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Affaire des implants périmés au CHU SO/La LTDH saisit Pius Agbétomey pour une enquête judiciaire

Publié le vendredi 14 septembre 2018  |  Telegramme 228
Assemblée
© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchako
Assemblée Générale ordinaire élective de la LTDH
Lomé, le 16 décembre 2017. Maison de la Santé. Assemblée Générale ordinaire élective de la LTDH. Me Me Raphaël Kpande-Adzare passe la main.
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Alors que le cerveau de cette affaire, Dr Guy Alovor, chirurgien, orthopédiste traumatologue, Praticien Hospitalier au Centre Hospitalier de Péronne en France, non inscrit sur la liste du personnel du CHU, selon une décision du Directeur général du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Sylvanus Olympio est interdit de toutes activités de soins et pédagogiques au Centre hospitalier universitaire Sylvanus Olympio, visiblement pour la LTDH, l’affaire ne doit pas s’arrêter là. Dans une lettre adressée au Garde des sceaux, ministre de la Justice, et signée par Me Célestin Agbogan, la LTDH « demande de faire ouvrir une enquête judiciaire sur ‘‘Le scandale d’utilisation de matériels et produits périmés’’ ».




LIGUE TOGOLAISE DES DROITS DE L’HOMME
Association créée le 20 juillet 1990 en vertu de la loi du 1er juillet 1901
Récépissé N° 1218/MATD-SG-DAPOC-DOCA du 07 octobre 2005
Prix de l’Edit de Nantes en novembre 1993
Statut d’observateur auprès de la CADHP
Tous ensemble pour la cause des droits humains
315, rue Bekpo Tokoin-Ouest, BP : 2302 LOME - TOGO Tél. / Fax : (228) 22 20 70 86 ; Cél : (228) 90 76 53 16
E-Mail : ltdh@tg.refer.org / Site Web. : www.ltdh-togo.org
Lomé, le 12 septembre 2018



LETTRE OUVERTE

A


Monsieur Pius Kokouvi AGBETOMEY, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Chargé des Relations avec les Institutions de la République,
Lomé-TOGO
N.Réf. : N°258/LTDH/P/NK/18
Objet : La LTDH vous demande de faire ouvrir une enquête judiciaire sur « Le scandale d’utilisation de matériels et produits périmés »


Excellence Monsieur le Ministre,




« L’état de santé est le premier bien de l’homme : quels trésors pourraient nous dédommager de sa perte ? Quelle vie que celle qui s’écoule dans les angoisses et dans les douleurs ! ». Ainsi s’exclamait le Médecin et Ecrivain français Joseph Marie Audin-Rouvière, dans son Essai intitulé« La médecine sans le médecin » publié en 1794. Le Poète et Philosophe suisse Henri-Frédéric Amiel, renchérit en soutenant que « La santé est la première des libertés, et tout le bonheur en est la base », (in « Journal intime » du 03 avril 1860).



Monsieur le Ministre, Garde des Sceaux !




Comme vous pouvez l’apercevoir, la santé des citoyens, au-delà d’être un droit fondamental devant être garanti, protégé et promu, doit demeurer la priorité fondamentale pour toute politique publique soucieuse du bien-être de tous. La santé est un droit naturel, elle est la mère et la sûreté des droits.
Cependant, il apparaît, au regard de l’histoire récente et de l’actualité, que ce droit, fondement de la vie et du bien-être des citoyens, souffre au Togo d’une négligence pathologique susceptible de mettre en péril la vie des citoyens togolais, comme c’est le cas des tristes et dangereuses révélations faites par le Bihebdomadaire d’informations, le Journal « L’Alternative », dans sa parution N°731 du vendredi 31 août dernier, relatives à l’implication de certains hauts médecins nommément désignés, en service à la traumatologie du CHU-SYLVANUS OLYMPIO, dans l’usage des produits périmés aux patients.
L’article 34 de la Constitution togolaise du 14 octobre 1992 dispose que « L’Etat reconnaît aux citoyens le droit à la santé. Il œuvre à le promouvoir ». L’article 25 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme l’avait déjà souligné.


Ces dispositions constitutionnelles et universelles créent à la charge de l’Etat et vis-à-vis des citoyens une obligation ou mieux un doit-créance qui implique entre autres, la mise en place des infrastructures adéquates aptes et nécessaires aux soins des patients.
Elles impliquent pour les soignants, c’est-à-dire les personnes ici mises en cause, le respect de leur serment d’Hippocrate.


Malheureusement, ces révélations font penser sans nul doute que l’Etat a failli à son devoir en matière de protection sanitaire des citoyens car si l’Etat avait subventionné l’acquisition et la mise à disposition des patients des implants et accessoires dont il était question dans cette scandaleuse affaire, ce réseau de brebis galeuses, de braconniers-malfaiteurs, n’aurait pu exister.


Ensuite, reconnaitre aux citoyens le droit à la santé, c’est veiller à ce que ce droit soit protégé en investiguant sur les comportements et actes suspicieux d’entraves et d’atteintes à la santé des citoyens.
Force est de constater que ce contrôle fait cruellement défaut dans nos centres de santé et laisse les patients à la merci des soignants véreux comme l’article en a fait éloquemment mention.
Plus triste est que depuis la publication de ces évènements dans les colonnes du bihebdomadaire « L’ALTERNATIVE », le gouvernement n’a mené aucune action concrète ou visible, ni par l’intermédiaire du Ministère de la santé pour rassurer la population de l’intérêt qu’il porte à cette situation, ni par le canal de votre Ministère pour investiguer sur les faits en cause. Aucun intérêt, semble-t-il ; car comme l’a affirmé un haut responsable de ce pays, nul membre du gouvernement ne viendra se faire soigner dans ces centres !


C’est donc eu égard à toutes ces considérations et à la gravité de ces actes sur la santé des citoyens, s’ils s’avéraient réels, que la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) interpelle le gouvernement et demande à votre Excellence, de faire ouvrir une enquête judiciaire pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire en vue, non seulement de situer l’opinion sur la véracité de ces manquements graves aux règles et à la déontologie médicale, mais aussi de situer les responsabilités qui sont en jeu dans cette affaire, et d’en interpeller les auteurs.


Vous avez les moyens pour le faire et l’impérieuse obligation de le faire. Car nos mémoires sont encore fraîches que pour une question purement académique, nous avons vu la justice par l’intrusion, en milieu universitaire, et avec tel zèle et tel empressement, du Service de Renseignements et d’Investigations (SRI) interpeller d’honnêtes citoyens, Médecins, Professeurs d’Universités et étudiants, et les placer en garde-à-vue, sans autre forme de procès !

Des défenseurs des Droits de l’Homme, membres de la société civile, pour avoir agi dans le cadre strict de leur mission, des citoyens sortis pour exercer une liberté universelle et constitutionnelle, croupissent encore en prison, toujours par le fait de votre justice !


Et si la justice est vraiment rendue au nom du peuple togolais, et si le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif, et si les juges ne sont soumis dans l’exercice de leurs fonctions qu’à l’autorité de la loi, et si le pouvoir judiciaire est encore garant des libertés individuelles et des droits fondamentaux des citoyens, et si la justice togolaise n’est pas de deux poids deux mesures, Monsieur le Garde des Sceaux, vous devez réagir !


La conscience personnelle, la conscience collective, la morale, le bon sens, le Serment d’Hippocrate, les lois de la République, le Code Pénal, le Code de la Santé publique, la Constitution togolaise, le peuple togolais, et par-dessus tout, les vies d’une multitude de citoyens vous interpellent !
Enfin, il importe qu’il soit mis en place dans le système de santé, un mécanisme pouvant permettre d’éviter à l’avenir que de pareils incidents attentatoires à la santé et donc à la vie des citoyens, ne se reproduisent.


Dans cette attente, nous vous prions de recevoir, Excellence Monsieur le Garde des Sceaux, l’expression de notre considération distinguée.


Pour le Bureau Exécutif,


Le Président,

Me Célestin G. Kokouvi AGBOGAN




Ampliations :
1. Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement
2. Monsieur le Ministre de la Santé
3. Monsieur le Ministre de la sécurité et de la protection civile
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