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Toute l’histoire de la transsaharienne : le projet routier titanesque qui va révolutionner le commerce intra-africain

Publié le lundi 5 novembre 2018  |  Agence Ecofin
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© aLome.com par cyprien Kouassi
Le Président de la BAD Adesina reçoit son Passeport africain
Le Président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina (photo) a reçu sa copie du passeport africain à Abidjan le mercredi 5 Octobre 2016.
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Le projet de construction de la route transsaharienne est né vers la fin des années 1960 pour désenclaver la région du Sahel et favoriser les échanges commerciaux entre l’Afrique de l’Ouest et l’Algérie. Le linéaire, long d’environ 6000 km, implique ainsi six pays (le Nigéria, le Tchad, le Mali, le Niger, la Tunisie et l’Algérie) et représente un investissement global de plus de 5,2 milliards $.



Elle permettra de désenclaver plus de 400 millions d’Africains, éparpillés sur plus de 6 millions de kilomètre carrés dans la région du Sahel, notamment au Tchad, au Niger et au Mali d’avoir un accès direct à la Méditerranée. Ce projet pharaonique, qui s’accompagne de la fibre optique, devrait entraîner la création d’importants axes d’échanges commerciaux, favoriser des avancées considérables en matière d'aménagement du territoire, une forte croissance économique dans la région et la création de plusieurs millions d’emplois.

Cependant, sa mise en œuvre reste soumise à de nombreux défis notamment d’ordre financier et sécuritaire. Cela expliquerait le retard constaté dans le lancement de l’infrastructure.

Des défis restent également à être relevés en termes d’encadrement législatif et réglementaire, mais aussi et surtout de mise en place d’institutions commerciales pour faciliter la circulation des personnes et des biens. « Un projet comme la Transsaharienne a besoin de mécanismes harmonisés pour permettre aux biens et aux sociétés de faire du transport de Lagos à Alger. Si les conventions de l’ONU sur le transit de marchandises ne sont pas appliquées, ça ne marche pas », a relevé Habib Turki, chargé de la région Afrique à l'Union internationale des transports routiers.

Cette chronique retrace l’essentiel des étapes du développement de l’infrastructure depuis les dix dernières années, où les pays impliqués ont réellement mis le pied à l’étrier pour la réaliser.


Décembre 2011

Bouclage au Mali d’un financement pour 1100 km d’infrastructure
Le Mali a réussi à mobiliser 190 millions $ auprès de 10 partenaires financiers pour le financement de 1100 km de routes prioritaires. Certaines d’entre elles entrent dans le cadre de la réalisation la transsaharienne qui reliera le Nigéria à l’Algérie. Il est question ici de construction et mais aussi de réhabilitations de nombreux axes.

Il s’agit des routes Bourem-Kidal (300 km), Douentza-Hombori-Gao (383 km), Didiéni-Goumbou-Nara (185 km), Zantiébougou-Kolondiéba-frontière avec la Côte d'Ivoire (150 km) et Macina-Diafarabé-Téninkou (95 km).

« La croissance moyenne de l'économie malienne a été plus faible que prévu. D'où l'importance d'ouvrir de nouveaux gisements de croissance, notamment grâce aux infrastructures. Les investissements proposés permettront un développement économique accéléré dans le Delta central du Niger, dans les riches zones de Bougouni, Yanfolila et Kolondiéba, les zones du Kaarta et Ouagadou. Ces zones constituent toutes des gisements de croissance encore intacts à cette date, et permettront de contribuer à atteindre nos objectifs en matière de sécurité alimentaire, d'améliorer les échanges économiques et commerciaux avec les pays voisins, et de faciliter la construction de la route transsaharienne avec le Maghreb », a expliqué Ahmed Diane Semega, ministre des Transports et de l'Equipement du Mali.


Février 2013

Des millions d’emplois en vue !


Selon une étude de la Société nigériane des ingénieurs (NSE), une fois la transsaharienne construite, plusieurs millions d’emplois pourront être créés car elle donnera un coup d’accélérateur aux activités socio-économiques du Sahel, ralentira la désertification dans la partie Nord de l'Afrique et désenclavera les régions du Niger, du Mali et du Tchad.



Dans un communiqué, la NSE a déclaré qu’elle croit « fermement que l'ouverture du Sahara permettra le développement du commerce continental. La circulation des biens et des services à travers le continent sera renforcée et va évidemment créer un effet multiplicateur sur les possibilités d'emploi, d'éducation, de croissance industrielle, de réduction de la migration transfrontalière, de récupération des terres envahies pour l'agriculture et le pâturage pour des millions d'Africains qui bordent le Sahara ». Selon l’un des membres du groupe qui a donné une interview au Guardian, l’infrastructure a le potentiel pour créer des millions d'emplois directs et indirects pour les jeunes chômeurs à travers le continent; le potentiel de fournir de l'eau potable à des millions de personnes le long de la route à travers les usines de dessalement, de produire de l’énergie, en exploitant le potentiel solaire abondant et l'énergie éolienne. Elle rendra également possible l'exploration géologique du Sahara pour ses trésors cachés ne doivent pas être sous-estimés.



Février 2014

La BID finance l’étude de faisabilité d’un linéaire de 365 km du côté malien
1,7 million de francs CFA. C’est la somme débloquée par la Banque islamique de développement (BID) pour financer l’étude de faisabilité et l’avant-projet détaillé du tronçon Kidal-Timiaouine (Nord du Mali) qui entre dans le cadre de la route transsaharienne. Le gouvernement malien qui est le bénéficiaire du prêt a relevé que cet axe vise établir une liaison bitumée entre Kidal et Timiaouine, ville frontalière avec l’Algérie, afin de «désenclaver la zone nord-est du pays, de réduire le coût des transports et de promouvoir l’intégration entre le Mali et l’Algérie».


Avril 2014

La BAD met à la disposition du Niger un crédit de 77,6 millions $
La Banque africaine de développement (BAD) ouvre une ligne de crédit de 44,6 millions $ au gouvernement nigérien pour financer une route linéaire de 565 km.

Grâce à l’accord de prêt ratifié par le Niger, le pays peut s’engager dans « la mise en chantier d'un linéaire de 565 km, la construction d'un pont sur le fleuve Niger à Farié et la réalisation des infrastructures destinées à la facilitation du transport et du transit aux frontières Algérie-Niger et Niger-Tchad», indique un communiqué gouvernemental. Le ministre du plan d’alors, Amadou Boubacar Cissé, a déclaré à APS que «pour le Niger, pays enclavé, sa réalisation permettra d'augmenter le flux des échanges avec les pays du Maghreb, se rapprocher de l'Europe, et servir de zone de transit pour les autres pays au sud du Sahara.».



Novembre 2014

Mahamadou Issoufou procède au lancement des travaux de construction de la dernière section de l’axe transafricain
Les travaux d’exécution de la dernière portion du linéaire ont été lancés par le président nigérien Mahamadou Issoufou. Long de 225 km, ce tronçon reliera l’Algérie depuis sa frontière d’In Guezzan à la ville nigérienne d’Arlit. Niamey espère ainsi voir naitre un couloir commercial qui lui permettra d’atteindre le marché européen via le port d’Alger. La distance entre Niamey et le port d’Alger sera, à la fin des travaux de 1000 km.



Décembre 2016

Les travaux sont presque terminés selon le comité de liaison de la route transsaharienne
Lors d’une interview donnée à RFI, Mohamed Ayadi, le chef du comité de liaison de la route transsaharienne a déclaré que les travaux de bitumage des 4500 km existants sont presque terminés. L’axe d’environ 1000 km qui relie l’Algérie et la Tunisie est bouclé et celui qui quitte l’Algérie pour le Mali est « un peu en retard » en raison de la situation sécuritaire qui prévaut dans la région. Du côté tchadien, la moitié des 600 km à réaliser est terminée et l’ensemble des financements restants pour boucler les travaux ont été mobilisés.



Pour ce qui est du Nigeria, la transsaharienne traverse le pays sur 1130 km entièrement revêtus et en dédoublement sur plus de la moitié de ce linéaire.

Sur les 5,2 milliards $ nécessaires, l’Algérie revendique à elle seule une mobilisation financière de près de 3 milliards $. Les chiffres, côté nigérian, n’ont pas été publiés mais le pays possède déjà l’un des réseaux routiers les plus performants de la région.



Janvier 2017

« La transsaharienne sera achevée en 2017 », dixit le Premier minstre algérien
Pendant le 27ème sommet Afrique-France à Bamako, le Premier ministre algérien Abdelamalek Sellal a dit que la route régionale sera achevée avant la fin de 2017 avec la livraison de la part de plus de 220 km non bitumés au Niger. Une déclaration qui n’a pas manqué de soulever des doutes dans l’opinion publique étant donné que les travaux ne sont toujours pas totalement terminés dans presque tous les pays impliqués. Au Mali, l'infrastructure est prévue pour être longue de 2000 km. A en croire les autorités algériennes, 700 km sont aujourd’hui encore à l’état de piste. Ces dernières ont aussi ajouté que ce problème est lié à une insuffisance de financement. Très peu d’informations existent en ce qui concerne l’avancée des travaux de ce côté aujourd’hui.



Mars 2018

«La transsaharienne Alger-Lagos entrera en service en 2018 », assure Abdelkader Messahel
Lors d’une émission de la télévision algérienne, le ministre algérien des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel a assuré que le reste des travaux en cours pour l’achèvement de la route sera bientôt achevé pour un lancement de l’infrastructure avant la fin d’année. Il s’agit de la énième fois, depuis les cinq précédentes années, que les responsables des pays concernés annoncent le lancement imminent de l’infrastructure. Il a indiqué que l’ouvrage sera réceptionné avec la fin des travaux sur un linéaire de 220 km du côté nigérien. Ce raccordement reliera les frontières des deux pays.

C’était également l’occasion pour le responsable d’annoncer que le projet s’ouvrira sur l’Afrique centrale avec une route menant vers le Tchad. « Ce raccordement sera effectué à 34 km des frontières nigériennes, permettant ainsi l'ouverture de la route vers le centre de l'Afrique ». a-t-il affirmé.


Avril 2018

L’Algérie réalise 1600 km de la route transsaharienne et se rapproche de l’achèvement des travaux
Le comité de liaison de la transsaharienne rapporte que 1600 km de route ont été construits en Algérie avec un programme de dédoublement en cours sur 800 km. Par ailleurs le renforcement de certaines sections et l'achèvement de la construction de 200 km pour la liaison avec le Mali sont en bonne voie d’exécution. Les autorités locales assurent, quant à elles, de l’achèvement imminent des travaux. L’Algérie compte s’appuyer sur cette route pour promouvoir les échanges entre l'Afrique et l'Europe, en s’alignant comme le pont entre les deux continents. Le pays maghrébin compte notamment ériger une pénétrante autoroutière qui reliera l’infrastructure au port de Djen-Djen.


La route transsaharienne, toujours inachevée dans ses parties malienne et tchadienne, doit traverser l'Algérie (3400 km), la Tunisie (900 km), le Mali (1974 km), le Niger (1635 km), le Tchad (900 km) et le Nigeria (1131 km).

La route relie déjà deux capitales maghrébines, Alger et Tunis, et doit relier à terme quatre capitales subsahariennes, à savoir Bamako, Niamey, N'Djamena et Lagos.



Juin 2018

Financement de 10 milliards de FCFA de la BOAD pour les travaux au Niger


La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) donne son feu vert à la mise à disposition de l’Etat nigérien d’une enveloppe de 17,4 millions $ qui seront investis dans l’aménagement en 2×2 voies de la traversée de la ville de Zinder, sur une longueur de 8,43 km. L’institution bancaire a expliqué que « ce financement entre dans le cadre des engagements pris par le conseil d’administration de cette institution financière, en faveur des économies de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). ». Il faut noter que cet axe représente la partie urbaine de la Route Nationale 11 qui est un tronçon de l’axe communautaire CU3a du programme d’actions communautaire d’infrastructures de transport routiers (PACITR) de l’UEMOA.



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