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Togo/Mise en œuvre des recommandations de la CEDEAO : «Bonne foi» de Faure?

Publié le mercredi 8 aout 2018  |  L'Alternative
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchakou
Ouverture du 1er Sommet conjoint CEDEAO-CEEAC sur les défis sécuritaires communs
Lomé, le 30 juillet 2018. Grande tente de l`«Address Hôtel 02 Février». L`ouverture du 1er Sommet conjoint CEDEAO-CEEAC sur les défis sécuritaires communs a été meublée par de vibrants plaidoyers des Présidents Faure Gnassingbé et Ali Bongo Ondimba appelant à la mutualisation des moyens financiers, techniques et des ressources humaines.
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La grande énigme aujourd’hui, après le sommet de la Communauté Economique des Etats d’ Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la connaissance de la feuille de route pour une sortie pacifique, définitive et durable de la crise politique au Togo, reste la mise en œuvre efficace de ces recommandations.

Depuis ce 31 juillet, le régime de Faure Gnassingbé a repris avec les discours mielleux, susceptibles d’évoquer une certaine bonne foi à brandir aux yeux de la communauté nationale et internationale, dans le seul but de faire croire qu’il est disposé à faire les choses autrement. Surtout provoquer l’alternance au sommet de l’Etat, puisque c’est la préoccupation première de tous les Togolais aujourd’hui.


Il est clair que dans cette nouvelle opération de charme entamée par le régime RPT/UNIR, l’opposition, le Comité de suivi et la CEDEAO doivent avoir les yeux grandement ouverts. Puisqu’il va falloir compter avec la ruse, les subterfuges et le dilatoire d’un régime qui n’a d’autres projets que la conservation à tout prix du pouvoir.

Au cours du Conseil des ministres le vendredi 3 août dernier, Faure Gnassingbé, comme on le lui connaît, a invité les membres du gouvernement à « être davantage attentifs, individuellement et collectivement, aux messages et aux aspirations profondes des Togolais dans un esprit de loyauté et de fidélité aux missions qui leur sont confiées».

Prétextant tirer des enseignements politiques de la situation qui prévaut dans le pays, il dit être déterminé à poursuivre les efforts pour trouver une issue définitive et durable à la crise. Encore Faure Gnassingbé avec des promesses. Doit-on rire ou pleurer ?

En 2005, après avoir massacré plus d’un millier de Togolais pour arriver au pouvoir, le supposé plus policé des rejetons d’Eyadema avait brandi les « 20 plus », une sorte de mémo qui rassemble de bonnes intentions devant sortir le peuple togolais de la misère et ainsi rompre avec la gouvernance catastrophique de son père auquel a succédé. Mais aujourd’hui, sa gouvernance est pire que celle de son défunt père. Dans la même année, il déclare à Atakpamé que « plus jamais ça sur la Terre de nos Aïeux » (allusion faite aux violences commises par les forces de l’ordre et de défense sur les populations paisibles, avec des morts, des blessés à vie et des refugiés).

Mais on continue, au nom de la conservation du pouvoir dont le seul bénéficiaire se trouve être le Prince, de tirer à bout portant sur des enfants lors des manifestations pacifiques et sur les populations jusque dans leurs maisons. Le 26 avril 2012, il trouve qu’il y a une minorité qui accapare les richesses du pays, au détriment de la grande majorité. Depuis lors, on encourage plutôt cette pratique par l’impunité.

Dans le même temps, Faure Gnassingbé annonce les assises nationales de l’éducation et de la santé. Que nenni ! Il déclare sur les chaînes internationales (puisque c’est le canal qui lui donne de l’inspiration) : « Pour que la démocratie avance en Afrique, on doit limiter les mandats à deux ou à trois ». Il est en train de finir son troisième mandat frauduleusement acquis, mais il veut déplacer les montagnes pour en briguer un quatrième. Aujourd’hui encore, on lui demande en vain, de libérer ses « otages politiques », malgré les injonctions des Facilitateurs de la crise politiques et la CEDEAO.

Voilà donc un régime qui balance sa « bonne foi » à la figure de tout le monde. Comment peut-on encore croire à un système qui n’a jamais rien respecté ? Aujourd’hui, tous les observateurs s’accordent à s’inquiéter de la disponibilité de ce régime à poursuivre en toute franchise le dialogue politique, bien sûr sous l’égide des deux Facilitateurs, Alpha Condé de la Guinée et Nana Akufo-Addo du Ghana, en mettant en œuvre les recommandations pour que cette crise prenne fin une bonne fois pour toute.

Déjà à la Coalition des 14 partis de l’opposition, la méfiance est de mise. «Nous avions cru un instant que c’est quelqu’un qui était venu solder le passif de son père. Le mal nous a pris aujourd’hui, il est rentré dans la même direction que son père, sinon pire. Il a dit plus jamais ça au Togo, mais ça continue.

On préconise les mesures de confiance dans l’intitulé de la feuille de route, mais rien ne s’applique. On utilise ces Togolais comme des otages et des monnaies d’échange», a déclaré Pascal Adoko, Secrétaire Général adjoint de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA), pour qui l’on ne peut plus faire confiance à Faure Gnassingbé qui la boulimie du pouvoir et qui s’y accroche « comme un enfant qui a des sucettes dans la bouche».

En tout cas, le régime RPT/UNIR n’est plus à présenter au peuple togolais. Le Comité de suivi prévu par la CEDEAO, et l’opposition sont appelés à se méfier de cette « bonne foi » proclamée par Faure Gnassingbé et les siens. Si le régime a commencé par traficoter la feuille de route rendue publique par la CEDEAO le 31 juillet dernier, il faut d’ores et déjà imaginer ce qui est derrière ces discours destinés à attendrir les cœurs. Prudence !




La feuille de route de la CEDEAO pour une sortie durable de crise au Togo lue par Pr Robert Dussey
Publié le: 1/8/2018  |  aLome.com Radio

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