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La production et la commercialisation des boissons alcoolisées frelatées met en danger la vie des populations/Les Autorités doivent mettre fin au statu quo

Publié le mercredi 22 aout 2018  |  Le Combat du Peuple
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© aLome.com par Parfait
Les activités au grand marché de Lomé
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Depuis quelque temps, des réseaux de production et de commercialisation d’alcool frelaté sont démantelés un peu partout sur le territoire national sans que cela n’attire véritablement l’attention des consommateurs. Et pourtant, lorsqu’on sait que des victimes d’intoxication et des décès dus à la consommation d’alcool d’origine douteuse pullulent de par le monde, il y a de quoi redoubler de vigilance. En effet, les décès pour cause d’empoisonnement suite à la consommation d’alcool de mauvaise qualité sont légion à travers le monde entier et ne sauraient faire l’objet d’un simple article de presse.


Il s’agit, en effet, d’un phénomène qui a pris une ampleur inquiétante d’autant qu’il s’est accentué avec la pauvreté grandissante et l’appât du gain facile. Toutefois, tous ces cas interpellent vivement les consommateurs de boissons alcoolisées et relance la problématique de la production et la commercialisation de l’alcool au Togo. Il ne s’agit pas seulement des boissons locales fabriquées à partir de la distillation de la sève de palmier, mais également des breuvages importés dont la provenance est difficilement traçable.

Le risque d’empoisonnement suite à la prise d’alcool s’est décuplé avec l’apparition, ces dernières années sur le marché, de whisky ou de gin qui se vend en sachet plastique. Il n’est un secret pour personne que depuis la nuit des temps, la vénérable liqueur écossaise était inaccessible aux petits budgets parce que trop cher pour la part la plus défavorisée de la population – la plus nombreuse –. Tout semble faire croire que cette injustice est désormais réparée. En effet, les petites poches de plastique transparent qui sont déversées à une vitesse vertigineuse, s’arrachent à bas prix sur les étals de la capitale comme de l’intérieur du pays. Selon nos investigations, aucun contrôle véritable ne se fait par le ministère du Commerce et les autorités douanières avant le déversement de ces boissons dites alcoolisées qui font désormais partie du quotidien du consommateur.

Selon l’avis des uns et des autres, le consommateur d’alcool voire l’alcoolique est le seul responsable de ses maux. Mais, il n’en demeure pas moins vrai que le Gouvernement a fait preuve d’une mansuétude excessive dans la libéralisation de la vente d’alcool.

Certes, les Autorités ont tenté d’interdire la consommation d’alcool frelaté à l’instar d’autres produits provenant de l’industrie agroalimentaire d’origine douteuse mais les arrêtés ministériels n’ont pour l’heure pas fait reculer le fléau.

Déjà touchées par les ravages du « djara », une eau-de-vie contenant de l’alcool mélangé à des produits dangereux aux vertus soi-disant booster vendue par des ambulants, les populations sont confrontées au marketing agressif des sociétés qui produisent et distribuent des spiritueux en sachet, dont la composition est incertaine et l’origine suspecte. Si les breuvages en question ont tous l’apparence du whisky, ils sont loin de rivaliser avec la qualité de l’authentique boisson prisée sous d’autres cieux. Rien sur l’emballage n’indique le degré d’alcool par volume, pas plus que les ingrédients utilisés ni comment la distillation a été faite.

En tout état de cause, les moyens ne sont pas mis pour permettre à la division contrôle de la concurrence et de la répression des fraudes au ministère du Commerce de faire son travail, notamment en termes de contrôle des produits avant leur mise sur le marché. Autrement, on n’assisterait pas à autant de laisser-aller. Cette situation fâcheuse a pour conséquence la consommation abusive de ces liqueurs par les populations qui sont dans une ignorance criarde.

Quelques responsables d’association de défense des droits des consommateurs vont plus loin en pointant du doigt le Gouvernement qui est censé s’assurer que ce qui est commercialisé répond aux normes. Autrement dit, avant de parler des produits frelatés qui passent entre les mailles du filet, il faut déjà qu’un contrôle strict soit fait sur ceux qui circulent sur le marché. Car, il est plus qu’évident qu’il y a des boissons alcoolisées qui ne répondent pas aux normes de fabrication mais qui se retrouvent sur le marché sans que les Autorités ne se soient inquiétées.

Dans un tout autre registre, il arrive que des bars et des buvettes se retrouvent parfois, sans le vouloir, avec de l’alcool frelaté dans leurs stocks. A priori, c’est de la faute de certains tenanciers peu scrupuleux qui choisissent carrément d’être de mèche avec les fabricants, et de se partager avec eux les juteux profits de l’escroquerie. Ces pratiques mettent la santé et la vie des consommateurs en danger car le méthanol qui est très souvent utilisé dans la production d’alcool frelaté, peut provoquer, entre autres, des lésions nerveuses ou respiratoires pouvant entraîner le coma.

Tout comme c’est le cas des médicaments de rue ou d’autres produits dangereux, il est temps que des campagnes de sensibilisation et de répression soient organisées régulièrement contre les boissons alcoolisées frelatées pour le bien des populations. S’il est vrai que la responsabilité du Gouvernement, c’est de veiller sur la santé publique, il urge que des mesures adéquates soient prises pour éviter dans notre pays, les drames qui se passent ailleurs. Dans les milieux ruraux où le pouvoir d’achat n’est pas élevé, les populations ont encore plus tendance à recourir à ce genre de boisson. Il appartient donc aux autorités locales de veiller à ce que la commercialisation soit totalement interdite.




Julles

... suite de l'article sur Le Combat du Peuple

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