En République démocratique du Congo, la non candidature de Joseph Kabila pour la présidentielle du 23 décembre prochain a suscité des réactions de soulagement parmi les milieux diplomatiques. Une bonne nouvelle pour l'alternance politique au sommet de cet Etat d'Afrique centrale.
Au sein des milieux diplomatiques, c'est le soulagement. « C’est une étape très importante », se réjouit un ambassadeur. A l’approche de la date butoir, l’inquiétude était remontée d’un cran dans les milieux diplomatiques. Si Joseph Kabila avait annoncé sa candidature, comment réagir alors face à un chef de l’Etat devenu intransigeant sur sa souveraineté, comme en témoigne la crise qui perdure avec la Belgique et, sans risquer, c’était la crainte, le scénario d’un durcissement tel qu’observé au Burundi ? L’équation s’annonçait compliquée.
Le bras de fer final est évité. Pour autant, le choix d’Emmanuel Ramazani Shadary suscite un certain malaise. « Un choix logique, mais problématique », résume une source onusienne. D’abord, l’ex-ministre de l’Intérieur est sous sanction de l’Union européenne pour entrave au processus électoral. Comment donc traiter avec lui s’il était élu et que les sanctions étaient renouvelées à leur échéance en décembre prochain ? Problématique aussi, car potentiellement « il représente le scénario du dauphin provisoire », explique une autre source qui craint le scénario d’une succession à la Poutine, cette fois qui verrait le président Kabila partir en apparence pour mieux revenir plus tard.
Fidèle parmi les fidèles, Emmanuel Ramazani Shadary osera-t-il tuer le père et surtout redistribuer les cartes dans l’appareil sécuritaire s’il est élu alors que Joseph Kabila a bien pris soin d’y faire revenir récemment à des postes-clés ses généraux les plus fidèles ? Autant de questions qui agitent les milieux diplomatiques à Kinshasa.