Les prix du pétrole grimpaient lundi en cours d'échanges européens alors que les investisseurs s'inquiétaient plus du risque d'un manque d'offre que des menaces qui s'accumulent également sur la demande.
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 77,35 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 52 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat d'octobre prenait 40 cents à 68,15 dollars.
"Les investisseurs pétroliers n'ont pas encore perdu l'espoir d'un rebond des cours en raison des sanctions sur l'Iran qui approchent", a commenté Tamas Varga, analyste chez PVM.
A partir de début novembre, les importateurs de pétrole iranien pourront être pénalisés par les Etats-Unis, dans le cadre des sanctions infligées à Téhéran par Washington après la sortie américaine de l'accord sur le nucléaire.
En amont de cette décision, le flux de brut sortant du troisième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a déjà commencé à se réduire.
La Corée du Sud a ainsi complètement arrêté d'importer du pétrole iranien en août, alors que le pays était encore un des trois plus grands clients de l'Iran, selon des données compilées par l'agence Bloomberg à partir de suivi de tankers par satellites.
Par ailleurs, le nombre de puits actifs aux Etats-Unis a diminué (-2 puits) la semaine dernière, selon des données publiées vendredi soir par l'entreprise de services pétroliers Baker Hughes.
La production américaine pourrait commencer à stagner alors qu'elle a fortement grimpé récemment, et que le prix du baril dans la région du bassin de Permian, où se concentre l'industrie du schiste, a plongé à 55 dollars le baril depuis le début du mois de juin, a commenté Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.
"Cette dégringolade s'explique par un manque de pipelines pour transporter la production en hausse jusqu'aux raffineries et au Golfe du Mexique", d'où le pétrole peut être exporté, a expliqué l'analyste.