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TOGO: Gestion des fonds destinés aux sinistrés des incendies des marchés - Quand la ministre Bernadette Légzim-Balouki fait du dilatoire
Publié le samedi 25 janvier 2014  |  Liberté hebdo


© Autre presse par DR
La ministre du Commerce et de la Promotion du secteur privé, Bernadette Leguezim-Balouki


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Aussi longtemps que les âmes des sinistrés des marchés incendiés ne trouveront pas de repos, on souffrira que LIBERTE revienne par intervalles réguliers – selon le degré de mensonge des autorités – sur ce malheur qui prendra des décennies à se cicatriser. Surtout lorsque Bernadette Légzim-Balouki, ministre du Commerce, pousse l’outrecuidance de déclarer sur une radio privée qu’ «il n’y a pas eu de détournements ».

Pour que les chiffres à venir ne donnent pas lieu à des polémiques, nous avons jugé « plus honnête » de nous référer à ceux publiés par le site du gouvernement, nous avons nommé republicoftogo.com. Un peu plus d’un mois après le drame qui a endeuillé les commerçants du grand marché de Lomé, les autorités ont débloqué 2 milliards de FCFA à l’endroit des sinistrés. Pour la ministre du Commerce, « Cette somme n’est pas une indemnisation partielle, comme on a pu le lire ici ou là, mais une aide d’urgence qui a été donnée aux victimes afin de leur permettre de reprendre leurs activités tant bien que mal », a-t-elle précisé le 16 janvier dernier. Mais à combien s’élèvent approximativement les pertes ?

Le site du gouvernement publie le 23 février 2013 que 3.106 victimes ont été recensées, que le montant des pertes enregistrées s’élève à 5.999.359.150 FCFA et le total des crédits dans les banques et établissements financiers tourne autour de 2.258.983.913 FCFA. Le cumul des pertes serait alors de 8.258.343.063 FCFA. Si dame Légzim-Balouki n’est pas allergique aux chiffres, elle réaliserait que l’aide de 2 milliards allouée par l’Etat et non Faure Gnassingbé représente sensiblement 24,217% des pertes enregistrées. Et si comme on le suppose, la ministre n’a toujours pas les chiffres en horreur, elle comprendrait que c’est presque le quart du total que les femmes ont perdu dans cet incendie qui tarde toujours à vomir les noms des coupables plus d’un an après le sinistre. Ou mieux, si les calculs ne devraient prendre compte que les « pertes sèches » des presque 6 milliards, ce seraient alors les 33,336% que l’Etat aurait mis dans l’aide. Mais à quoi tout le peuple a assisté entre le 25 février et le 1er mars 2013 ?

La déclaration des sinistrés rendue publique le 16 janvier dernier indique, entre autres, qu’« une femme ayant déclaré des pertes de 90 millions, s’est vu octroyer une somme de 1.000.000 de francs CFA, tandis qu’une autre ayant déclaré une somme de 125.000.000 a reçu en guise d’aide une somme de 850.000 CFA. Un autre commerçant dont les pertes déclarées étaient de 22.000.000 de francs CFA a touché une somme de 1.200.000 francs CFA ». Mathématiquement parlant, si on ne devrait tenir compte que des « pertes sèches », la femme qui a perdu 90 millions devrait recevoir 30.002.400 FCFA et non 1.000.000. Celle qui a perdu 125.000.000 devrait toucher 41.670.000 FCFA et non 850.000 FCFA. L’autre commerçant aurait droit à 7.333.920 FCFA. Lorsque Mme Légzim-Balouki déclarait le 23 février 2013 que ce sont deux milliards que Faure Gnassingbé a fait débloquer pour venir en aide aux sinistrés, combien chaque femme devrait-elle percevoir en termes de pourcentage par rapport au total des pertes ? La question mérite qu’elle repasse sur les ondes pour redire ce qu’elle a déjà osé dire au sujet des fonds du téléthon. Il y a eu détournement de l’aide aux sinistrés. Et si ce détournement ne se situe pas au niveau du ministère du Commerce, ce serait au niveau de la supposée cellule chargée de distribuer les fonds aux victimes.

Mais si du haut de son ministère elle n’est pas en mesure de retrouver les traces des reliquats ô combien énormes que des mains obscures ont fait disparaître, alors la ministre se fait complice de ceux qui ont détourné une grande partie des 2 milliards de l’Etat togolais qui devraient aller en totalité aux victimes. Et il ne serait pas illogique que des questions sur ses compétences intrinsèques triturent des méninges. Il y a un administrateur d’hôtels qui a l’habitude de dire : « lorsqu’un directeur d’hôtel constate une malversation, mais garde le silence jusqu’à mon passage, il sera solidairement responsable des sanctions que son employé récoltera quand le pot aux roses sera découvert. Mais s’il découvre la malversation et prend des mesures disciplinaires avant ma venue, alors sa tête est sauvée ». Dans le cas de la ministre du Commerce, on ne comprend pas à ce jour sur la base de quelle clé de répartition la distribution des 2 milliards a été faite pour que certaines femmes ayant perdu 90.000.000 FCFA, se retrouvent avec 1,11% des sommes déclarées. Il y a eu détournement entre le 25 février et le 1er mars 2013 après le communiqué du directeur du Trésor et de la Comptabilité Publique. Comment les services de contrôle s’y prendront pour démasquer les indélicats n’est pas notre métier. Ils sont payés pour ça et le peuple attend de voir des résultats tangibles.

Abbé Faria

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