Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Fraude à ciel ouvert : «Ce n’est pas ma faute si j’ai 18 ans»

Publié le lundi 22 octobre 2018  |  Togo Scoop
Point
© aLome.com par Edem Gadegbeku et Jacques Tchakou
Point sur la Zone 1 du recensement en présence des experts de la CEDEAO
Lomé, le 10 octobre 2018. Siège de la CENI. Recensement électoral au Togo. Point sur la Zone 1 du recensement, en présence des experts de la CEDEAO. Au lendemain de la fin du processus du recensement dans la Zone 1, les membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ont animé un point de presse. Au menu, faire le point de la 1ère zone et repréciser le timing de la seconde zone. Dans la zone II, ce processus se déroulera du 17 au 24 octobre 2018. Le président de la CENI, Kodjona KADANGA, appelle les populations de ladite zone à une mobilisation massive. La zone I avait connu une prorogation de 24 heures pour permettre aux retardataires de se faire enrôler sur la liste électorale.
Comment




Le recensement électoral se poursuit dans la zone 2. En l’absence des observateurs et des représentants de l’opposition, le moins qu’on puisse dire c’est une véritable foire à la fraude électorale à ciel ouvert qu’on assiste.

Le 17 octobre, débutait l’opération de recensement dans la zone 2 qui englobe les régions des Savanes, de la Kara, Centrale et une partie des Plateaux. Si jusqu’à présent tout se déroule dans les normes à part les problèmes techniques, ce vendredi, les images d’enrôlement des mineurs fusent sur les réseaux sociaux.

Un Opérateur de saisies (OPS) que nous avons joint au Nord confirme ces images. C’est au sein de la CENI Dapaong-Cinkassé qu’on a le plus vu des mineurs enrôlés. Le tout sous la bénédiction des chefs traditionnels et des responsables de la CELI impuissants.

A Gounoungoussi dans la préfecture de Cinkassé, c’est le chef Limore YEMENLI qui organise l’inscription des mineurs. Il est venu avec plusieurs enfants et a intimé l’ordre aux OPS de les inscrire. On a vu des enfants âgés de 12 et 13 ans voire 7 ans inscrits sur la liste électorale.
A la question de savoir pourquoi ils les enrôlent tout en sachant qu’ils n’ont la majorité, un agent OPS sous le couvert de l’anonymat a répondu que « si le chef du village affirme qu’il est majeur, qui es-tu pour refuser ».

Et un autre d’ironiser « nous sommes en face des pygmées ».
Un autre agent nous a confié avoir interpellé le président CELI Dapaong-Cinkassé, et ce dernier a répondu que « ton devoir est d’enrôler les électeurs et non de voir qui est majeur ou non ». Une autorité administrative locale contactée sur l’enrôlement des mineurs, a déclaré que l’ordre vient d’en haut.

Dans la ville, un habitant a ironisé que comme il y a une incertitude sur la tenue de l’élection le 20 décembre, les enfants en étant prévoyant s’inscrivent et ce faisant jusqu’au jour de l’élection ils auront 18 ans.

Des faits qui enlèvent toute crédibilité à l’opération confirment la crainte de l’opposition qui a appelé au boycott du processus. C’est dire que c’est sur la fraude électorale que compte le régime cinquantenaire qui ne jure que par des élections alors qu’il n’a été aussi décrié depuis plus d’un an déjà pour résoudre la crise.

C’est un secret de polichinelle qu’au nord du pays que le pouvoir considère comme son fief, il n’use que par la fraude et l’achat de conscience pour faire le maximum des voix.
Le fichier électoral n’est pas fiable. Même la Francophonie l’a reconnu. ¾ des inscrits le sont sur la base des témoignages. L’absence d’état civil favorise l’enrôlement des mineurs. C’est pour corriger cette anomalie que l’Accord politique global (APG) avait recommandé l’établissement de carte national d’identité à la population mais cela n’avait jamais été appliqué. On préfère dépenser des milliards dans la confection des cartes d’électeur pour pouvoir manipuler les chiffres et les données en enrôlant les mineurs.



Francine DZIDULA
... suite de l'article sur Autre presse

Commentaires