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Togo : L’institution judiciaire est un pouvoir dans un pays, et un pouvoir doit servir les populations (Akakpovi Gamatho)

Publié le samedi 13 octobre 2018  |  aLome.com
Réunion
© aLome.com par Edem Gadegbeku et Jacques Tchakou
Réunion du Conseil judiciaire de la CEDEAO, dans le cadre de la Présidence tournante de l`institution qu`assume le Togo
Lomé, le 23 mai 2018. Hôtel 02 Février. Presidential Auditorium Evala. Réunion du Conseil judiciaire de la CEDEAO, dans le cadre de la Présidence tournante de l`institution qu`assume le Togo. Cette réunion entend procéder au recrutement des juges présélectionnés en vue de recomposer la Cour de justice communautaire pour la période 2018-2022. Né en 2006, le Conseil judiciaire de la CEDEAO est composé des présidents des plus hautes juridictions judiciaires des Etats membres de la communauté. Pendant 03 jours de travaux, ces présidents tenteront d’accorder leurs violons sur le choix des juges devant animer la Cour de justice de la communauté durant les 4 années à venir. La cérémonie d’ouverture de cette réunion a connu la présence de Pius AGBETOMEY, Ministre de la Justice du Togo, et de Robert DUSSEY, Ministre des Affaires Etrangères du Togo et de plusieurs Présidents d’Institutions de la République togolaise. Akakpovi GAMATHO, président de la Cour suprême du Togo, actuel Président du Conseil judiciaire de la CEDEAO.
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Une campagne nationale de vulgarisation de la «Directive sur l’éthique et la déontologie du magistrat» et du «Guide des droits et obligations du justiciable», deux documents conçus par le CSM (Conseil Supérieur de la Magistrature) s’est tenue du 04 mai au 10 août 2018 dans toutes les Régions du Togo. Au terme de cette campagne, Akakpovi Patrice GAMATHO, Président du CSM et Président de la Cour suprême du Togo, a martelé des évidences qui sont toujours d’actualité, compte tenu de la lente mue du monde judiciaire togolais, en ce qui concerne les multiples et habituels reproches qui sont faits à ce secteur.




«Le parquet peut demander qu’une enquête judiciaire soit faite quand la presse rend publique une affaire sérieuse, vérifiée et recoupée. Nous magistrats, avons souvent un problème à ce niveau au Togo (…) : c’est un problème de crédibilité pour la presse togolaise. On ne peut pas accuser dans un article une grande personnalité sans chercher à l’approcher et recueillir sa version des faits qui lui sont imputés. C’est important», note le patron de la plus haute instance judiciaire du Togo. «Nous avons choisi le sacerdoce en embrassant le métier de magistrat. Nous sommes parmi les fonctionnaires togolais les mieux payés à l’heure actuelle au Togo. Cette motivation doit nous amener à être impartiaux dans nos activités professionnelles», lâche-t-il en réponse aux sempiternels reproches sur le manque de probité des membres du corps judiciaires au Togo.

«Un magistrat ne doit pas demander de l’argent aux justiciables. Ces derniers doivent le dénoncer en de pareils cas (…) Il faut la guérison de l’âme sur ces types de questions, et surtout une révolution des mentalités au Togo. Il faut rendre la justice indépendante en ne se soumettant qu’à la loi (…) L’institution judiciaire est un pouvoir dans un pays, et un pouvoir doit servir les populations (…) Le travail bien fait doit être notre leitmotiv tous les jours dans le monde judiciaire. Dorénavant, toute tentative de corrompre un magistrat sera sanctionnée par une punition au nom de la loi (…)», avertit le sieur Gamatho pour signifier qu’un nouveau jour doit poindre pour la justice togolaise.

Associer le contribuable à la nécessaire mue dans le corps judiciaire


Sans détours, M. Gamatho reconnaît la survivance d’énormes tares dans le secteur judiciaire au Togo, et appelle à une action collégiale pour les gommer. «Il est interdit dans le cadre des fonctions du CSM de rendre publiques les sanctions infligées aux magistrats. A chaque décision du CSM dorénavant, nous rendons public un communiqué de presse anonyme, pour amener le sanctionné à se relever de ses fautes.

Il faut signaler les indélicatesses des magistrats au Garde des Sceaux (…) Nous avons des réseaux dans le monde judiciaire qu’il faut démanteler. Le combat nous implique tous pour lutter contre le phénomène des gros bras et des démarchages dans le monde judiciaire togolais», exhorte ce magistrat. «J’ai personnellement fait arrêter un photographe-démarcheur qui s’est fait remettre 6 millions 500 mille plus deux terrains en mon nom», cite en exemple Gamatho Akakpovi. Pour ce faire, ce magistrat croyant n’hésite pas à recourir à la Providence.


«Il faut prier pour la magistrature togolaise pour que les mentalités changent. Il faut que les Togolais apprennent à semer en tout temps le bien qui mène à la vérité. Ce qui est vérité vient toujours à la lumière», insiste-t-il. Soulignant au passage qu’il est accusé par certains de ses pairs de mettre en œuvre la «Directive sur l’éthique et la déontologie du magistrat» parce qu’il sera bientôt admis à la retraite !


E. G.
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