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Togo/Scandale NSIA et évaluation tous azimuts du projet School Assur

Publié le mardi 25 septembre 2018  |  La Nouvelle
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Qu’est-ce qui peut faire courir un chef projet à quelques jours de la reprise des classes ? Le besoin de montrer que tout va bien, ou la nécessité de donner l’impression que les fonds du contribuable décaissés par la présidence sur initiative de l’entourage de Faure Gnassingbé sont effectivement utilisés ? En attendant, les stagiaires de NSIA Assurances sont laissés sur le carreau et des CDD vont bientôt suivre. Et rien ne dit qu’après ceux-ci, des CDI ne seront pas visés. Alors que la compagnie ne souffre d’aucun problème de trésorerie.

Lundi 10 septembre 2018, le quotidien Liberté a dénudé les pratiques peu orthodoxes qui ont cours au sein de la compagnie d’assurances NSIA Togo, sous la nouvelle direction qui a pris fonction en début d’année 2018. Il est révélé que pendant des années, on parle de 3, 4, 5 voire 7 ans pour des stagiaires qui ont été maintenus dans ce statut alors que la loi prévoit 3 mois, au plus 6 pour la période de stage. Et sans que rien n’indique la nécessité de procéder à une réduction de personnel, on apprend que par une note en date du 24 mai 2018, la direction entend laisser sur le carreau tous les stagiaires et des employés sous CDD. « Cher tous, nous vous transmettons pour informations et dispositions à prendre, le message ci-après du DG. Merci d’informer les chefs de Département et les Directions qui ont des stagiaires et des CDD du non-renouvellement des contrats en cours. Il faut qu’ils prennent le temps d’informer oralement leurs collaborateurs avant la fin de la période en cours. Leurs collaborateurs qui souhaitent poursuivre avec NSIA devront à la fin de la période en cours, faire des demandes d’emploi qui seront analysées au cas par cas », apprend-on. Et depuis le 1er juillet dernier, les stagiaires ne sont plus les bienvenus à NSIA.

L’incongruité dans cette décision réside en ce que c’est en début d’année scolaire 2017-2018 que cette compagnie, en association avec OGAR et avec la bénédiction de Assih Mazamaesso, Secrétaire à la présidence, chargée du FNFI (Fonds national de la finance inclusive) et de la DOSI (Délégation à l’organisation du secteur informel). Puisque cette dame était de ceux qui avaient milité pour que ce projet prenne forme. Mais à quel prix ?

Deux millions d’élèves de l’enseignement public, tel est l’effectif pour lequel 3,5 milliards FCFA du contribuable togolais ont été décaissés, la souscription à la police d’assurance étant du prépaiement. A raison de 1750 FCFA par élève. Mais la question est de savoir si une étude préalable a été commanditée avant le lancement du projet ; histoire d’estimer les besoins réels des élèves.

A l’heure du bilan, il nous revient que ce sont 600.000 élèves qui auraient bénéficié de remboursements –un chiffre à vérifier-. Mais à raison de combien par élève, quand on sait que bien que le plafond de remboursement soit fixé à 30.000 FCFA par élève, la maladie la plus fréquemment contractée reste le paludisme pour lequel les frais de traitement ne dépassent pas 5.000 FCFA ?

Aujourd’hui, en lieu et place des 2 millions d’élèves prévus qui ont nécessité les 3,5 milliards FCFA dont 1,9 milliard pour NSIA et 1,6 pour OGAR, ce sont seulement 1,5 millions qui ont été comptabilisés. Et 600.000 élèves qui auraient effectivement été remboursés.

Initialement, le projet serait prévu pour s’étaler sur 3 ans, soit au total 10,5 milliards FCFA. Voici ce qui est dit du Directeur général et son Adjointe, Constant Yao Djeket et Chantal Bosso alors qu’ils étaient aux mêmes postes au Mali.

17 juillet 2017. La Direction Générale de NSIA Mali avait pris la décision de licencier M. Issiaka Traoré, Secrétaire Général du Comité syndical au sein de la compagnie d’assurance. Une décision contre laquelle les employés de NSIA Mali se sont insurgés par un sit-in 3 jours après la décision. Ceux-ci estimaient que c’était un devoir moral pour chacun d’eux, car l’homme serait en train de payer pour avoir défendu un droit qui a profité à tout le personnel, apprend-on. Le grief retenu contre le Secrétaire Général ? M. Traoré aurait juste envoyé un e-mail à madame Chantal Bosso, Directrice Générale adjointe de NSIA. Courrier dans lequel il aurait demandé à la Direction d’avoir un peu de considération pour son personnel. Mais ce courrier a été mal pris. Et les employés s’étaient interrogés en ces termes : « Depuis quand demander à un responsable d’avoir du respect et de la considération à l’endroit de ses subordonnés est-il devenu un manquement ? ».

Dans ce bras de fer, le Syndicat national des banques et finances (SYNABEF) a apporté son soutien aux employés de NSIA. Leur responsable, M. Bah Hamadoun avait qualifié la décision de la Direction d’abusive et d’autoritaire. « Dans la lutte syndicale, la raison pour laquelle la Direction a décidé de licencier M. Traoré est une banalité. Il ne sera jamais question pour nous d’accepter que l’un d’entre nous soit licencié dans ces conditions », avait-il martelé. Ne seraient-ce pas les menaces proférées par les employés qui auraient décidé la maison-mère de NSIA à acter « l’enlèvement » de la paire Constant Djeket-Chantal Bosso et son parachutage au Togo ?

« Si des dispositions ne sont pas prises pour annuler cette décision, nous allons déposer un préavis de grève par le biais duquel nous demanderons le départ de M. Constant DJEKET et madame BOSSO Chantal, respectivement DG et DGA de NSIA Mali ainsi que M. Houdey Ag Mohamed, le Directeur Régional du Travail », avaient menacé les employés. Le SYNABEF avait exigé, entre autres, « La révocation sans délai du DG et du DGA de NSIA pour irrespect délibéré et flagrant des lois maliennes ».

Mais plus grave, l’actuel DG et son Adjointe sont accusés d’avoir causé la mort d’un employé ivoirien en fonction au Mali, Frédérick. Dans un article publié le 13 septembre 2017, le journal Le Combat écrivait : « Lors d’un point de presse animé par le SG du SYNABEF Aguibou Bouaré et son Secrétaire administratif, Hamadoun Bah, l’accent une fois de plus a été mis sur les mauvais comportements du DG et de la DGA de NSIA Mali. Avant d’entrer dans le vif du sujet, une minute de silence a été observée pour le repos de Frederick, un ex employé de NSIA Mali de nationalité ivoirienne qui aurait été, selon les conférenciers, abusivement licencié par les patrons de NSIA Mali. Après avoir été licencié par les patrons de NSIA Mali, Frederick attendait de recouvrir ses droits pour partir. Cependant, il est décédé à la suite d’une maladie dans laquelle la Direction de NSIA n’a tenté de le secourir qu’à la veille de son décès. Pourtant il a beaucoup fait pour NSIA, il a activement contribué à la création et à la formation des cadres de la structure », ont-ils rappelé », lit-on./.



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