Dans son discours sur l’état de l’Union européenne (UE), prononcé ce mercredi 12 septembre 2018, devant le Parlement de Strasbourg, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker (photo), a appelé à l’avènement d’une nouvelle étape dans les relations entre l’Europe et le continent africain ; proposant ainsi une nouvelle « alliance Afrique-Europe pour des investissements et des emplois durables » afin de stimuler considérablement les investissements en Afrique, de renforcer les échanges, de créer des emplois et d'investir dans l'éducation et les compétences.
« L'Afrique n'a pas besoin de charité »
Dans un monde en profonde mutation, Jean-Claude Juncker estime que « les alliés d’hier ne seront peut-être plus les alliés de demain ». D’où la nécessité d’une Europe plus tournée vers l’Afrique.
« L’Afrique n’a pas besoin de charité, elle a besoin de partenariats justes et équitables. Nous proposons une nouvelle alliance pour l’investissement durable et l’emploi entre l’Europe et l’Afrique, qui devrait permettre de créer jusqu’à 10 millions d’emplois en Afrique, au cours des cinq prochaines années seulement. Je pense que nous devrions développer les nombreux accords commerciaux UE-Afrique en un accord de libre-échange de continent à continent, en tant que partenariat économique entre égaux », a-t-il déclaré.
Pour sa part, la vice-présidente de la commission de l’UE, Federica Mogherini, a estimé que « l’Europe et l’Afrique partagent de nombreux intérêts. Nous voulons tous les deux une Afrique plus forte, des emplois de qualité pour les jeunes, un meilleur climat des affaires et la paix et la sécurité pour tous ».
Ajoutant : « Nous avons commencé à construire un véritable partenariat d'égal à égal avec l'Afrique. Nous sommes déjà des partenaires politiques solides, la prochaine étape consiste à être de véritables partenaires économiques et à approfondir nos relations commerciales et d'investissement ».
Des résultats concrets
Selon un communiqué de la Commission européenne, ce nouveau partenariat entre l’Afrique et l’Europe va s’articuler autour d’une série d’actions clés.
Il s’agira essentiellement de stimuler l'investissement stratégique et renforcer le rôle du secteur privé, d’investir dans l’éducation et le développement des compétences et d’aider à renforcer l'environnement des entreprises et le climat des affaires. Mais également d’exploiter pleinement le potentiel de l'intégration économique et du commerce, notamment en s'appuyant sur la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine.
Enfin, il est question de mobiliser un ensemble important de ressources financières, « comme en témoigne notamment la proposition ambitieuse du futur cadre financier pluriannuel de l'UE sur le financement extérieur, où l'Afrique est considérée comme une région prioritaire ».
Par ailleurs, avec le soutien financier de l'UE, 35 000 étudiants et universitaires africains bénéficieront du programme Erasmus + d’ici 2020. En 2027, 70 000 autres en bénéficieront, pour un total de 105 000, en dix ans.
En outre, 750 000 personnes recevront une formation professionnelle pour le développement des compétences. Tandis que 30 millions de personnes et d'entreprises bénéficieront de l'accès à l'électricité, grâce aux investissements de l'UE dans les énergies renouvelables et à une capacité de production accrue de 5 GW.
Toujours selon la Commission, ce sont 24 millions d’Africains qui auront accès à des routes toutes saisons, grâce à des investissements dans les infrastructures de transport.
Egalement, 3,2 millions d'emplois devraient être créés en Afrique dans le cadre du plan d'investissement externe, uniquement grâce aux programmes d'investissement axés sur les petites et moyennes entreprises. Tandis qu’avec une garantie de 75 millions d'euros, un programme d'investissement unique issu du plan d'investissement externe générera 800 000 emplois.... suite de l'article sur Autre presse