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Fuite de cerveaux : quand l’Afrique se vide de sa matière grise

Publié le lundi 12 novembre 2018  |  Togo Top News
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© aLome.com par Edem GADEGBEKU & J. TCHAKOU
Lancement du «Mois de la diaspora» organisé par le CJD autour du thème «Emigration, décentralisation et opportunités de développement»
Lomé, le 05 septembre 2018. Agora Senghor. Lancement du «Mois de la diaspora» organisé par le CJD autour du thème «Emigration, décentralisation et opportunités de développement». Il se déroulera du 05 septembre au 05 octobre 2018, avec au menu des communications, des conférence-débats, des rencontres avec les jeunes à travers tout le territoire, des émissions sur des radios et un gala de foot. Pour cette 1ère édition, 04 pays sont à l’honneur: Ghana, Gabon, Nigeria et Egypte. Les ambassadeurs des ces pays ont honoré de leur présence la cérémonie de lancement de ces rencontres entre des Togolais de la diaspora et ceux qui sont restés au pays. Ces Togolais vivant hors des frontières nationales sont estimés à plus d’un million et demi.
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En Afrique et au Togo notamment, des compétences quittent chaque année leur pays pour l’occident à la recherche de meilleures opportunités. Une énorme perte pour le continent noir qui peine à amorcer un réel développement.

Après une licence en Biologie, le jeune togolais Nathaniel décide de poursuivre ses études en France. Malgré les barrières financières imposées pour l’obtention du visa, Nathaniel a réussi à avoir le « précieux sésame » qui lui ouvre la porte de « l’eldorado ». Le hic, à la fin de ses études quelques années plus tard, retourné au Togo devient une décision difficile pour ce jeune qui s’installe définitivement dans son pays d’accueil. « En venant en France, je n’avais pas l’intention d’y rester. Mais après mon doctorat, j’ai changé d’avis, compte tenu de la situation socio-économique au Togo. Je travaille ici et je gagne bien ma vie », confie-t-il.

A l’instar de Nathaniel, nombreux sont des jeunes étudiants qui quittent l’Afrique pour poursuivre leurs cursus sous d’autres cieux. Une fois le diplôme en main, ils ne retournent guère dans leur pays d’origine. Que ce soit au Togo, Bénin, Burkina Faso, Sénégal, Mali , en Côte d’Ivoire, Guinée, et autres pays africains, bon nombre de jeunes vont en Europe pour des raisons d’études. Beaucoup deviennent des grands chercheurs, médecins, personnels hautement qualifiés, professeurs d’université, enseignants, ingénieurs mais choisissent de rester dans les pays d’accueil plutôt que de revenir au pays d’origine. A ceux-ci, s’ajoutent des milliers de professionnels africains qui migrent vers l’occident chaque année à la quête d’une vie meilleure. Ce phénomène de perte de capital humain, désigné généralement par « fuite de cerveaux » prend malheureusement de l’ampleur.

Le chômage, le manque de bien-être social, la mauvaise gouvernance qui se traduit par le népotisme, dans certains pays font partie des causes qui font fuir des milliers de personnes du continent africain. Le Franco-Togolais Didier Acouetey, fondateur d’AfricSearch, un cabinet international de recrutement implanté en Afrique, estime que la principale cause de la fuite de cerveaux est le chômage. Pour ce dernier, le système éducatif africain forme des « futurs chômeurs ». M. Didier Acouetey constate que dans la plupart des pays africains désertés par leurs personnels qualifiés, le système éducatif est incapable de préparer la relève. « C’est un paradoxe qu’on continue de former massivement dans les universités des sociologues, des philosophes, des juristes… C’est bien, mais il n’y a pas assez d’opportunités pour ces compétences. On forme des gens à des niveaux bac+4 ou bac+5 et on les pousse à conduire des taxis moto en ville», déplore-t-il.

Outre quelques avantages de la fuite du capital humain comme les transferts d’argent vers les pays d’origines, il est en effet largement reconnu que ses conséquences négatives sont énormes.



Elle entrave le développement du continent

Pour l’Afrique, la fuite de cerveaux est une contrainte de développement majeur. L’Afrique est une région pauvre en capital et la perte de capital humain est préjudiciable aux aspirations d’une croissance et d’un développement durable comme souhaité par l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et les Objectifs de Développement Durable. La fuite des cerveaux réduit le nombre de personnes qui innovent et disposent de connaissances avérées sur le continent, crée des pertes de revenus et augmente la dépendance du continent vis-à-vis de l’assistance technique extérieure.

Si l’on considère les coûts de formation dans les pays d’origine, on note une énorme perte pour le continent dans la mesure où les étudiants qui vont en occident pour terminer leurs études, ne reviennent plus s'installer dans leur pays natal pour apporter de nouvelles compétences et expériences.

Par ailleurs, sur le plan politique, cet exode pose un problème d’insuffisance de masse critique pour servir de contrepoids à la mauvaise gouvernance.

Il urge une réelle volonté politique

Pour renverser la tendance, une nouvelle impulsion est nécessaire au niveau de la gouvernance et de l’optimisation de l’action publique afin d’offrir un environnement attractif aussi bien à la diaspora désirant revenir qu’aux résidents devant être convaincus de rester sur place. Cela implique entre autres des réformes institutionnelles pour promouvoir l'investissement et l'entrepreneuriat, la valorisation du mérite et de la compétence, la stabilité politique et la protection des droits et libertés.

Les gouvernements doivent comprendre et accepter que le développement de l'Afrique passe par une promotion et valorisation des compétences. En mettant les personnes qu'il faut à la place qu'il faut, on permet aux gens de se réaliser mais mieux par leur réalisation, ces derniers boosteront le développement de l'Afrique. Cela demande aussi de s’ouvrir aux professionnelles qui ne recherchent que la reconnaissance de leurs talents et de meilleures conditions de travail.



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