La corruption est l’un des fléaux mondiaux qui retardent le progrès économique et social des Etats, en particulier ceux de l’Afrique comme le Togo. Chaque année, 1000 milliards de dollars sont versés en pots-de-vin tandis que 2600 milliards de dollars, soit plus de 5% du PIB mondial, sont détournés. Le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) estime que, dans les pays en développement, le montant des fonds soustraits de leur destination par la corruption est 10 fois plus élevé que celui de l’aide publique au développement.
Pour endiguer ce ‘mal du siècle’, l’Alliance nationale des consommateurs et de l’environnement au Togo (ANCE-Togo), appuyée par le PNUD et la Délégation de l’Union européenne au Togo (UE), donne l’opportunité ce mardi à Lomé, à une trentaine d’acteurs de bonne gouvernance économique des secteurs public et privé et de la société civile, de voir leurs capacités renforcées par une meilleure connaissance des textes nationaux, des instruments juridiques internationaux et de bonnes pratiques en matière de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées.
Cet atelier, selon ses organisateurs, vise à soutenir les efforts du gouvernement en matière de lutte contre la corruption au Togo, à travers le renforcement des capacités des acteurs sur les instruments internationaux et les bonnes pratiques en la matière.
L’atelier permettra, selon M. Fabrice Ebeh, Directeur exécutif de l’ONG ANCE-Togo, d’engager des échanges fructueux d’expériences et des outils standardisés, des techniques et approches dans la lutte contre la corruption, d’équiper les Organisations de la société civile (OSC) des bonnes pratiques innovantes de lutte contre la corruption et de renforcer les synergies, interactions et partenariats entre acteurs.
« Aucun pays ne pourra atteindre les Objectifs de développement durables (ODD) sans combattre efficacement la corruption et les infractions assimilées. Le présent atelier permettra de capitaliser les expériences déjà acquises mais aussi de renforcer nos connaissances à travers les enseignements donnés par les experts internationaux, régionaux et nationaux afin de lutter efficacement contre ce fléau. Elle permettra en outre de booster l’engagement citoyen et l’éclosion de nouvelles initiatives citoyennes pour mieux combattre ce mal dans notre pays », a-t-il indiqué.
Pour le représentant résident adjoint du PNUD au Togo, Mactar Fall, la corruption et les actes assimilés sont des défis planétaires qui interpellent toutes les nations du monde à unir leurs efforts pour les prévenir et les combattre efficacement.
« Les Nations Unies ont adopté depuis 2004 la Convention des Nations Unies contre la corruption qui a été ratifiée par le Togo. Cet instrument juridique international traduit cette prise de conscience des Etats de l’impact négatif des pratiques de la corruption sur l’économie, le développement et la paix sociale », a-t-il martelé.
La corruption, soulignera-t-il, détourne les ressources destinées au développement et entrave ainsi l’accès des populations à des services essentiels tels que les soins de santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement.
«Elle décourage les investisseurs et les partenaires étrangers à s’impliquer dans le développement du pays », a-t-il ajouté.
Innocent Kossivi Egbetonyo, le représentant du ministre de la Justice, a de son côté fait savoir que la réalité est plus complexe, la corruption n’épargne aucun secteur notamment le secteur privé, les organisations non gouvernementales et même le milieu ecclésial sont infectés.
«Nous pouvons nous réjouir de ce que les organisations de la société civile de notre pays ont compris. C’est, du reste, ce qui justifie l’organisation de cet atelier qui a pour but de permettre aux acteurs de la lutte contre la corruption, au travers de partages de connaissances et d’échanges d’expériences, d’enrichir leur patrimoine intellectuel dans le domaine des instruments internationaux de lutte contre le fléau », a-t-il expliqué.... suite de l'article sur Autre presse