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La conversion personnelle, une nécessité pour la naissance d’une Afrique nouvelle (Mgr N. Barrigah, Palais des Congrès, le 7 août 2018)

Publié le mercredi 15 aout 2018  |  Le Rameau de Jesse
Mgr
© aLome.com par Parfait
Mgr BARRIGAH, le prélat médiateur du dialogue togolais.
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Prière d’introduction

Avant de commencer cette prédication, je vous invite à vous unir à moi pour adresser à Dieu deux petites prières inspirées par sa Parole.





La première intercession est en faveur de celui par qui il veut vous parler aujourd’hui. Et je la formule à partir des passages d’Isaïe 51,16 et Jérémie 1,10. Voici ce que dit le Seigneur à ces deux prophètes :

Isaïe 51,16 : « J’ai mis mes paroles en ta bouche, à l’ombre de ma main je t’ai caché, pour tendre les cieux et pour fonder la terre, pour dire à Sion : » Tu es mon peuple. » ».

Jérémie 1,9-10 : « Puis le Seigneur étendit la main et me toucha la bouche. Il me dit : « Voici, je mets dans ta bouche mes paroles ! Vois : aujourd’hui, je te donne autorité sur les nations et les royaumes, pour arracher et renverser, pour détruire et démolir, pour bâtir et planter. »

Je supplie le Seigneur de mettre ses paroles dans ma bouche pour qu’à travers moi, il puisse s’adresser à vous, à notre continent, à notre chère Afrique en lui disant : « Tu es mon peuple » bien-aimé. Je le supplie de me remplir de son Esprit pour que ma parole, sa Parole qui passera par moi, puisse démolir et renverser les obstacles que nous avons érigés en nous ; qu’elle détruisse tout ce qui s’oppose au projet de Dieu afin d’édifier en nous l’homme intérieur capable d’obéir à sa volonté.

La deuxième supplication est pour vous qui m’écoutez et qui allez recevoir le message de Dieu. Je la formule en reprenant le passage de la Lettre aux Hébreux 3,7-8 : « Comme le dit l’Esprit Saint dans un psaume : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur comme au temps du défi, comme au jour de l’épreuve dans le désert ». Oui, n’endurcissez pas votre cœur ; ne fermez pas vos vies à l’action du Seigneur. Bien au contraire : que la Parole de Dieu, qui a la puissance de réaliser ce qu’elle annonce et produit des fruits en abondance, descende dans vos cœurs et y trouve un terrain fertile. Oui, Seigneur, voici devant toi ton peuple qui se prépare à écouter ta Parole ; voici ton peuple qui se dispose à t’accueillir, ton peuple assoiffé de vérité et qui attend de toi un message de vie, d’amour, de conversion véritable.
Donne à ton serviteur que je suis la grâce de toucher les cœurs, de les secouer, de les bouleverser, pour qu’ils se laissent libérer et convertir. Donne à mes paroles l’ardeur du feu et la douceur d’une brise, la force d’un vent violent et la tranquillité de ta bienveillante présence pour qu’elle renouvelle tout dans nos vies et opère en nous la conversion nécessaire à la renaissance de notre continent. Sois, Seigneur, au cœur de cette prédication pour qu’elle ramène vers toi le cœur de tes fils et filles qui l’écouteront. Répands sur chacun de nous le souffle de ton Esprit pour qu’il opère en nous l’œuvre d’une profonde transformation. Amen





INTRODUCTION

« La conversion personnelle, une nécessité pour la naissance d’une Afrique nouvelle » voilà le titre de la prédication que vous m’avez confiée. Il s’agit d’un sujet bien original qui fait d’une démarche religieuse ou spirituelle le préalable d’une transformation sociale. Face aux nombreux défis que rencontre notre continent, vous ne proposez pas une solution politique, économique, culturelle ou diplomatique. Vous indiquez plutôt la transformation du cœur comme la clé de la renaissance africaine et une exigence incontournable pour le relèvement de nos peuples.

Je développerai ce thème en trois temps en me posant 3 avec vous questions bien simples :

Qu’est-ce que la conversion et quelles en sont les exigences fondamentales ?
De quoi l’Afrique a-t-elle besoin de se convertir aujourd’hui ?
Qui doit se convertir et comment opérer concrètement cette transformation du cœur et de l’être tout entier ?
I. QU’EST-CE QUE LA CONVERSION ET QUELLES EN SONT LES EXIGENCES FONDAMENTALES ?

L’appel à la conversion retentit dans toute la Bible. Il est lancé par Jean Baptiste sur les bords du fleuve Jourdain (Matthieu 3,2) puis par le Christ dès le début de son ministère (Marc 1,15) et par saint Pierre le jour de la pentecôte pour inviter le peuple à changer de vie (Actes 3,19). Il s’agit donc d’une démarche capitale dans la vie de tout croyant, car il n’existe pas de vie de foi véritable sans conversion. Mais en quoi consiste-t-elle réellement ? Quelles sont les attitudes qui la caractérisent ?

1. La conversion : un changement d’orientation

L’idée centrale qu’évoque le terme conversion est celle d’un changement qui intervient dans la vie d’une personne à un moment déterminé, comme l’illustre la parabole de l’enfant prodigue (Luc 15, 11-31).

Dans le langage biblique, deux termes grecs décrivent cette démarche : il s’agit d’abord du mot metanoia qui signifie repentance, changement de cœur, de vie ou de mentalité (1 Thessaloniciens 1,9). Il y a ensuite le terme epistrephein qui désigne le changement de direction ou le retour vers Dieu (Actes 15,3). Se convertir c’est donc changer de cœur pour se tourner vers Dieu.

Précisions, cependant, que la transformation provoquée par cette démarche ne se réalise pas de manière automatique ; il s’agit au contraire d’une évolution progressive qui touche lentement toutes les facultés de la personne. L’aventure commence généralement par ce qu’on pourrait appeler une conversion religieuse puis se poursuit en trois autres étapes qui sont la conversion morale, intellectuelle et mystique.

2. La conversion religieuse.

En quoi consiste-t-elle ? Dans le langage courant, la conversion désigne le changement de religion. C’est ainsi que l’on parle par exemple d’un athée qui se convertit à une religion, d’un animiste qui se détourne de ses idoles pour embrasser une nouvelle religion, ou encore d’un chrétien ou d’un musulman qui passe à une autre communauté de foi. Ce changement de religion est souvent sanctionné par un geste public comme le baptême par exemple. En réalité, la conversion religieuse est liée à une nouvelle expérience de Dieu qui conduit à un changement de communauté de foi. Et si l’on reproche à tant de chrétiens de ne pas mener une vie conforme à leur foi c’est simplement parce qu’ils n’ont jamais rencontré le Dieu vivant. Ce qu’il nous faut aujourd’hui c’est de passer d’une religion pratiquée par habitude à une rencontre réelle avec le Christ. Deux exemples tirés de la vie des saints peut nous aider à mieux saisir en quoi consiste la conversion des baptisés.

Saint François d’Assise. La première histoire est celle de Saint François d’Assise (1186-1226). Né à Assise d’un riche marchand drapier, il une vie frivole jusqu’au jour où il est fait prisonnier au cours d’une guerre entre Assise et Pérouse. Tombé malade, il passe un long moment de convalescence qui le pousse à réfléchir à sa vie et à revenir sur lui-même. Un jour qu’il est en prière dans l’Eglise de Saint Damien, il entend le Christ lui demander : « François, restaure mon Eglise ». Pensant qu’il s’agissait d’une réparation matérielle de l’édifice, il se met à l’œuvre et ce n’est que progressivement qu’il comprend sa mission : ramener l’Eglise à sa pureté. Il le fait en choisissant la pauvreté et le radicalisme évangélique. Ce fut pour lui une véritable conversion.

Saint Ignace de Loyola. Le deuxième exemple concerne Saint Ignace de Loyola (1491-1556). C’était un Basque espagnol et un gentilhomme du vice-roi de Navarre. En 1521, il est blessé durant le siège de la ville de Pampelune. Pendant sa longue convalescence, pour tuer le temps, il se met à lire le Nouveau Testament et la vie des saints, puisqu’il n’a pas d’autre littérature à sa disposition. Et la grâce de Dieu le touche. « S’ils sont devenus des saints, pourquoi pas moi »? se demande-t-il à plusieurs reprises. Rompant définitivement avec son passé, il oriente d’abord sa vie vers la solitude et la pénitence, puis il décide de se former dans la foi. Il est devenu, comme nous le savons, un grand maître spirituel et le fondateur d’un ordre religieux : la Compagnie de Jésus (les Jésuites).

Et nous ? Ces deux exemples montrent qu’il est nécessaire pour chaque baptisé de redécouvrir la beauté et les exigences de son baptême. Il ne s’agit pas de quitter l’Eglise catholique pour faire une expérience dans une autre confession chrétienne mais plutôt de réveiller la grâce qui dort en nous. Deux moyens nous sont proposés pour atteindre un tel but : la prière et la lecture de la Bible. C’est le sens de cette exhortation lancée par le Pape François : « J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse.» (La Joie de l’Evangile n. 3)




3. La conversion morale

Il s’agit du passage d’une vie de péchés à une vie plus honnête. Cette deuxième forme de conversion comporte une rupture avec un passé d’égarements pour se tourner résolument vers Dieu. C’est cet itinéraire spirituel que décrit, de manière symbolique, l’émouvante parabole de l’enfant prodigue (Luc 15, 11-32) : après avoir dilapidé les biens reçus de son Père en menant une vie dissolue, ce dernier se retrouve dans une profonde misère qui l’oblige à se repentir et à prendre la décision de retourner à la maison paternelle.

Les passages bibliques décrivant un tel cheminement sont nombreux et particulièrement éloquents. Mentionnons-en quelques-uns : la conversion de Matthieu le publicain (Matthieu 9, 9-13), l’histoire de Zachée le collecteur des impôts (Luc 19,1-10), la femme adultère (Jean 8,18) etc.

Il s’agit essentiellement d’une démarche intérieure marquée par trois attitudes concrètes :

Le regret sincère des péchés commis. Au point de départ de la conversion morale, il y a nécessairement une prise de conscience du mal commis et de ses funestes conséquences sociales. C’est de ce regard transparent et honnête porté non seulement sur les actes mais aussi sur les paroles et même les pensées les plus secrètes du cœur de l’homme que peut naître le véritable repentir. Deux exemples peuvent nous aider à comprendre en quoi consiste le repentir et le regret des péchés : les pleurs du Roi David après son péché (Psaume 50 ou 51, 3-6) et les pleurs de saint Pierre après son reniement du Christ (Luc 22,62).

La rupture avec le mal et ses avantages. La conversion est incomplète tant qu’elle ne débouche pas sur une rupture avec le péché et ses bénéfices. La repentance doit donc nous conduire à la confession des péchés et à un changement de vie. C’est ce que saint Jean Baptiste appelle les « fruits de la conversion » (Luc 3,8).

C’est également ce que rappelle le livre des Proverbes « Qui cache ses fautes ne réussira pas ; qui les avoue et s’en détourne obtiendra miséricorde. » (Pr 28, 13). Dans une pièce théâtrale très fameuse « Hamlet », Shakespeare nous donne une idée de ce qu’est le renoncement. Il raconte l’histoire d’un certain Claude qui assassine son frère, épouse sa belle-sœur Gertrude et se fait couronner roi de Danemark. Mais un jour, pris de remords, il essaie de prier. C’est alors qu’il se rend compte que sa prière ne peut être sincère tant qu’il n’aura pas renoncé aux fruits de son crime : « Prier ? Je ne peux pas, quoique mon désir ait l’acuité du vouloir : ma trop forte honte défait ma forte intention …… Impossible, puisque encore je possède ces objets pour lesquels j’ai commis le meurtre : ma couronne, ma propre ambition et ma reine. Peut-on être pardonné et garder le fruit de sa faute ? Dans le courant corrompu de ce monde, la patte dorée du crime peut pousser la justice à l’écart, et souvent on voit le bien mal acquis acheter la loi. Mais là-haut il n’en va pas ainsi……. Mes paroles volent en haut, mes pensées demeurent en bas. Paroles sans pensées ne montent point au ciel ».

La réparation. La conversion conduit à la réparation comme l’illustre l’histoire de Zachée. Touché par la grâce ce dernier s’est exclamé : « Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. » (Luc 19,8 ». La réparation consiste à restituer un bien mal acquis, à rétablir la réputation d’une personne calomniée, à montrer plus d’amour envers une personne victime de notre haine ou indifférence.

La réconciliation. Lorsque cela est possible, la démarche de conversion doit déboucher sur la réconciliation. Cette dernière n’est pas toujours possible, mais nous ne devons pas nous contenter de recevoir le pardon de Dieu sans nous rapprocher de nos frères (Matthieu 5,20-26).

4. La conversion intellectuelle ou le changement de mentalité.

Il ne s’agit plus d’une remise en ordre de notre vie morale mais plutôt d’un changement de nos critères de vie et de notre mentalité. La conversion intellectuelle concerne essentiellement notre esprit et la manière dont nous regardons les événements. En définitive, elle consiste à poser sur les choses un regard nouveau inspiré par le Christ. C’est à cette forme de conversion que Jésus invite ses disciples lorsqu’il leur déclare : « Vous avez appris qu’il a été dit …Eh bien Moi je vous dis » (Matthieu 5,21-48). A ce sujet, saint Paul écrit aux Romains : «Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait.» (Romains 12,2 ; cf Ephésiens 4,23).

Quelques exemples de conversion intellectuelle ou changement de mentalité.

• La vengeance Lc 9, 51-56 (l’épisode du rejet subi en Samarie),

• L’autorité et le service : Mt 20,20-28 (les fils de Zébédée),

• La grandeur évangélique : Lc 22,24-27 (Qui est le plus grand ?)

• Le pardon : Mt 18,21-35 (combien de fois pardonner ?)

• Le bonheur : Mt 5 (les béatitudes).

• L’amour : Mt 6,27-38 (aimez vos ennemis)

• La richesse : Lc 16,19-29 (Le riche et Lazare)

• Le prochain : Lc 10,29-37 (le bon samaritain)

• Les richesses : Mt 19,16-26 (le jeune homme riche).

Sur toutes ces questions que nous venons d’évoquer, Jésus nous demande de porter un nouveau regard éclairé par la foi.



5. La conversion mystique

J’emprunte ce terme « conversion mystique » au Cardinal Carlo Maria Martini, bibliste de renom, qui décrit le phénomène dans son livret « Prière et conversion intellectuelle ». Il s’agit d’une transformation inattendue qui se produit dans la vie de certaines personnes, les introduisant dans une relation mystique profonde avec Dieu. L’élément essentiel qui caractérise cette nouvelle étape de changement c’est l’intervention divine, la gratuité de l’expérience qui ne dépend aucunement de la volonté humaine. C’est l’expérience vécue par saint Paul sur le chemin de Damas (Actes 9). Une expérience que vivent également des personnes profondément touchées par la grâce.

Nous en trouvons un exemple dans la vie de sainte Thérèse d’Avila. La grande réformatrice des carmels est originaire d’une vieille famille castillane. En 1536, elle entre au couvent de l’Incarnation dans la même ville, où les Carmélites suivaient une règle fort adoucie.

Un jour de 1542, alors qu’elle prie devant une statue du Christ flagellé, Thérèse entre dans un chemin de conversion qui devait bouleverser sa vie. Elle s’engage dans la voie périlleuse de la mystique. Elle avait alors 39 ans et venait de passer 20 dans la vie religieuse, une vie qu’elle qualifie de médiocre face à l’expérience qu’elle venait de vivre. « C’est un nouveau livre qui commence, dit-elle, une nouvelle vie qui s’ouvre. Celle que j’ai vécue jusqu’ici est à moi, celle qui commence maintenant est à Dieu. »

La conversion mystique est une grâce que le Seigneur accorde à qui il veut. Elle n’est pas le fruit d’une décision humaine comme les autres formes de conversion. Nous ne pouvons que l’implorer du Seigneur en essayant de renouveler constamment notre engagement au Christ, en luttant contre le péché et en changeant de mentalité.

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Que pouvons-nous tirer de tout cela pour le renouvellement de notre continent ?

Des voix de plus en plus nombreuses se lèvent aujourd’hui pour affirmer qu’il y a beaucoup de baptisés mais peu de convertis, beaucoup de fidèles qui remplissent nos lieux de culte mais peu de serviteurs de Dieu. Ici en Afrique comme partout ailleurs, si tous les baptisés menaient une vie plus conforme à leurs engagements, la société serait totalement transformée. Quel triste constat ! Osons nous regarder en face pour nous poser cette question : notre adhésion à Jésus est-elle effective ? A quelle étape de la conversion sommes-nous arrivés ? Que pouvons-nous faire aujourd’hui pour nous convertir vraiment ?

Mais avant cela, il est indispensable de prendre conscience des problèmes qui minent notre continent pour voir si notre conversion personnelle pourrait y apporter solution.




II. L’AFRIQUE VA MAL

L’Afrique est réellement un continent aux réalités paradoxales : une terre bénie mais dont certains des fils et filles se croient maudits ; une terre que le reste de l’humanité convoite pour ses impressionnantes richesses mais dont les habitants rêvent de s’évader pour aller chercher sous d’autres cieux un bonheur hypothétique. L’Afrique c’est des pays où l’on a tout et où l’on manque de tout. A quoi ressemble notre Afrique aujourd’hui ? Qu’est-ce qui va mal chez nous ? Voilà les questions qui seront au centre de cette première partie de ma communication. Quelle image présentons-nous au monde ?

1. L’Afrique, terre de misère et d’humiliation

Lorsqu’on examine les données sur l’état du monde, l’Afrique est toujours classée en dernière position. Populations vivant en majorité sous le seuil de pauvreté, manquant de ressources alimentaires avec des difficultés d’accès à l’eau potable, famines récurrentes sur des terres qui se transforment en déserts. Cruelle insuffisance des structures de soins et de soignants, taux élevés de mortalité infantile, couverture vaccinale insuffisante, populations soumises à des épidémies meurtrières que les gouvernants n’arrivent pas à juguler ; taux de scolarisation les plus bas du monde, systèmes scolaires en déliquescence, la liste de nos misères est interminable. Et cela peut nous conduire à un certain sentiment de fatalité comme si notre continent n’avait pas d’espoir. Non, l’Afrique est le continent de l’espérance si nous prenons conscience de nos responsabilités envers l’histoire.

2. L’Afrique, un peuple de mendiants assis sur une mine d’or.

N’est-ce pas la triste image que donne notre continent à tout observateur qui prend la peine de s’interroger sur notre paradoxe ? A voir les étonnantes potentialités dont regorgent nos pays, on ne peut que s’étonner du mal qu’ils ont à décoller. Comment expliquer, en effet, que malgré toutes ses ressources inexploitées, l’Afrique soit considérée comme un continent « insignifiant » sur le plan économique et dont la contribution au phénomène de la mondialisation est qualifiée de dérisoire ? Sans tomber dans les excès d’un afro-pessimisme démoralisateur, on peut tout de même s’interroger sur l’incohérence d’une telle situation à laquelle nous avons fini par nous résigner.



3. L’Afrique, un continent avec une gouvernance d’un autre temps



Les populations africaines étouffent encore sous le joug de gouvernants peu préoccupés du bien commun : depuis les années 1990, les mouvements sociaux n’ont abouti dans beaucoup de pays africains qu’à des tueries, à des déplacements de populations ou au mieux à des élections contestées. Et pendant ce temps, les autres avancent parce qu’ils ont compris les bienfaits d’une bonne gouvernance basée sur le principe de l’alternance qui permet au peuple d’avoir un contrôle sur ceux qui le gouvernent.

4. L’Afrique : des pays exploités par des puissances étrangères avec la complicité de leurs propres dirigeants.

Dans les Lineamenta du Deuxième Synode pour l’Afrique, le tableau brossé sur notre continent est assez sombre: « L’Afrique est aujourd’hui plus que jamais dépendante des pays riches, plus vulnérable que tout autre continent à leurs manœuvres visant à donner d’une main et reprendre le double de l’autre ; visant à maintenir une main mise forte sur le déroulement de la vie politique, économique, sociale voire culturelle des pays africains. L’Afrique est consciemment oubliée dans ce monde qui se construit. L’on ne s’en souvient que quand il faut étaler ses misères ou l’exploiter ».

«De connivence avec des hommes et femmes du continent africain, des forces internationales exploitent cette misère du cœur humain qui n’est pas spécifique aux sociétés africaines. Elles fomentent des guerres pour écouler des armes. Elles soutiennent des pouvoirs politiques irrespectueux des droits humains et des principes démocratiques pour garantir en contrepartie leurs avantages économiques (exploitation des ressources naturelles, acquisition de marchés importants, etc.). Elles menacent de déstabiliser les nations et d’éliminer les personnes qui veulent s’émanciper de leur tutelle ». Oui, notre Afrique est une terre exploitée par d’autres avec la complicité de certains de ses fils et filles.



5. L’Afrique : des nations prises en otage par des groupes terroristes.

L’Afrique, notre terre bien-aimée est secouée par des actes terroristes qui fauchent des vies humaines par dizaines, transformant des maisons, des marchés, des églises, des mosquées, des temples en charniers humains ou en brasiers géants. Malheureusement, le cercle de ces attentats ne cesse de s’élargir tandis que les pays s’organisent pour riposter en frappant à leur tour ces groupes volatiles qui, tels des pieuvres géantes étendent leurs tentacules mortelles vers des régions jadis épargnées.

6. L’Afrique, une terre de souffrance dont les jeunes veulent s’évader.

Depuis quelques années, nous sommes régulièrement abreuvés d’images insoutenables ou de reportages déchirants de nos frères et sœurs, de nos fils et filles qui partent à l’aventure pour chercher en Europe, en Amérique ou en Asie un bonheur illusoire qu’ils n’ont pas pu trouver sur leur continent et dont les embarcations sont souvent englouties par les flots parce que rejetées comme des cargaisons de pestiférés par les pays d’accueil. Depuis quelques années, la Méditerranée s’est transformée en un gigantesque cimetière à ciel ouvert pour ceux et celles qui ont décidé de fuir la guerre, les conflits, la mauvaise gouvernance, les injustices, les attentats ou la misère.




La fréquence du phénomène a fini par nous habituer à l’horreur. Chaque semaine, des émigrés clandestins échouent en mer. Les plus fortunés qui parviennent à destination, sont détenus dans des camps, ramenés de force dans leur pays ou contraints de vivre dans la clandestinité, parfois pendant des années. Seule une petite minorité réussit une intégration harmonieuse. Il est choquant de constater que des milliers de jeunes préfèrent mourir noyés ou grelottant de froid plutôt que de vivre sur leur propre continent.

Nous pourrions poursuivre longtemps le catalogue des malheurs de notre continent. Ce qui est sûr c’est qu’il faut que l’Afrique change. Mais comment opérer cette transformation ? Vous l’avez senti par une transformation des cœurs. Cela signifie que les maux de l’Afrique trouvent leur racine dans le cœur même des fils d’Afrique. C’est ce que je vais essayer de montrer avant d’indiquer quelques pistes pour la transformation des cœurs.




III. POUR UNE AFRIQUE NOUVELLE, LA TRANSFORMATION DES COEURS

1. Les racines de nos maux

Le citoyen africain : un « assisté économique » habitué à la dilapidation.
Y avez-vous parfois pensé ? Les pays les plus pauvres sont parfois les plus enclins au gaspillage. Dans son ouvrage polémique « L’Afrique noire est mal partie », René Dumont déclarait il y a près d’une cinquantaine d’années : « Pour trop d’ ‘élites’ africaines donc, l’indépendance a consisté à prendre la place des Blancs pour jouir des avantages souvent exorbitants, jusque-là concédés aux ‘coloniaux’. Aux soldes élevées, s’ajoutaient parfois les belles villas, toutes meublées ; sinon les palais pour gouverneurs, la nombreuse domesticité payée sur le budget, les autos avec chauffeur…. La brusque accession au pouvoir sans contrôle a troublé certains esprits, corrodé le sens moral ». Les réalités ont-elles vraiment changé depuis lors ?

L’étalage effréné de luxe, les gabegies qui frisent le scandale, les distributions d’argent aux « diseurs de boniments » ont atteint dans certains pays des niveaux alarmants. Est-ce vraiment ainsi que nous allons construire l’avenir de notre continent ? Regardez les biens que certains dirigeants africains ont amassés dans des banques étrangères : ils sont suffisants pour tirer tout leur peuple de la misère. Et pourtant ! Regardez aussi les fortunes que nous gaspillons lors des baptêmes, des premières communions, des confirmations, des mariages et surtout des funérailles alors que nous nous plaignons constamment d’être dans la misère. Est-ce normal ?



Les citoyens africains des frères et sœurs qui se combattent au lieu de combattre leurs ennemis.
En effet, au cours de ces dernières décennies, l’Afrique s’est illustrée sur la scène internationale comme le continent qui connait le plus grand nombre de soubresauts sociopolitiques opposant des gouvernements à leurs populations qui veulent être mieux gouvernées dans la justice et la paix. Et pendant que les concitoyens s’attaquent et se déchirent, la misère ne cesse de grandir.

Le croyant africain : un homme qui vit dans les ténèbres sur un continent plein de soleil
L’une des préoccupations les plus fortes des fils et filles de ce continent est, sans aucun doute, la lutte contre les forces des ténèbres. En Afrique, les esprits sont continuellement hantés par la peur des sorciers, des maléfices, des sorts, des envoûtements. Nombreux sont ceux qui se livrent à de telles pratiques ; plus nombreux encore sont ceux se déclarent victimes. Les prières de guérison, de délivrance et les séances d’exorcisme rassemblent beaucoup de monde. Tant de nos frères et sœurs craignent d’aller au village ou de réaliser des œuvres pour ne pas être éliminés par envie. La vie est constamment dominée par la peur des autres que l’on redoute au sein même de sa propre famille. Quel développement voulons-nous vraiment atteindre en vivant dans la phobie des autres ?

Le chrétien africain : une personne avide de Dieu mais fermée à sa parole.
Il y a quelque temps, un jeune pasteur congolais déclarait : « En Afrique, on s’endort païen et on se réveille pasteur ».

Cette remarque humoristique et caricaturale dépeint avec beaucoup de réalisme la situation religieuse de notre continent, où l’explosion du sacré fait couler beaucoup d’encre. De fait, sur le sol africain, la foi semble être devenue un banal « produit de consommation » fabriqué sur mesure pour les foules friandes de nouveautés et en quête de miracles. Chaque jour qui passe enregistre sa nouvelle religion et son nouveau pasteur. Les maisons sont transformées en temples ou sanctuaires ; des mégaphones accrochés aux hangars ou installés sur les toits déversent, à longueur de journée ou de nuit, des prédications et harangues qui attirent les uns et irritent les autres.

Que les fils et filles de ce continent se tournent vers Dieu est sans doute un fait positif dont il convient de rendre grâce. Mais aujourd’hui en Afrique la religion pose problème parce qu’elle s’est transformée en une aliénation qui enchaine au lieu de libérer. Les foules ne vont pas à Dieu pour écouter sa parole ou vivre une spiritualité ; elles vont à Dieu par démission de leurs responsabilités. Or, une religion qui n’a aucun impact sur la vie concrète de ses membres n’est qu’une grossière illusion. Nous aurons à y revenir.

Dire que l’Afrique va mal n’est pas faire preuve de pessimisme ni fermer les yeux sur les nombreuses avancées enregistrées au cours de ces dernières décennies. Elle a sans doute fait des réels progrès mais les résultats sont bien en-deçà de nos attentes. Nous rêvons tous d’une Afrique plus unie, plus prospère, plus paisible, où il fait bon vivre pour tous. Nous voulons un continent moins exploité, dont les fils et filles sont traités avec dignité et dont les ressources permettent à tous d’avoir une vie décente et acceptable.

Et c’est bien là que nous rejoint la Parole de Dieu pour nous inviter à la conversion des cœurs. Oui, tandis que les politiques proposent des solutions d’ordre politique, que les économistes font leur plan de sauvetage de notre continent qui semble faire naufrage ; alors que la Communauté Internationale, de conférences en conférences, élabore ses stratégies d’intervention humanitaire ou d’accompagnement, l’Eglise quant à elle, invite à une démarche beaucoup plus personnelle qui engage chacun au plus profond de son être : la conversion.

Des penseurs grecs avaient raison d’affirmer que sans la « metanoia » (changement de cœur) il n’y a pas de « metabolê » (changement social), car la transformation sociale passe par le cœur de l’homme. C’est donc à cette aventure, inspirée par notre foi, que je voudrais à présent vous inviter dans cette dernière partie de ma prédication.




Pour le relèvement de notre continent, je voudrais, au nom du Seigneur, vous inviter à poser des gestes concrets de repentir, de rejet du mal et de ses séductions, de rupture avec le passé et de retour à Dieu. Je voudrais que chacun décide de combattre dans son propre cœur l’envie, la jalousie, l’égoïsme et l’orgueil qui poussent à l’élimination de l’autre ; que chacun prenne l’engagement de renoncer à l’esprit de domination et aux autres œuvres de la chair que cite Saint Paul dans sa lettre aux Galates 5,19-21 : « inconduite, impureté, débauche, idolâtrie, sorcellerie, haines, rivalité, jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme, envie, beuveries, orgies et autres choses du même genre ».

La conversion des citoyens et des responsables politiques
Je me tourne, à présent, vers ceux qui ont dans leurs mains la destinée de nos peuples. Soyez droits et sincères. Ne considérez pas la politique comme un domaine où tout est permis. Ecoutez votre peuple et ne vous laissez pas enchaîner par des réseaux qui exploitent notre continent. Soyez humbles pour reconnaitre vos erreurs et acceptez de partager avec les autres.



2. La conversion : un appel lancé à tous

C’est à chacun de nous que le Christ adresse cette sérieuse mise en garde : « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même » (Luc 3,13). Cette phrase, on le sait, le Christ l’avait prononcée au moment où les foules lui avaient rapporté deux graves incidents qui avaient coûté la vie à certains de leurs concitoyens. « Pensez-vous être plus justes que ceux-là » ? interroge le Christ avant d’exhorter chacun de ses auditeurs à prendre conscience de son propre péché.


Pour le relèvement de notre continent, je voudrais, au nom du Seigneur, vous inviter à poser des gestes concrets de repentir, de rejet du mal et de ses séductions, de rupture avec le passé et de retour à Dieu. Je voudrais que chacun décide de combattre dans son propre cœur l’envie, la jalousie, l’égoïsme et l’orgueil qui poussent à l’élimination de l’autre ; que chacun prenne l’engagement de renoncer à l’esprit de domination et aux autres œuvres de la chair que cite Saint Paul dans sa lettre aux Galates 5,19-21 : «inconduite, impureté, débauche, idolâtrie, sorcellerie, haines, rivalité, jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme, envie, beuveries, orgies et autres choses du même genre ».



La conversion des citoyens et des responsables politiques

Je me tourne, à présent, vers ceux qui ont dans leurs mains la destinée de nos peuples. Soyez droits et sincères. Ne considérez pas la politique comme un domaine où tout est permis. Ecoutez votre peuple et ne vous laissez pas enchaîner par des réseaux qui exploitent notre continent. Soyez humbles pour reconnaitre vos erreurs et acceptez de partager avec les autres.


Ne dites surtout pas qu’on ne fait pas de la politique avec les bons sentiments; car la politique ne doit pas tuer en vous l’humanité reçue de Dieu. Ne dites pas qu’on ne peut pas faire de la politique sans se salir les mains car, comme le rappelle le Pape François, il y a une différence entre le fait d’être pécheur et celui d’être spirituellement corrompu. Pécheurs, nous le sommes tous; mais est corrompu qui le veut. Dans son Exhortation sur la sainteté “Gaudete et exultate”, le Pape François écrit: « La corruption spirituelle est pire que la chute d’un pécheur, car il s’agit d’un aveuglement confortable et autosuffisant où tout finit par sembler licite : la tromperie, la calomnie, l’égoïsme et d’autres formes subtiles d’autoréférentialité, puisque « Satan lui-même se déguise en ange de lumière » (2Co 11, 14). » (n. 165)

Voilà pourquoi, le 30 avril 2014, s’adressant aux Communautés de vie chrétienne, il déclarait: « il est difficile de faire le bien au milieu de la société sans se salir un peu les mains ou le cœur ; mais pour cela, va demander pardon, demande pardon et continue d’agir. Mais que cela ne te décourage pas » de « lutter pour une société plus juste et solidaire ». Le changement que nous voulons pour l’Afrique est à ce prix.



La conversion des responsables religieux et des chrétiens

De manière particulière je veux inviter les responsables religieux à une conversion de leur vie et de leur ministère. Par la bouche du prophète Osée, le Seigneur déclare « Mon peuple périt, faute de connaissance. Puisque toi, tu as rejeté la connaissance, je te rejetterai de mon sacerdoce; puisque tu as oublié l’enseignement de ton Dieu, à mon tour, j’oublierai tes fils. » (Osée 4,6). Si l’Afrique va si mal, c’est notamment parce que certains de ses guides ont travesti leur mission et transformé leur vocation en une recherche de gain facile. Ne vendons pas des illusions aux populations qui viennent vers nous. Soyons plutôt honnêtes et courageux dans l’accomplissement des charges reçues de Dieu.


Il y a quelques mois, au cours d’une homélie au Grand Séminaire Saint Jean Paul II, je déclarais ce qui suit: “De plus en plus, nous tombons dans ce travers de faire croire à nos fidèles qu’il suffit de prier pour que tout soit résolu dans leur vie. Qui a dit cela ? Qui a dit qu’il suffit de prier pour que sans aucun effort tout soit résolu dans la vie de l’homme ? Ne soyons pas des marchands d’illusions. Je le répète, ne soyons pas des vendeurs d’illusions. Notre peuple est en train de se dépersonnaliser. Nos églises sont remplies de gens qui crient à longueur de journée, mais qui ont démissionné de leurs responsabilités. Dieu ne viendra pas changer notre société à notre place. Nos peuples croupissent dans la misère. Et nous disons à l’église « prions pour que Dieu nous délivre de cela… » La délivrance viendra d’où ? Nous avons une forme de prière qui dépersonnalise les gens. Dites à ceux qui viennent chez vous qu’il n’y a pas de prière miracles qui va résoudre les problèmes à leur place. Dieu nous donnera des opportunités ; il nous appartient de les saisir pour transformer la réalité. On ne veut plus rien faire, et on demande à Dieu de venir tout faire à notre place.


Et qui sont ceux qui enseignent ces formes de prières c’est nous. Non ! Ne faisons pas de notre peuple un peuple de paresseux. Il arrive parfois qu’on se retrouve devant des situations qui ont besoin simplement d’un peu de volonté, mais on se contente de prier et on s’en va comme si l’on avait tout fait. N’enfermez pas vos fidèles dans la prière refuge. Ouvrez les portes pour qu’avec la grâce de Dieu, ils puissent agir. Pourquoi Jésus ne s’est-il pas enfermé ? Pourquoi n’est-il pas resté sur la montagne toute la nuit et toute la journée à prier pour que Dieu convertisse les gens ? Pourquoi est-il sorti pour prêcher la bonne nouvelle? Pourquoi a-t-il guéri lui-même si l’unique solution était de se mettre à prier pour que tout soit résolu ? La prière ne remplace pas notre responsabilité, elle la renforce pour que, puisant en Dieu notre énergie, notre lumière et nos convictions, nous puissions agir sur la réalité. Retenez bien cela.”



3. Les 5 démarches de la conversion (parabole de l’enfant prodigue)

Avant de clore cette prédication, je voudrais brièvement, en m’inspirant de la parabole du fils prodigue, vous indiquer 5 attitudes concrètes qu’il nous faut adopter pour réaliser une conversion en profondeur :

La prise de conscience du mal

C’est au cœur de sa misère que le fils prodigue prend conscience de son erreur. Il avait cru trouver le bonheur en s’éloignant de son père et le voilà qui se retrouve au fond du gouffre. Dieu nous invite, nous aussi, à prendre conscience de notre péché et de nos complicités avec le mal. Arrêtons de fuir le regard de Dieu acceptons de nous placer sous sa lumière. Identifions le recoin de notre vie que le Seigneur veut guérir par sa grâce.

La décision de rupture et de retour à Dieu

Après avoir identifié le mal, il faut encore prendre la décision de rompre avec notre vie de péché pour retourner vers Dieu. Ne nous obstinons pas dans le mal en cherchant à tout prix à le justifier.

Le courage de se mettre en route

La conversion requiert un autre acte courageux : celui de se mettre en route en bravant les difficultés et, peut-être, l’humiliation. Même si nous pensons être allés trop loin, il nous faut, tout de même accepter de faire un premier pas.

La réconciliation avec Dieu

Il nous attend comme un père bien-aimé pour nous serrer contre son cœur. Dieu n’est jamais fatigué de nous ; c’est plutôt nous qui nous fatiguons de demander pardon.

L’engagement dans l’humilité et la confiance

La conversion véritable débouche toujours sur un nouvel engagement ou sur la renouvellement de nos promesses devant le Seigneur pour lui demander la force d’opérer le changement nécessaire.


CONCLUSION

Je termine ma prédication comme je l’ai commencée, par deux petites prières pour implorer la grâce d’accueillir le Seigneur et celle d’un cœur nouveau.

Le Seigneur déclare dans Apocalypse 3,20 : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. ». Qu’il nous aide à lui ouvrir notre cœur.

De même, par la bouche du prophète Ezéchiel 36, 25-28, il nous assure qu’il est prêt à renouveler nos vies si nous implorons humblement cette grâce : « Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai. Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles. Vous habiterez le pays que j’ai donné à vos pères : vous, vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu. »

PRIERE


«Seigneur, nous nous sommes souvent éloignés de toi. Malgré notre baptême, notre vie n’est pas guidée par ton Esprit. Nous nous sommes laissé entrainer par nos désirs, nos ambitions, notre orgueil, en fermant nos cœurs à ta voix. Et si notre continent connait aujourd’hui tant de défis, c’est parce que nous sommes restés sourds à ton appel. Viens Seigneur renouveler par ton Esprit le cœur de chacun de nous. Donne-nous d’éprouver au plus profond de nous un sincère repentir pour nos égarements.

Notre continent a besoin de se relever, de marcher vers toi. Il aspire à plus de paix de justice, d’unité, de prospérité. Nous voulons, en toute humilité, à travers notre conversion, contribuer à son relèvement. Viens opérer en nous transformation. Amen »









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