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Connexion entre la mafia des propriétaires et les bouviers-peulhs/Les paysans togolais sacrifiés sur l’autel des intérêts des hommes au pouvoir

Publié le lundi 17 septembre 2018  |  Le Combat du Peuple
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© aLome.com par Parfait
Cabinet du MAEP (ministère de l`Agriculture, de l`Elevage et de la Pêche)
Lomé, le 05 novembre 2015. Avenue Duisburg, un jour ordinaire. Le MAEP est depuis 2008 l`un des ministères auquel est vouée une grande partie du Budget togolais.
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Dans notre dernière édition, (CP N° 978 du 27 au 31 Août 2018), nous avons publié, avec titre à la une, un article intitulé : «Elevage de bovins et nuisance des Peulhs : La cohabitation impossible entre les Peulhs prédateurs et les paysans autochtones. Le puissant réseau de connivences, soutien des Peulhs, dans ses sombres besognes».

Cet article a planté le décor et il nous semble indiqué de revenir à la charge pour disséquer et clarifier les faits dans leur cruauté.

Dans ce dossier, qui nous préoccupe au plus haut point, il faut nécessairement mettre l’accent sur l’inhumanité des lobbys de l’élevage de bovins dans notre pays. Il s’agit de ceux-là qui protègent, en sous-main, les bouviers-peulhs qui gèrent leurs troupeaux de bœufs.

Au jour d’aujourd’hui, tous les éléments de preuve collectés nous confortent dans le sentiment que la grande masse des paysans togolais est prise en otage. Il existe une véritable connexion entre une mafia des propriétaires de troupeaux de bœufs et les bouviers-peulhs qui se comportent comme en territoire conquis et qui narguent les paysans en les poussant dans leurs derniers retranchements parce que convaincus de leur bon droit.

Rien n’empêche les bouviers-peulhs de conduire les troupeaux de bœufs dans les champs des paysans et de les dévaster impunément parce qu’ils ne redoutent rien.

Lorsque les paysans victimes de leurs actes se rendent à la Brigade de la Gendarmerie située à 10 km, le chef de poste leur conseille d’aller voir le bouvier qui leur a causé le préjudice et de s’entendre avec lui, sacrifiant ainsi l’aspect pénal du délit. Ainsi, le paysan est sacrifié sur l’autel des intérêts égoïstes de ceux-là qui jouent le rôle de cerbère de la République parce qu’ils sont, en catimini, propriétaires des troupeaux de bœufs.

Dans cette catégorie, on trouve pêle-mêle, des Ministres, des Magistrats, des Officiers des FAT et de Gendarmerie, et d’autres puissants citoyens. L’élevage de bœufs a tout pollué ; les paysans sont devenus des bouc-émissaires réduits à l’impuissance. On impose une OMERTA sur les intérêts des victimes. Les Commandants de Brigade de Gendarmerie sont chargés, en ce qui les concerne, de persécuter les résistants et de les traquer pour briser toutes velléités de protestations. Lorsque, par exemple, un champ est dévasté, il revient au bouvier-peulh de dédommager le paysan en fixant le prix à sa guise. Généralement, ce dédommagent se réduit à une modique somme, donc un montant résiduel que le paysan est obligé d’accepter et se taire. Cela n’empêche pas le bouvier peulh de revenir autant de fois qu’il veut sur les lieux, pour terminer son job de dévastation.

Pour couvrir les CB, les Procureurs de la République n’hésitent pas à délivrer un « soit transmis » qui autorise ces derniers à agir à leur guise sans autre forme de procès. Gare à celui qui osera attaquer un bœuf, ou pire, le tuer. On exigera de lui son permis de port d’arme et la boucle est bouclée. A défaut, il est jeté en prison et puni sans que personne ne trouve rien à redire.

Dans les Lacs et particulièrement dans le canton d’Aklakou, force est de constater que nous sommes devant un douloureux dysfonctionnement du parquet. Ce qui a pour conséquence de piétiner le droit des pauvres citoyens qui n’ont d’autre recours que le refuge dans le silence.

Au fur et à mesure que nous évoluons dans nos investigations, nous découvrons des dérives ahurissantes de la part des Magistrats, des Officiers de Gendarmerie et autres CB. Nous sommes face à une logique implacable de deux poids, deux mesures.

Le rôle du Procureur de la République qui est de protéger la société est ici dévoyé.

Nous n’hésiterons pas, au besoin, à publier prochainement les noms de ceux qui se rendent complices des intérêts de la mafia des propriétaires de bœufs ou qui y font partie.

Quand les magistrats sont partie prenante dans une affaire, la Justice est forcément en berne et la République, fatalement en péril.

Dans la Préfecture des Lacs, des Juges sont juge et partie parce qu’il y a conflit d’intérêts.

Notre métier exige de nous un devoir de vérité. C’est pourquoi nous interpellons le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice chargé des relations avec les Institutions de la République, le Président de la Cour Suprême, président es-qualité du Conseil Supérieur de la Magistrature en leur demandant de réagir face à une situation d’injustice entretenue par des Magistrats et des auxiliaires de Justice aux dépens des citoyens dans cette affaire d’élevage de bovins.

Surtout qu’on cesse de nous enfariner en parlant du protocole de la CEDEAO, des couloirs de transhumance et de la cohabitation des populations avec les bouviers-peulhs qui n’ont de compte à rendre qu’à leurs propriétaires qui, en revanche, les encouragent à ne pas prendre en considération les propos des velléitaires.

Dans le même registre, le Chef de l’Etat est interpellé. Il doit veiller, à l’occasion du prochain remaniement ministériel, à séparer l’élevage et la pêche de l’agriculture.

L’actuel Ministre, titulaire de ces Départements, un cumulard impénitent, lui-même propriétaire des troupeaux de bœufs, ne fait pas ce qu’il faut pour protéger les paysans cultivateurs qui ne vivent que de leur dure labeur. Au contraire, il protège les éleveurs de bovins parce qu’ils ont intérêts liés.

Ici, il n’est pas question de banaliser ce qui se passe sur le terrain. Le Président doit savoir que ses collaborateurs sont en train d’incendier, à petits coups, le monde paysan c’est-à-dire la majorité silencieuse qui, un jour, à cause des frustrations et des exaspérations cumulées, peut se révéler une véritable poudrière qui risque d’exploser. Nous jouons notre rôle d’aiguillon pour le bien de tous et de notre pays.

Il est temps, vraiment grand temps, de freiner cette propension à l’étouffement des paysans pendant qu’il est encore temps, car, le phénomène s’intensifie. Autrement, bonjour les dégâts au moment fatidique.




Rodrigue

... suite de l'article sur Le Combat du Peuple

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