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Le PIB, cet indicateur partiel qui ne reflète pas toujours la santé économique des pays africains

Publié le lundi 27 aout 2018  |  Agence Ecofin
Centre-ville
© aLome.com par Parfait
Centre-ville de Lomé vu depuis l`immeuble de la BTCI
Lomé, le 2 septembre 2015. Activités quotidiennes sur le boulevard circulaire, côté nord.
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En mai 2018, un classement des pays africains s’appuyant sur la valeur du Produit Intérieur Brut (PIB) généré en 2017 a été largement repris dans la presse, notamment celle d’Afrique francophone subsaharienne. Ce classement présentait les pays « les plus riches du continent », avec en tête le Nigeria, et parmi lesquels aucun des pays utilisant le FCFA ne fugurait dans le top 10. Mais comprendre la notion de PIB et la comparer à d’autres indicateurs pourraient présenter d’autres éléments d’appréciation.

La liste publiée en mai 2018 par la Banque Africaine de Développement, dans laquelle des pays étaient classés en fonction de la valeur de leurs Produits Intérieurs Bruts (PIB) respectifs, continue d’alimenter des discussions au sein des opinions publiques, notamment en Afrique francophone subsaharienne. Une information essentielle qui en ressort, c’est que le Nigéria occupe la première place avec ses 581 milliards $. Son deuxième, l’Afrique du Sud, approche les 281 milliards $ et l’Egypte boucle ce trio de tête. Les autres pays du top 5 sont l’Algérie et le Maroc.

A contrario on relève qu’aucun du groupe des pays ayant comme monnaie le Franc CFA, ne figurait dans le top 10. Le premier de ce groupe, la Côte d’Ivoire, figurait à la 13ème place du classement. Cependant, plusieurs développements permettent aujourd’hui de s’interroger si la seule mesure du PIB permet de mesurer la santé économique d’un pays. Déjà, le terme en lui-même permet plusieurs interprétations.



Le PIB, un concept à sens multiples

Une des définitions du PIB est « la somme de tous les salaires, bénéfices, revenus locatifs et revenus fiscaux nets ». Pour certains analystes de la macroéconomie, la faiblesse de cette approche, c’est que dans beaucoup de pays d’Afrique subsaharienne, une part importante des activités se déroule dans le secteur informel ou dans le cadre du sous-emploi.

C’est sans doute pourquoi, majoritairement, le PIB est calculé en additionnant la consommation, les investissements et la différence entre les importations et les exportations. Mais même là l’indicateur ne retrace pas une image fidèle, susceptible de déterminer la richesse créée sur un territoire. D’une part, certaines activités comme l’éducation, les services de santé et les entreprises illicites ou jugés immorales, ne sont pas prises en compte dans ce calcul. Pourtant de nombreuses personnes s’enrichissent dans ces segments d’activités.


Aussi, la consommation ne se résume pas seulement à l’achat des biens matériels. Une part importante de la consommation concerne des biens périssables ou associés à la nutrition ou la santé corporelle. Dans ces derniers cas d’exemple, il pourrait être inapproprié de parler de richesse au sens d’accumulation. Enfin, alors que la richesse suppose un stock, le PIB est davantage un flux. Il additionne les différentes valeurs générées à travers les décisions économiques prises par plusieurs personnes, physiques, morales, privées et publiques, dans leurs activités.



Une comparaison avec d’autres indicateurs est nécessaire

Le PIB ne suffit donc pas, tout seul, à se prononcer sur la santé économique ou le niveau de richesse d’un pays. Dans une récente analyse effectuée sur la « Richesse des pays », la Banque Mondiale est entrée de plain-pied dans la discussion. Le document suggère que les notions de PIB et de Richesse des pays devraient non pas être appréhendés comme des synonymes, mais plutôt des compléments. La force économique d’un pays pourrait donc mieux se percevoir, si son PIB est comparé à d’autres indicateurs.

Pour la Banque Mondiale, en effet, ne parler que de la somme mathématique des valeurs ajoutés dans une économie, pour soutenir le niveau de sa vigueur, risque de conduire à des interprétations erronées. « C’est comme si une entreprise décidait de demander du crédit à une banque, en ne parlant que de ses performances sur une année et en cachant ses dettes », explique-t-on dans le rapport.

Lorsqu’on ramène la valeur du PIB au niveau de chaque habitant, les Seychelles sont le pays le mieux classé d’Afrique subsaharienne. On retrouve aussi deux pays de la CEMAC (Guinée Equatoriale et Gabon), dans le top 10. Mais il serait difficile de dire que chacun des habitants de ces pays possède le niveau de richesse que présentent les calculs. Mis à part l’Afrique du Sud, la plupart de ces pays se caractérisent, soit par une faible population, soit une exploitation massive de ressources naturelles, soit les deux.


Aussi, lorsqu’on rapproche le PIB des pays à leurs importations, on relève que les Seychelles cèdent la première place au Tchad, qui devient le pays dont les importations pèsent le moins sur la constitution de la somme des valeurs ajoutées. Les Seychelles eux rejoignent la dernière place en Afrique subsaharienne.



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