Jeune Afrique publie la vingtième édition de son hors-série annuel « Spécial finance », baromètre de l'activité du secteur sur le continent.
Après deux années difficiles, marquées par le repli des grandes économies africaines, les 200 premières banques du continent ont renoué l’an passé avec une croissance à deux chiffres. Comme le dévoile la vingtième édition du hors-série « Spécial finance » de Jeune Afrique, en kiosque le 22 octobre, le cumul de leurs bilans a enregistré la plus forte progression de la décennie, avec une augmentation de 18,7 % à près de 1 747 milliards de dollars. Leurs revenus ont augmenté de 10 milliards de dollars en un an, soit également la plus forte hausse des dix dernières années. Les bénéfices engrangés ont franchi le cap des 25 milliards de dollars.
De bons résultats qui reflètent en partie l’amélioration de la conjoncture des principales économies du continent. Le Nigeria est timidement ressorti de sa première récession connue en vingt ans. Le Maroc – troisième place bancaire africaine – a retrouvé de belles couleurs, avec une croissance de 4,1 % après une année 2016 décevante. L’Égypte et l’Afrique du Sud, leaders du classement, ont également enregistré des résultats stables, avec des PIB respectivement en hausse de 4,2 % et 1,3 %. Depuis, cette dernière est entrée en récession. Sans doute verra-t-on les effets de cette mauvaise passe dans le classement de l’an prochain.
L’Afrique australe en tête
Au niveau régional, la domination de l’Afrique australe se confirme, avec désormais 51 % du bilan cumulé, contre 47 % l’an dernier. L’Afrique du Nord confirme son deuxième rang, conservant 30 % des actifs financiers du secteur. La sous-performance des banques nigérianes entraîne tout le grand ouest africain, en baisse de 14 % à 12,3 % du bilan cumulé. L’Afrique centrale, enlisée dans une crise économique depuis quelques années, chute désormais au-dessous de 1 % du total.
Les autres classements du hors-série offrent un éclairage complet de la santé du secteur financier sur le continent. En dépit d’un taux de pénétration très faible, les 100 premières compagnies d’assurances ont vu bondir le total de leurs primes sur un an à 45,5 milliards de dollars, contre 34 milliards de dollars l’année précédente.
Opérations boursières
Malgré des opérations marquantes (prise de participation de Safaricom dans Vodacom, d’Absa dans Barclays Africa et de Vitol dans Vivo, rachat de Shoprite par Steinhoff), le total des cinquante premières fusions-acquisitions a diminué de 31,7 milliards de dollars à 28,1 milliards entre 2016 et 2017. À cause du risque de change et du risque politique, le montant des 50 premières opérations de capital-investissement a baissé de 5,8 à 3,8 milliards de dollars.... suite de l'article sur Jeune Afrique