Père Affognon sur la crise au Togo : «Tout se cristallise dans un bras de fer de conquête et d’exercer le pouvoir»

Publié le mardi 9 octobre 2018 | Togo Top News

© aLome.com par Edem Gadegbeku et Jacques Tchakou
Une semaine après ses recommandations, la CEDEAO échange avec les principaux protagonistes de la crise togolaise
Lomé, le 08 août 2018. Auditorium Evala de l’Address Hotel 2 février. Jean-Claude Brou rencontre les principaux protagonistes du 27e dialogue intertogolais, une semaine après la publication de la feuille de route de la CEDEAO pour une sortie de crise au Togo. Le nouveau Président de la Commission de la CEDEAO, M. BROU, a entamé une série de rencontres de concertation avec les principales parties protagonistes de la crise togolaise. Ces rencontres ont pour but d’écouter les deux parties au sujet de cette feuille de route en vue de sa mise en œuvre rapide, et particulièrement les mesures à prendre pour la tenue des législatives le 20 décembre 2018.

Le porte-parole de la Coordination des Forces Vives « Espérance pour le Togo », Père Marie-Chanel Affognon, affirme que la situation politique au Togo s’immobilise dans un bras de fer entre les acteurs politiques. Il s'exprimait mardi 09 octobre 2018 au micro de nos confrères de Nana Fm (radio locale).

Selon l’homme religieux et acteur de la société civile togolaise, Père Marie-Chanel Affognon, l’absence de volonté politique de bâtir une nation harmonieuse qui donnait la possibilité à tous les citoyens et citoyennes de jouir d’un bonheur commun semble ne plus exister au Togo. «Tout se cristallise dans un bras de fer de conquête et d’exercer le pouvoir ou de pouvoir déjà conquis qu’il faut maintenir à tout prix», fait-il savoir.

Le porte-parole de la Coordination des Forces Vives renseigne que le peuple togolais est un peuple d’abnégation. «Nous avons une patience extraordinaire. Nous ne sommes pas un peuple violent. Les politiques, quel que soit le bord, semblent profiter de ce trésor que nos ancêtres nous ont laissé qui est le fruit d’une éducation de qualité qu’il faut vivre ensemble», relève le Père Affognon.

Aussi, souligne le religieux, il y a une « méfiance extrême » entre acteurs politiques au Togo. « Exemple, on a mis un temps fou pour dialoguer, on a fait appel à nos voisins (CEDEAO), on nous a laissé des recommandations et il faut les mettre en application. Voilà des crises naissent. Le comité de suivi a essayé encore de rassembler les acteurs pour leur dire: écoutez! Pour tout ce qui concerne le processus électoral, mettez-vous ensemble de façon consensuelle. Le lendemain presque le peuple s’est réjoui du fait qu’une fois les acteurs politiques se sont entendus, voilà d’autres crises qui naissent. Je me demande si ceux qui incarnent la politique dans notre pays aiment vraiment le peuple », se demande le prêtre de l’église catholique.

Les élections ne constituent pas une priorité chez les Forces Vives « Espérance pour le Togo»

Pour les Forces Vives, les réformes sont une condition sine qua non de sortie de crise au Togo. « Nous pensons qu’il faut savoir où est ce que nous allons. Nous disons à ‘’Espérance pour le Togo’’ que notre peuple n’a jamais fait des élections une priorité. Nous avons déjà eu des élections qui ont engendré quel bonheur pour le peuple togolais ? », se questionne le Père Affognon, porte-parole de la Coordination des Forces Vives. Ce dernier indique que les élections sont souvent source de conflits. « On arrive à faire les élections, le lendemain quand les résultats sont rendus publics, on bat le pavé, c’est la rue ; le pouvoir intervient grâce à l’armée, on enregistre des blessées, des prisonniers, et même des morts », relate-t-il.

Ainsi, les Forces vives disent non au cycle infernal ‘’Elections, Contestation, Répression’’. «Le problème Togolais n’est pas de passer rapidement aux élections. Nous pensons que cette course pour les élections porte déjà les germes de conflits, de violences, de blocage de l’économie et finalement de tensions inutiles à créer encore dans le pays. On peut aller pas à pas et nous disons que ce qui peut pacifier ce pays, c’est de procéder aux réformes. Qu’on ne donne pas l’impression qu’on a peur des réformes », souligne Père Marie-Chanel Affognon. ... suite de l'article sur Autre presse