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Togo/Me Tchassona Traoré : «L’alternance est possible en 2020»

Publié le vendredi 3 aout 2018  |  Courrier d’Afrique
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Lancement d`un nouveau regroupement de partis politiques au Togo
Lomé, le 09 janvier 2017. IBIS HOTEL. Six formations politiques se rapprochent à travers une union informelle sans nom et bureau. Une entité qui a pour finalité de mettre la pression politique sur UNIR, dans l`optique de l`organisation des élections locales, et de l`application des réformes prévues par l`APG de 2006. Tchassona Traoré du MCD.
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Doit-on conclure à une victoire en demi-teinte pour la Coalition de l’opposition après la feuille de route proposée par les chefs d’Etat ouest-africains qui appellent à des élections cette année ? Me Mouhamed Tchassona Traoré pense tout le contraire.




Doit-on conclure à une victoire en demi-teinte pour la Coalition de l’opposition après la feuille de route proposée par les chefs d’Etat ouest-africains qui appellent à des élections cette année ? Me Mouhamed Tchassona Traoré pense tout le contraire. Pour le président du Mouvement Citoyen pour la Démocratie (MCD), parti membre de la C14, la CEDEAO a plutôt indiqué la voie à suivre vers l’alternance au sommet de l’Etat en 2020. Dans un entretien avec Courrier d’Afrique, il revient sur les recommandations de la CEDEAO et le rôle que chaque Togolais doit désormais jouer pour voir s’opérer l’alternance dans moins de deux ans.

Courrier d’Afrique : La feuille de route proposée par la Conférence des présidents de la CEDEAO n’a pas pris en compte certaines revendications de la Coalition notamment l’exigence de la démission du chef de l’Etat actuel ou dans le meilleur des cas sa non-représentation à l’élection présidentielle de 2020. Cela ne laisse-t-il pas un goût d’inachevé ?

MouhamedTchassona Traoré : Le combat que mène la Coalition est d’abord un combat citoyen. C’est un combat de l’ensemble des Togolais. C’est un combat pour la construction d’un pays prospère. L’ensemble des Togolais voudraient voir l’alternance arriver assez rapidement dans notre pays. Il n’y a pas un seul acteur politique qui ne rêve pas de cette alternance-là. Le fait que cette revendication ne soit pas prise en compte dans les recommandations peut susciter des débats.

Du coup, beaucoup pensent que c’est encore le Syndicat des chefs d’Etat qui est venu consolider un des leurs. C’est aussi votre avis ?

Il n’y avait que deux pays qui faisaient l’exception dans la sous-région, le Togo et la Gambie. A la veille de la présidentielle de 2015 au Togo, la question de la limitation des mandats dans tous les pays membres de la CEDEAO était sur le tapis. Qu’il vous souvienne que le président ghanéen, qui dirigeait la Communauté à l’époque, avait dit qu’ils allaient convoquer un sommet extraordinaire au lendemain de l’élection pour régler cette question.

Mais le Togo et la Gambie avaient refusé de signer cette obligation de limitation des mandats. Alors, qu’est-ce que ces chefs d’Etat ont à gagner à vouloir maintenir un président au pouvoir ad vitam ? Ce qui manquait à la CEDEAO, ce sont des instruments juridiques qui lui auraient permis de mettre cette revendication sur la feuille de route. Il n’y a donc pas de raison de croire que ces Chefs d’Etat soient venus à Lomé pour consolider le pouvoir du président togolais.

Donc pour vous, avec cette feuille de route, la C14 n’a pas perdu face au pouvoir de Lomé ?

La feuille de route de la CEDEAO nous conforte dans les préoccupations premières du Groupe des 6 et de CAP 2015 et d’autres partis politiques qui pensent qu’avec les réformes constitutionnelles et institutionnelles, avec ou sans l’obligation pour Faure Gnassingbé de se présenter, nous aurons l’alternance en 2020.

Il y a des réformes institutionnelles qui vont être faites en même temps que les réformes constitutionnelles. Les premières comprennent la recomposition de la CENI, la recomposition de la Cour constitutionnelle, la mise en place des mécanismes d’élections transparentes, le vote de la diaspora. Si chaque Togolais décide de jouer le rôle qui est le sien, d’exercer son droit fondamental pour les élections, il y a de fortes chances que l’alternance puisse arriver en 2020.

Nous croyons plutôt que quand on lit avec beaucoup d’intelligence les recommandations des présidents de la Communauté, si nous travaillons sur les repères qu’ils (les chefs d’Etat de la CEDEAO, ndlr) nous ont donnés, avec la volonté d’aller de l’avant, il y a de fortes chances qu’on puisse arriver à ces résultats ; et ceci avec l’accompagnement des facilitateurs et autres chefs d’Etat qu’ils vont mettre à nos côtés pour pouvoir améliorer cette feuille de route et aboutir aux résultats attendus.

Quelles sont, selon vous, les insuffisances de la feuille de route proposée par la CEDEAO ?

La CEDEAO a joué sa partition, mais il me semble qu’on aurait gagné plus s’il y avait des précisions sur un certain nombre d’aspects. Je relève, au passage, deux essentiellement : celui du découpage électoral qui n’a pas été pris en compte dans la feuille de route de la CEDEAO. Le découpage électoral, dans sa forme actuelle, donne une représentation biaisée des élus à géométries variables ; ce qui ne donne pas une légitimité égale à l’ensemble des élus de la nation.

Donc nous pensons que le découpage doit être repris pour qu’on aboutisse au moins à un quasi-équilibre qui respecte le principe de la légalité et de l’égalité. Je note également que le mot ‘possibilité’ qui a été mentionné dans la feuille de route pour nos compatriotes résidant à l’étranger de pouvoir voter, me pose un tout petit peu problème. Nous estimons que ce point aurait dû être exprimé en des termes beaucoup plus impératifs, parce que ‘possibilité’ est une ‘option’. Ça devrait être une obligation faite au gouvernement togolais de prendre toutes les dispositions pour que l’ensemble de nos compatriotes, où qu’ils se trouvent, puissent exercer leur droit de vote. Il est vrai que le droit de vote n’est pas obligatoire mais cela fait partie de nos revendications phares. A partir du moment cette revendication a été portée à la connaissance de la CEDEAO, il aurait été plus indiqué que cela soit exprimé avec fermeté pour éviter toute ambiguïté. Nous avons fort à craindre que le gouvernement n’évoque un certain nombre d’insuffisances au niveau structurel pour ne pas rendre effectif le vote de la diaspora.

La CEDEAO a fixé une date pour les législatives. Réaliste, cette date, selon vous ?

Au regard de la possibilité qui est donnée à nos compatriotes qui vivent à l’étranger de pouvoir voter et des dispositions qui doivent être prises pour acter et rendre effectif le vote de la diaspora, en plus de ce que nous devons faire en interne en termes de recensement, de réorganisation de la CENI, de la Cour constitutionnelle, la modification de la Constitution, il me semble que la date du 20 décembre est trop approximative.



Propos recueillis par Brice EKA

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La feuille de route de la CEDEAO pour une sortie durable de crise au Togo lue par Pr Robert Dussey
Publié le: 1/8/2018  |  aLome.com Radio

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