D'après les données de la Banque mondiale, le torchage, qui consiste à brûler le gaz dégagé par l’exploitation pétrolière, a diminué de 5 % en 2017, après six ans de hausse continue. Mais l'Afrique reste encore en marge de cette évolution : la pratique a même augmenté en Libye et au Nigeria.
De nouvelles données satellitaires rendues publiques par la Banque mondiale le 17 juillet révèlent une forte baisse du torchage de gaz sur les sites de production pétrolière au niveau mondial en 2017, malgré une hausse de la production de 0,5 %. « La baisse d’environ 5 % commence à infléchir six années de hausse du torchage de gaz au niveau global, de 2010 à 2016 » indique l’institution internationale.
Entre 2016 et 2017, le volume de gaz torché est ainsi passé de quasiment 148 milliards de mètres cubes à 141 milliards de mètres cubes. Cette diminution est largement imputable à la Russie, au premier rang pour le torchage de gaz, qui a réduit ses combustions de 22,4 milliards de mètres cubes en 2016 à 19,9 milliards de mètres cubes en 2017. Si le Venezuela et le Mexique ont significativement réduit le torchage en 2017, les volumes brûlés ont augmenté en Iran et en Libye, et dans une moindre mesure au Nigeria.
15 % du gaz associé à l’extraction pétrolière est brûlé
L’extraction pétrolière génère, à côté du pétrole, du gazées des marchés potentiels pour le gaz, et les possibilités locales pour son utilisation – réinjection ou production d’électricité pour une utilisation sur place – peuvent être limitées. Pour acheminer ce gaz vers un marché, il faut un niveau d’investissement dans les infrastructures qui rend parfois l’utilisation du gaz non rentable. Dans d’autres cas, les conditions du marché peuvent être défavorables […]. » détaille la Banque mondiale.
Représentant 4 % de la production gazière mondiale, le gaz torché est pourtant très proche du gaz naturel : il nécessite seulement un traitement pour éliminer des contaminants. D’après l’organisation internationale, « la quantité de gaz torché à l’échelle mondiale serait suffisante à produire 750 milliards de kWh d’électricité, soit de quoi alimenter tout le continent africain. »
Le torchage est en outre responsable du rejet dans l’atmosphère de plus de 350 millions de tonnes de CO2 chaque année.
L’Algérie, le Nigeria et la Libye en tête des brûleurs
L’Afrique représente un peu moins d’un quart des volumes de gaz torchés, avec 32 milliards de mètres cubes en 2017, soit une très légère hausse de 0,25 %. Au premier rang des pays africains qui torchent le plus de gaz associé en 2017 figurent l’Algérie avec 8,8 milliards de mètres cubes, le Nigeria avec 7,6 milliards de mètres cubes et la Libye avec 3,9 milliards de mètres cubes.... suite de l'article sur Jeune Afrique