Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Mouvement « Espérance pour le TOGO »: Le père Marie-Chanel AFFOGNON accusé de «semer la division au sein de la communauté catholique»

Publié le vendredi 23 novembre 2018  |  Societe Civile Media
Rencontre
© aLome.com par Edem GADEGBEKU & Jacques TCHAKOU
Rencontre citoyenne : des forces vives rendent public un manifeste intitulé «Espérance pour le Togo»
Lomé, le 04 septembre 2018. Salle de conférence du Collège Saint Joseph. Rencontre citoyenne : des forces vives rendent public un Manifeste intitulé «Espérance pour le Togo». Vu la situation de crise que traverse le Togo et qui menace le vivre-ensemble, des personnalités de la Société civile et des religieux ont décidé d’unir leurs forces pour trouver une issue pacifique au mal politique togolais. Ce groupe de citoyens fait partie des insatisfaits de la Feuille de route de la CEDEAO. Alors, il lui semble nécessaire de faire faire des propositions alternatives pour restaurer un climat de confiance entre les fils et filles togolais via un Manifeste proclamé. Celui-ci appelle tous les Togolais épris de justice et de paix à adhérer à ce pacte pour des actions salvatrices.
Comment



Devenu depuis très actif depuis quelques semaines avec son mouvement de la société civile dénommé « Espérance pour le TOGO », le Révérend Père Marie-Chanel AFFOGNON n’hésite pas à afficher sa position par rapport à l’actualité politique togolaise.
Récemment, son organisation s’est montrée hostile à l’organisation des législatives du 20 décembre, estimant que les conditions n’étaient pas encore réunies. Une position que certains qualifient de « courageuse ». Mais au sein du clergé, son engagement ne plaît pas à tout le monde notamment à certains de ses confrères. C’est le cas du père Jean-François MAWULE qui estime que les positions du père AFFOGNON constituent une menace à la neutralité de l’Eglise et divise les fidèles catholiques. Le père MAWULE demande alors à la Conférence des Evêques du Togo de prendre ses responsabilités pour restaurer la confiance au sein du clergé et raffermir les liens entre les fidèles de la communauté catholique togolaise. Lire l’intégralité de sa lettre envoyée à la CET.


…………………………….

LETTRE OUVERTE D’UN PRETRE A LA CONFERENCE DES EVEQUES DU TOGO
GRAVES MENACES SUR LA COMMUNAUTE CATHOLIQUE AU TOGO

Excellences Messeigneurs de la Conférence des Evêques du TOGO,

Paix et bénédictions du Christ sur vous pour la mission sacerdotale à laquelle vous avez été appelés pour la Rédemption et le salut du peuple de Dieu. C’est en considérant ce sacerdoce et son sens élevé dans la mission salvatrice de l’Eglise, que je viens vous formuler cette adresse. Mon choix de ne pas décliner mon identité complète répond au souci d’éviter des blocages à cette lettre et à celui de me préserver d’éventuelles représailles, vu le mode actuel de règlement de nos incompréhensions qui donne à certains d’entre vous, l’opportunité d’anéantir leurs préposés sans aucun égard à la justice, à la tolérance et à l’amour qui restent avant toute chose, des valeurs très chères à l’Eglise. Qu’il plaise donc à Dieu que ma démarche trouve grâce à vos yeux.

Messeigneurs,


Il se passe depuis quelques moments au TOGO des évènements aussi inquiétants les uns que les autres, relativement à l’actualité politique. Comme de par l’histoire, de pareilles circonstances représentent des moments de grande délicatesse pour l’Eglise Catholique, tenue, en raison de sa mission, de veiller à l’équilibre moral, matériel et spirituel de ses fidèles. Cependant, la situation politique qui se présente actuellement au TOGO n’est pas la première du genre qui interpelle l’Eglise togolaise.

Il y en a eu dans le passé où l’Eglise Catholique, en raison de sa neutralité et de la confiance qu’elle inspirait aux citoyens de tous les bords politiques et de confessions religieuses diverses, avait été invitée à jouer un rôle de grande portée historique. C’est pourquoi on ne parlera pas de transition démocratique ni de réconciliation entre togolais sans avoir à l’idée la contribution, Ô combien inestimable, l’Eglise Catholique a apportée à la consolidation de la démocratie au TOGO. Les bienfaits résultant du pragmatisme de l’Eglise avaient été favorablement accueillis par la communauté des togolais et par la communauté internationale, créant un réel enthousiasme chez les fidèles catholiques du TOGO. En témoignent les nombreuses sollicitations du clergé togolais pour apporter son expertise aux pays qui étaient confrontés aux réalités politiques similaires à celles qu’a traversées le TOGO.

Chers Evêques,


Je pense à mon humble avis qu’en temps normal, votre qualité de premiers responsables de l’Eglise au TOGO vous incombe le devoir de veiller au grain pour qu’aucune inadvertance ne vienne compromettre ces mérites cumulés après un travail qui a nécessité beaucoup d’énergie et de patience.
C’est pourquoi j’ai trouvé utile d’attirer votre attention sur un certain nombre de choses qui ont actuellement cours et qui risquent de porter sérieusement atteinte à l’image et à l’honneur de l’Eglise. Ces faits portent essentiellement sur les actes que pose depuis un temps le Révérend Père MARIE-CHANEL AFFOGNON.

En effet, il est de notoriété publique que le Révérend Père MARIE-CHANEL AFFOGNON a créé depuis environ deux mois un mouvement de la société civile dénommé « Espérance pour le TOGO » qui milite aux côtés des forces engagées pour l’alternance au TOGO.
En soi, la création de ce mouvement ne pose aucun problème mais c’est l’instrumentalisation à outrance de l’Eglise catholique par le Révérend Père AFFOGNON pour atteindre les objectifs de son mouvement qui demeure la préoccupation de ma lettre.

En effet, on ne saurait comprendre qu’en tant que gardiens du temple, vous assistiez sans rien dire au fait que le Révérend Père AFFOGNON, flanqué de ses vêtements et objets liturgiques, s’affiche publiquement aux évènements organisés dans le cadre de son mouvement. Votre permissivité face à de tels comportements est perçue par certains fidèles catholiques comme étant l’expression d’une caution tacite du Clergé au mouvement du Père AFFOGNON. Cette situation crée de réelles divisions au sein de la communauté catholique et prête le flanc aux médias qui se permettent aujourd’hui de se jouer de l’Eglise comme d’un vulgaire instrument d’amusement au point même d’évoquer la création d’un parti politique par les Evêques du TOGO.

L’Eglise a pour vocation de conduire le peuple de Dieu et ce peuple est l’espèce humaine sans distinction de race, d’ethnie ni de parti politique. C’est pourquoi les valeurs que prêche l’Eglise sont universelles. Il est donc très dangereux qu’en dépit de l’humanisme et de l’équité portés par l’Eglise, le Révérend Père Marie-Chanel AFFOGNON en vienne à donner du clergé togolais l’image d’un clergé prête-main, disposé à semer les germes de la division et de la discrimination au sein de ses fidèles. Cette impression est entretenue au niveau des fidèles par la liberté dont dispose le Père AFFOGNON à organiser les réunions et forums de son mouvement dans les enceintes de l’Eglise, comme par exemple au siège de l’OCDI, à TOKOIN CESAL, et à la Paroisse St JEAN de LOME.

Pour ne prendre que l’exemple de ma Paroisse, je suis confronté à des plaintes fréquentes de mes fidèles qui cherchent à comprendre la position réelle du clergé togolais dans la crise politique que traverse le TOGO. S’il faut avouer qu’il n’est pas facile de répondre à de pareilles interrogations, il faut aussi avouer que votre silence et votre inaction face aux comportements du Père AFFOGNON ne sont pas de nature à nous faciliter la tâche.

Par principe, l’Eglise est censée être neutre mais les expériences vécues à mon niveau me permettent de réaliser que la communauté catholique est sérieusement divisée et risque de l’être davantage tant que vous ne songerez pas à restaurer la neutralité de l’Eglise. Nos fidèles croyants ont chacun son appartenance politique et ce serait une réelle indélicatesse de notre part de permettre aux Prêtres de chercher à imposer leur choix politique aux fidèles.

Messeigneurs,

Mes réflexions sur la situation actuelle du clergé togolais m’ont amené à la conclusion selon laquelle la confusion des rôles et des genres me semble être le principal problème auquel notre Eglise se retrouve confrontée aujourd’hui.

Cette confusion se pose beaucoup plus aux serviteurs de Dieu qu’aux acteurs politiques de notre pays parce que les premiers imbus de leur autorité religieuse et théocratique, sont de plus en plus tentés de sortir du cadre purement religieux pour diriger le monde. Or, une telle propension ne serait possible sans enfreindre à la recommandation de notre Seigneur Jésus Christ contenue dans Mathieu 22 : 21 par laquelle il disait aux Pharisiens de « rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ».

Cette recommandation qui est plus que d’actualité dans le cas de notre Eglise, vous interpelle plus que jamais si tant est que vous ne voulez pas laisser aux fidèles catholiques du TOGO l’impression de vouloir démolir leur foi en Dieu.

De ce fait, je voudrais vivement vous exhorter à saisir les tribunes offertes par les divers évènements religieux de cette fin d’année, pour passer les messages adéquats de paix, d’amour, de pardon en vue de restaurer la confiance au sein du clergé et raffermir les liens entre les fidèles de la communauté catholique togolaise.

En vous renouvelant mes sentiments de paix et de respect, je vous prie d’agréer, Excellences Messeigneurs de la Conférence des Evêques du TOGO, l’assurance de ma très haute considération.


Lomé, le lundi 19 novembre 2018
Votre dévoué, Père JEAN-FRANÇOIS MAWULE

... suite de l'article sur Autre presse




Nous redoutons le pire, si rien n`est fait pour apaiser l`actuel climat politique au Togo (Mgr Denis Amuzu-Dzakpah)
Publié le: 21/11/2018  |  aLome.com Radio

Commentaires