Togo - Le président togolais, Faure Gnassingbé a procédé samedi dans la ville de Kara-environ 420 Km de Lomé au lancement du Fonds National de la Finance Inclusive. Cette cérémonie marque l’ouverture officielle de cette initiative du Ministère du Développement à la Base, de l’Artisanat, de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes. Plusieurs membres du gouvernement étaient présents au lancement de ce fonds. Parmi eux, Koffi Esaw, garde des sceaux, ministre de la justice. Des diplomates accrédités au Togo ont également fait le déplacement de Kara pour assister à la cérémonie ainsi que la coordinatrice du système des Nations Unies au Togo, Mme Khardiata Lo N’diaye du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Des ambassadeurs accrédités au Togo, notamment, Joseph Weiss de l’Allemagne, Nicolas Berlanga-Martinez de l’Union européenne et de nombreux responsables des institutions bancaires aussi.
Au Palais des Congrès de Kara, l’ambiance était toute particulière. Femmes, vieilles, jeunes, habillés pour la plupart en T-shirt blanc sur lequel on pouvait lire "finance accessible à tous", tous se réjouissent de l’initiative du gouvernement qui vient à point nommé pour lever sur eux, la situation de pauvreté avancée dont ils sont victimes.
Du sourire se dessinait sur les visages des milliers de femmes, parce que, certainement, se sentant désormais proche d’un service qui pourra combler leurs attentes. De nombreux chefs traditionnels, de Préfets, des responsables de certaines institutions financières n’ont pas manqué au rendez-vous.
L’engouement que suscite la création de ce fonds au sein des couches vulnérables est également partagé par la plupart des institutions bancaires internationales et des institutions de microfinance au Togo (IMF).
Que ce soit la Banque Mondiale, représenté au Togo par Hervé Assah, la Banque Africaine de Développement (BAD), Serge N’guessan, l’Union européenne (UE) par Nicolas Berlanga-Martinez, le ton est pareil.
Le président des associations des professionnels de la microfinance, Nassirou Ramanou, directeur général de la microfinance « WAGES » a salué de son côté, l’initiative de la mise en place du fonds.
Croyant fermement que le fonds aidera à repousser les frontières de la pauvreté au sein des populations, M.Ramanou a au nom des IMF, exprimé l’adhésion pleine et entière de toutes les institutions de microfinance à accompagner le projet. Il a exprimé l’engagement plein et entier des IMF pour accompagner le fonds, idée de déblayer le terrain pour faciliter les choses aux populations.
« Nous avons le ferme espoir que les défis qui restent à relever, le FNFI va apporter des solutions à tous. Le système des Nations Unies salue l’initiative et tient à accompagner le FNFI pour son plein développement », a laissé entendre Mme Khardiata Lô N’diaye, représentante résidente du PNUD au Togo.
« L’initiative elle-même répond à une préoccupation de la BAD : inclure les couches les plus favorisées dans le développement. Nous allons mettre notre assistance au gouvernement dans cette initiative », promet M. N’guessan.
C’est dans un air très dégagé que Faure Gnassingbé a lancé officiellement le Fonds. M.Faure se dit très rassuré d’abord eu égard à la mobilisation et l’engagement exprimé par les différents partenaires du Togo. Face aux partenaires et à l’assistance, M.Faure a laissé entendre qu’avec ce fonds, « il s’agit d’une véritable coalition qui se forme contre la pauvreté.
« En tant que premier responsable du Togo, c’est de vous dire mon total engagement de ce que le gouvernement pourra faire pour soutenir ce fonds. Nous sommes au service de la population les plus vulnérables. Nous ne pouvons pas laisser les pauvres s’appauvrir davantage », a déclaré M.Faure Gnassingbé.
« Nous allons faire davantage mais on ne réussira pas si vous-les femmes – vous ne nous soutenez pas. Où que vous soyez, c’est vous qui êtes à l’avant-garde de la pauvreté », promet Faure à l’assistance.
Certaines femmes au sortir du lancement, s’éclatent de joie. "Je suis fière, l’incertitude et le désespoir perdus en moi, reviennent. Je ne tarderai pas à renouer avec mon petit commerce", confie Mme Ayawa, la quarantaine.
"Principalement au moment où je vous parle, à cause de la pauvreté couplé avec le décès de mon mari, les charges pesant sur moi, mon fils qui est en classe de première, a dû abandonner l’école. Avec tout ce que j’ai reçue comme information sur le FNFI, l’année prochaine je mettrai le paquet double. D’abord avec mon petit commerce qui ne suffit, je ferai un prêt, agrandir mon commerce et avec le taux d’intérêt, j’arriverai à rebondir", explique Mme Bêti, 42 ans, mère de 5 enfants.
Le FNFI se repose sur trois piliers centraux dans sa stratégie d’intervention : la promotion d’une vraie offre de finance inclusive et de produits innovants et adaptés à travers des appuis institutionnels aux prestataires de services financiers (PFS); la mise à disposition de lignes de crédit à des conditions bonifiées, permettant l’offre de produits aux bénéficiaires à des coûts raisonnables, tout en préservant la rentabilité et la pérennité des institutions financières et la mise en place de mécanismes de sécurité au profit des PSF pour le financement des secteurs risqués (agriculture, premiers projets des jeunes etc) et de fonds de facilitation pour le financement des IMF auprès des banques.
Créé par décret pris en Conseil des ministres en décembre 2013 et placé sous tutelle du Ministère du Développement à la Base, de l’Artisanat, de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes, le fonds a un statut d’Etablissement public à caractère financier avec pour mission, de rendre plus accessibles les services financiers à tous, surtout les plus pauvres, par l’entremise des banques et des Institutions de microfinance — ce que l’on appelle le principe du "faire-faire".
Rappelons qu’avant son lancement, des séances régionales avaient été initiées par le ministère pilotant afin de recueillir et d’informer les populations à la base sur les avantages dudit fonds ainsi que les raisons de sa création. Fin
.jpg)