais en hôtellerie, situé au cœur de Lomé, capitale togolaise, passe sous le label «Adresse».

Si la nouvelle mutation observée dans le management permettra, sans nul doute, d’insuffler une nouvelle dynamique à la gestion cet hôtel, elle suscite néanmoins quelques interrogations. Lesquelles portent notamment sur la présence remarquable, à Dubaï, du gouvernement togolais, à cette signature de ce protocole de partenariat.

En effet, c’est un secret de polichinelle, la licence d’exploitation de l’Hôtel 2 février est depuis peu, concédée au Groupe Kaylian, plutôt spécialisé dans l’exploitation du phosphate, pour une durée de 30 ans. C’est donc par défaut de spécialisation que ce groupe s’est, dans un premier temps, engagé avec le géant suédois en hôtellerie, Radisson en vue d’en assurer l’exploitation. Malheureusement, ce partenariat n’ayant pas fait long feu, le choix de Emaar Hospitality Group, avec son label «Adresse» se veut donc que le fruit d’un gentleman agreement entre deux multinationales liées par un contrat bien défini.

Que cherchait l’Etat togolais à Dubaï ?

Loin l’idée de nous attarder sur les clauses du contrat liant les deux partenaires, la question fondamentale qu’il convient de se poser est de savoir les motivations réelles de la présence des ministres du Commerce et de la Promotion du Secteur Privé, Bernadette Legzim-Balouki et de l’Industrie et du Tourisme, ATTIGBE Yaovi Ihou, à Dubaï. Car, dès lors que l’Etat a attribué la licence de gestion de l’hôtel à Kaylian Group, ce dernier devient, par principe, le principal concessionnaire du marché d’exploitation vis à vis de tout autre prestataire, hier Raddisson et aujourd’hui Emaar Hospitality Group. Quitte à ce dernier de rendre compte à l’Etat togolais,sur la base des clauses du contrat les liant.

Par conséquent, l’Etat togolais, à moins qu’il n’y ait des intentions voilées dans ce dossier, n’a donc aucun rôle à jouer, aussi bien dans la négociation que dans la formalisation d’un quelconque protocole de partenariat entre Kaylian Group et tout autre associé. D’où justement le bien-fondé de notre questionnement.


Le cas Hôtel 2 février remet au goût du jour, les innombrables contrats aux contours liant souvent l’Etat togolais aux opérateurs économiques et multinationales. Des situations qui débouchent sur des pénalités et indemnités que l’Etat togolais, contraint, finit toujours de payer aux plaignants, lorsque ceux-ci portent l’affaire devant les juridictions internationales. Le cas du Groupe Accor dans le dossier de l’hôtel Sarakawa en est illustrateur.

Nécessite d’être plus regardant !

Aussi, cela repose également le sujet sur l’existence et le rôle des comités de suivi dans les contrats et concessions engageant l’Etat et les sociétés. Votre journal, dans son précédent numéro, évoquait justement le cas de Sotopla qui, en 9 années d’exploitation, a cumulé des ardoises de plusieurs milliards à l’Etat. Mais par faute de rigueur et surtout de contrôle, triste est de constater que cette ressource plutôt que renflouer les caisses de l’Etat, prend d’autres directions inconnues, sans que personne ne se prononce là-dessus.


Aujourd’hui, plutôt que de se contenter de faire office d’un simple figurant, l’Etat togolais est vivement interpellé à jouer véritablement son rôle, celui de contrôle et de suivi des contrats de concession, de bail, d’exploitation minière etc qu’il signe avec les opérateurs privés. Les cas de l’hôtel Sarakawa avec le groupe Accor, de Togo électricité avec le groupe Elyo où l’État togolais s’est vu amendé pour avoir dénoncé et rompu à pied levé ces contrats sont encore vifs dans les esprits.




Cyrille PESSEWU
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