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TOGO: Le gangstérisme économique, la marque déposée du pouvoir de Faure Gnassingbé
Publié le jeudi 23 janvier 2014  |  togo.infos


© Autre presse
Faure Gnassingbé, président de la République Togolaise


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Jamais un Etat n’a été géré avec autant de légèreté, d’incohérence et même de gangstérisme.

Tenez, entre 2008 et 2013, l’Etat du Togo a lancé sur le marché sous-régional, 14 emprunts obligataires dont le coût est évalué à plus de 260 milliards de fcfa.

Ce n’est pas tout, pour 2014, le budget prévoit encore d’autres emprunts que le pays va incessamment lancés sur le marché de l’UEMOA.



Au-delà de ces emprunts, le pouvoir de Faure Gnassingbé a émis à plusieurs reprises, des bons de trésors dont la mobilisation de ressource a été assurée par la BCEAO. Qu’a-t-on fait de cet argent ?



Mais dis donc ! C’est donc vrai que le Togo est vraiment malade par la faute de ses dirigeants qui se montrent plus que gloutons dans la consommation exagérée de ses ressources ?



Il faut peut-être revenir sur l’épisode de l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE pour mieux faire comprendre à nos lecteurs, le niveau inquiétant que ce gangstérisme économique a atteint dans notre pays.



En décembre 2010, le Togo avait atteint le point d’achèvement de l’initiative PPTE, ce qui a permis d’effacer à près de 95% l’ardoise de sa dette extérieure qui s’évaluait à l’époque à plus de 1.200 milliards de fcfa.



En concédant un tel sacrifice, les partenaires bilatéraux et multilatéraux s’attendaient à voir le Togo entamer un processus de développement à travers des investissements sérieux dans les secteurs des infrastructures mais aussi dans ceux de l’éducation et de la santé.



C’est-à-dire qu’au lieu de consacrer des milliards tous les mois pour payer les dettes extérieures, le Togo allait, grâce à cette annulation, dévier ses ressources dans des secteurs porteurs comme convenu avec les partenaires avant l’effacement de la dette.



C’était sans connaître le niveau de gourmandise et de légèreté de nos dirigeants. En moins de quatre ans, en plus de tout l’argent qui a été cédé au Togo, la dette du pays est encore sur le point d’atteindre le seuil de 1000 milliards.



Et pourtant, les secteurs sociaux comme l’éducation et la santé qui étaient ciblés pour être pris en compte après l’atteinte du PPTE sont plus que dans la précarité et la fronde sociale augmente d’intensité en intensité.



Aussi rusés qu’ils sont, nos dirigeants nous agitent la réalisation des infrastructures routières comme étant des prouesses exceptionnelles. C’est une blague de très mauvais goût.



La plupart des routes sont faites sur la base des préfinancements dont les coûts sont exagérément surfacturés sur le dos du contribuable.



Exemple, le boulevard circulaire qui fait cinq km, a été réalisé à 100 milliards de fcfa alors que de façon standard, l’on sait que le km de route ne peut coûter au-delà de 5 milliards.



En plus de ces préfinancements, d’autres routes sont faites sur la base d’appels d’offres mais l’Etat peine toujours à assurer les décomptes dans les délais, ce qui met les entreprises chargées de l’exécution des travaux dans un conflit total avec les banques.



Alors où est le sérieux dans tout ce qui se fait ?



Le budget 2014 qui vient d’être voté le 30 décembre dernier, a encore révélé d’innombrables incongruités et incohérences qui trahissent littéralement ce gangstérisme économique qui constitue la marque spéciale du pouvoir en place.



L’on prévoit une augmentation à hauteur de 60% des recettes douanières et 41% de celles du fisc. Cela signifie tout.



Cela signifie justement que nos dirigeants ont la preuve que, depuis des années, les douanes et les impôts ont toujours engrangé largement au-delà de ce que ces deux régies ont pris l’habitude de déclarer au trésor public.



Et donc maintenant, sous prétexte des prétendues performances de l’OTR, on fait croire aux togolais qu’avant même d’être opérationnelle, l’OTR pourrait générer plus du double de ce que généraient la douane et les impôts.



Une telle conception heurte de front le bon sens et la raison, ce qui fait dire à beaucoup de spécialistes de la finance que nos dirigeants au Togo sont de très bons acteurs de théâtres. Aucune rigueur, aucun sérieux.



Tout se fait dans l’amateurisme, le jonglage…pourvu que cela permette de piller les deniers publics sans trop attirer d’attention.



Sinon comment l’on peut expliquer aux togolais que dans le budget 2014, l’on prévoit une ligne de plus de 140 milliards pour l’achat d’équipements alors que tout le monde sait que jamais les ministères n’ont été dotés d’équipements neufs ?



Et lorsque l’on augmente de façon fantaisiste le prix des produits pétroliers à la pompe sans tenir compte ni du coût du baril à l’international, ni de la situation précaire de la population à la base, que doit-on penser de ces gens ?



Et dire qu’en plus de tout, les gens sont portés à mentir qu’ils subventionnent les produits pétroliers et que cette subvention serait à la base de la permanente tension de trésorerie que connaît nos finances, et que c’est pour corriger cela qu’ils sont obligés de revoir à la hausse les prix ces produits !!!!



Il y a beaucoup d’autres éléments que nous pouvons évoquer ici pour montrer toute l’incohérence des actes que posent nos dirigeants. Mais par élégance et par sens de responsabilité nous nous abstenons de la faire.



Tout compte fait, nos dirigeants se doivent de comprendre que l’on est après tout au 21ème siècle et qu’à cette époque moderne, beaucoup de gens ont accès à la connaissance et au savoir.



La puissance des médias et de l’informatique ouvre les yeux à tout le monde. Et rien ne peut plus se faire encre dans l’anonymat, à l’insu absolu. Tout se sait d’une manière ou d’une autre.


Togo Infos

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