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Témoignage : L’enregistrement massif des mineurs dans la zone 2, une consigne des autorités

Publié le vendredi 2 novembre 2018  |  Le Correcteur
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© aLome.com par Edem Gadegbeku et Jacques Tchakou
Point sur la Zone 1 du recensement en présence des experts de la CEDEAO
Lomé, le 10 octobre 2018. Siège de la CENI. Recensement électoral au Togo. Point sur la Zone 1 du recensement, en présence des experts de la CEDEAO. Au lendemain de la fin du processus du recensement dans la Zone 1, les membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ont animé un point de presse. Au menu, faire le point de la 1ère zone et repréciser le timing de la seconde zone. Dans la zone II, ce processus se déroulera du 17 au 24 octobre 2018. Le président de la CENI, Kodjona KADANGA, appelle les populations de ladite zone à une mobilisation massive. La zone I avait connu une prorogation de 24 heures pour permettre aux retardataires de se faire enrôler sur la liste électorale.
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A Akébou « certains enfants pleuraient ». Les inscriptions viennent de prendre fin dans la zone 2. Tout comme dans la zone 1, la zone 2 a connu pas mal d’irrégularités. La pire de celles-ci, ce sont les inscriptions des mineurs des écoles primaires que rien ne saurait expliquer. Pendant toute la période couverte par les enrôlements dans la deuxième partie du pays, chaque jour qui passait, les réseaux sociaux publiaient des images où l’on pouvait voir des jeunes de moins de dix-huit ans que l’on enregistrait. Le plus dramatique ce sont des enfants n’ayant même pas atteint l’âge de dix ans ; des écoliers de CE1 au CM2.


Les images devenaient si récurrentes qu’il est arrivé des moments où l’on était amené à se demander si les auteurs de ces publications n’exagéraient pas eux aussi. Le retour vendredi dernier des équipes ayant quitté Lomé pour la zone 2, nous apporte la confirmation que ce sont les faits tels qu’ils s’étaient passés dans la zone 2 que les réseaux sociaux ont rapportés et rien d’autre. A part des mineurs, il y a eu des gens en âge de voter avec la même photo sur quatre à sept cartes électorales. Cela veut dire que la même personne est habiletée à voter quatre à sept fois le jour du vote et ces cas sont légion.



Revenons aux enfants du cours primaire. Les preuves nous ont été fournies le vendredi 26 octobre par un jeune homme qui, après avoir été pour les enrôlements dans la première zone, a également fait le déplacement de l’intérieur du pays, notamment dans l’Akébou. Les images qu’il avait prises dans le centre où il a opéré, il a bien eu l’amabilité de nous les mettre à disposition, afin que, disait-il la presse puisse en faire écho à l’intention de la communauté internationale, notamment de la CEDEAO et plus précisément à l’intention des facilitateurs chargés d’aider à régler la crise sociopolitique togolaise une bonne fois pour toutes.

Lorsque nous l’avons invité pour comprendre comment les choses s’étaient passées à Akébou ; et que nous lui avons dit qu’on a eu à un moment donné ici à Lomé l’impression qu’il y a de l’intox dans les échos qui nous parvenaient sur whatsapp par rapport aux opérations d’enrôlement dans la zone 2, il a ri aux éclats en nous livrant ceci : « Non, pas du tout, grand frère ! C’est de la pure vérité et ce sont les consignes qui nous ont été données tous dans notre travail, d’inscrire tous les mineurs que les chefs de village vont nous présenter.
Que pouvions-nous dire ? On n’a pas la poitrine solide pour nous y opposer. Et moi, ma façon den protester a consisté à photographier les petits enfants de 9 à 12 ans que le chef du village où moi j’ai travaillé, nous présentait ». Les images et le visage de ces enfants candides en disent long sur leur âge et sur le désordre que le régime RPT/UNIR a créé volontairement lors de ces opérations unilatérales de recensement et inscription. Il n’y a eu en effet rien de sérieux.

L’agent inscripteur poursuit en nous confiant ceci : « Lorsque le chef du village nous présente les petits écoliers qui ne comprennent absolument rien de ce dont ils sont victimes, il arrive à certains de se mettre à pleurer. Alors le chef du village leur achète des bonbons et des biscuits pour acheter leur adhésion ».

Alors, lorsque de manière éhontée le ministre de l’Administration territoriale en charge de la gestion des collectivités locales, Payadowa Boukpessi vocifère sur les médias qu’il n’y a pas de preuves palpables que les chefs de village qu’on cite, cautionnent l’enregistrement des mineurs que pour lui ces chefs ne figurent pas sur la liste des chefs reconnus au ministère de l’Administration territoriale, on comprend bien que les consignes sont venues du ministre lui-même.

Si dans une préfecture comme l’Akébou qui n’est pas considérée par RPT/UNIR comme sa chasse gardée ou son « fief », des chefs de village arrivaient à se comporter de la sorte en faisant enrôler à foison des mineurs qui ne sont pas en âge de voter, un acte incivique, qu’en serait-il de Kara et tous ses villages et les autres villes et villages du Septentrion ? On peut facilement le deviner dans toute sa proportion d’exagération d’enregistrement des mineurs. Il est évident que c’est du travail à refaire.

Il est donc clair que Faure Gnassingbé et ses compagnons ont la peur bleue d’un fichier électoral crédible qui sonnerait irrémédiablement la fin du règne pluri-décennal d’un clan sur toute une nation fondé sur la fraude électorale permanente. C’est bien ce qui explique ce recensement à cent kilomètres à l’heure et de façon solitaire.



Nicolas S.



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