Les élections législatives vont-elles pouvoir se tenir le 20 décembre 2018 ainsi que l’a recommandé la feuille de route de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (CEDEAO)? Pour Mohamed Madi Djabakaté, rien ne presse. L’urgence, selon le politologue togolais, ce sont les réformes contenues surtout au point 38 des recommandations de la CEDEAO. Il propose la mise en place d’une CENI technique pour la transparence des scrutins au Togo.
Madi Djabakaté appelle à la mise en oeuvre de la feuille de route de l’organisation sous-régionale notamment en son point 38 qui préconise la recomposition de la Cour constitutionnelle et une participation inclusive de l’ensemble des acteurs à la CENI.
“Le Togo n’a pas besoin d’une CENI de 17 membres qui vivent sur le budget du contribuable. L’Inde, qui a une population de plus d’un milliard d’habitants, a une commission électorale de trois (3) membres. Le Togo pourrait s’en sortir avec une CENI d’au plus cinq (5) membres dont deux pour la majorité, deux pour l’opposition et un pour la société civile a qui la présidence de la CENI doit revenir impérativement”, propose l’auteur de ‘L’autorité électorale a l’épreuve de l’alternance démocratique au sommet de l’État”.
Quant à la facilitation de la CEDEAO accusée par une partie de l’opposition de jouer la montre en faveur de Faure Gnassingbe, l’auteur de ’50 ans de vie constitutionnelle au Togo’ estime qu’il s’agit là d’une grille de lecture erronée. Ce qui agacerait les facilitateurs, explique-t-il, c’est de voir que les acteurs politiques togolais ne sont pas disposés à faire des concessions pour aller de l’avant . “Les facilitateurs attendent de voir les protagonistes de la crise reprendre les discussions entre eux d’abord. Cela les encouragerait“, a-t-il soutenu.
Madi Djabakaté met en garde contre les velléités divisionnistes au sein de la coalition des quatorze partis de l’opposition, ce qui pourrait être exploité par le pouvoir qui donne déjà l’impression d’avoir survécu à l’orage. “Il est vrai qu’il est un peu tôt pour parler d’alliance électorale, mais les partis membres de la C14 doivent savoir que s’ils sont ensemble aujourd’hui pour obtenir les réformes, il leur faut rester ensemble pour aller aux élections à venir s’ils veulent venir à bout du régime actuel qui veut, lui aussi, conserver le pouvoir”.
Pour la reprise des négociations, Madi Djabakaté exhorte le gouvernement de Faure Gnassingbe à choisir des émissaires qui ont le sens du leadership et qui parlent comme des hommes d’État et non comme des “militants dont les déclarations poussent les Togolais à bout de nerfs”.... suite de l'article sur Autre presse
Laurent Larcher: «La France d`Emmanuel Macron fait l`économie du tragique de l`histoire» Publié le: 3/9/2018 |
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