Libéré il y a quelques mois et placé sous contrôle judiciaire, le Français Loïc Le Floch Prigent, inculpé dans l’affaire d’escroquerie dont aurait été victime l’émirati Abass Al Youssef pour des préjudices estimés à environ 48 millions de dollars, ne finit plus de faire le tour des studios et plateaux télévisions. Pour régler ses comptes et dire tout le mal qu’il pense du Togo. Au point où la question sur son véritable état de santé qui a motivé son évacuation sanitaire se pose.
Depuis son interpellation à Abidjan, son extradition vers Lomé et sa détention dans les locaux de la gendarmerie nationale, l’un de sujets tournant autour de l’ancien Directeur général d’Elf fut son état de santé ; reléguant presque au second plan la question de son implication dans l’affaire d’escroquerie en bande organisée dont il est soupçonné par la justice d’en être l’un des cerveaux.
Sa situation médicale en a ému plus d’uns ; l’avocat du plaignant prenant même position ouvertement pour une éventuelle libération sous caution. Beaucoup de pathologies ont été évoquées le concernant, nécessitant une intervention chirurgicale urgente, au risque sinon que monsieur Prigent se voie imputer d’une jambe ou pire, perdre sa vie. Dans la campagne médiatique orchestrée à ce propos, son avocat Me Patrick Klugmann a été un véritable maître d’oeuvre, n’hésitant pas à chaque occasion, de convoquer l’humanisme de chacun et la nécessité de prodiguer des soins à son client, sous peine d’un drame humain. Mme Prigent a été également mise à contribution. Elle a d’abord publié une lettre ouverte, très émouvante, au Président français François Hollande, le suppliant d’intervenir pour l’évacuation de son mari. Elle a ensuite été reçue par plusieurs médias pour parler du cas de ce dernier. Des initiatives, notamment celles du Quai d’Orsay et de la représentation diplomatique française au Togo, ont été mises en œuvre pour que l’ex DG, puisse bénéficier d’une libération provisoire.
PLUTÔT EN PLEINE FORME :
Depuis qu’elle est intervenue au mois d’avril, plus personne n’a entendu parler de cet état de santé présenté pourtant comme gravissime. Encore moins de l’intervention chirurgicale vue comme « indispensable. » Au contraire, monsieur Prigent semble avoir retrouvé une forme de jeunesse, écumant les studios radios et squattant les plateaux pour s’en prendre au plaignant, mais surtout à la justice togolaise et au Chef de l’Etat. Après I-Télé, LCI, Africa N°1 etc., le dernier en date est RFI qui a ouvert lundi dernier et pour la 2é fois, son micro à l’inculpé. La plupart du temps, ces temps d’antenne sont faits de façon complaisante, sans réelle contradiction. A part ses diatribes et injures contre le Togo, monsieur Loïc Le Floch Prigent reste évasif sur le fond de l’affaire et très peu convaincant. L’homme qui se présente comme une victime et accuse le Togo, est pourtant peu crédible dans ses déclarations, au regard de son passé et de ses multiples condamnations en France ( abus de confiance, escroquerie, faux et usage de faux, abus de biens sociaux) pour lesquelles il a purgé plusieurs années de prison.
Quoi qu’il en soit, il y a de fortes chances qu’il soit de nouveau interpellé et cette fois-ci gardé jusqu’à ce qu’un procès ait lieu, s’il prend le risque de voyager dans un certain nombre de pays africains, assure-t-on du côté de la justice togolaise.
Son complice présumé, monsieur Bertin AGBA, également bénéficiaire d’une libération sous contrôle judiciaire, a fui le pays en violation des conditions de cette mesure. Un mandat d’arrêt international a été délivré contre lui. Des rumeurs l’annoncent en Europe tandis que d’autres le situeraient en Afrique du Sud. « Pure diversion et fausse piste, connaissant l’homme » commente-t-on chez les juges.