Se croyant en territoire conquis, le Président de la délégation spéciale de Blitta, Adéwui Komi et le Secrétaire général de la préfecture, Gnagbénou Komla sont derrière beaucoup d’injustices qui risquent de mettre le feu aux poudres. Leur sport favori, c’est le détournement des biens publics et la confiscation des terrains à Blitta-Carrefour ou Blitta-Village. Des situations de non droit qui ont été portées à la connaissance du Préfet de Blitta par le « Comité des jeunes chargés de la gestion des biens collectifs et des affaires foncières à Blitta-Carrefour » créé le 4 novembre dernier.
Dans une correspondance adressée au Préfet de Blitta le 20 novembre dernier, le « Comité des jeunes chargés de la gestion des biens collectifs et des affaires foncières à Blitta-Carrefour » et le chef canton, Alonou Kodjo, s’insurgent contre la gestion qui est faite des biens publics et la propension du Président de la délégation spéciale, Adéwui Komi et le Secrétaire général, Gnagbénou Komla à accaparer leurs terrains. « Monsieur le Préfet, pour éviter des conséquences imprévisibles, voici quelques points que nous soumettons à votre attention : usurpation des ristournes issues du parking par le président de la délégation spéciale, M. Adéwui et de surcroit le refus exclusif de recrutement des fils du village parmi le personnel du parking mis en fonction depuis le 11 octobre 2007 ; confiscation impérative des domaines fonciers du village pour des réserves administratives d’une part et la réalisation sur ces terrains de certains projets tant publics que privés tels que la station Total, Station Somie, antennes téléphoniques d’autre part ; confiscation du domaine de la forêt (partie réservée à la population par l’administration coloniale) ; affaire des 14 et 11 millions de ristournes dont la population a bénéficié auprès de la société Rupany et qui ont été usurpés par le pouvoir central de la préfecture depuis les années 2005 et 2006 ; problème de forage offert par une ONG et dont le Secrétaire général de la préfecture, M. Gnagbenou Komlan a privé la communauté, et d’un autre forage resté fermé jusqu’à ce jour sans motif par le Président de la délégation spéciale ; édification des hangars qui, bientôt, abriteront les activités commerciales sans aviser le chef et la population », lit-on dans la lettre dont nous avons obtenu copie.
En ce qui concerne le premier forage, il nous revient que le Secrétaire général de la préfecture a érigé une clôture tout au tour du puits arguant que le terrain lui appartient. Depuis trois ans, les populations n’ont pas accès à ce forage confiné dans la clôture de Gnagbenou Komlan. Quant au deuxième forage, il a été tout simplement fermé par le Président de la délégation spéciale au temps de l’ancien préfet Atcholi Aklesso. Les tentatives de l’actuel Préfet de Blitta, Boukari Batossa, pour faire rouvrir le forage sont restées vaines. L’enseignant de mathématiques devenu Chef de la délégation spéciale grâce au RPT, estime qu’il n’a de compte à rendre à personne.
En outre, tous les commerçants, vendeurs et artisans se trouvant tout le long de la Nationale N°1 à Blitta-Carrefour, ont été installés par Adéwui Komi et Gnagbenou Komlan contre des contrats de vente ou de bail. Des occupations qui sont faites à l’insu du chef du village. Comment ces deux représentants du pouvoir central s’y prennent-ils ? Ils sollicitent les services d’un géomètre, font faire un levé topographique sur un terrain et le proclament « réserve administrative ». Deux à trois semaines plus tard, ce sont des bâtiments qui y sont érigés par des privés. Selon une enquête réalisée en décembre dernier par le « Comité des jeunes chargés de la gestion des biens collectifs et des affaires foncières à Blitta-Carrefour », la plupart des commerces (Etablissements Kerim, Martins, Salem, Forge la confiance, Arouna, André, etc.) se trouvant à Blitta-Carrefour affirment avoir été installés par le Président de la délégation spéciale et son ami et qu’ils leur versent de l’argent à la fin de chaque mois. « C’est dans ce processus de vérification qu’on découvre aussi qu’une superficie de plus de deux hectares a été vendue au service de la Météorologie par Adéwui Komi, président de la délégation spéciale, sans que le préfet ne soit informé », précise le rapport d’enquête.
Interpellé par le Comité à s’expliquer sur la gestion du parking du Port autonome de Lomé dont un pourcentage devrait revenir au village, le Président de la délégation spéciale l’a envoyé paître. « Je n’ai pas de compte à vous rendre, même au préfet », aurait-il dit.
Pour la construction de nouveaux magasins à Blitta-Carrefour, des revendeuses ont été priées de vider les lieux après avoir reçu des indemnisations dont une bonne partie aurait été détournée par le sieur Adéwui. Il y a même une cousine de l’ancien Premier ministre Gilbert Houngbo qui a été victime de la voracité du Président de la délégation spéciale. Bien que trente magasins et six paillotes soient aujourd’hui prêts, il refuse d’installer ces femmes qui ont été évacuées et préfèrent offrir les places aux commerçants de Sotouboua, d’Atakpamé et d’Adjengré d’où il est originaire. Un comportement qui suscite des mécontentements dans le village et si on n’y prend garde, le pire pourrait arriver.
Par ailleurs, le Secrétaire général de la préfecture de Blitta, Gnagbenou Komlan, se mue en démarcheur de terrains. C’est par lui que la plupart des barons ont des terrains à Blitta. Après la vente de terrain par exemple, c’est chez lui que les acheteurs versent l’argent et il retient toujours un pourcentage en fonction du montant. On peut citer ici le cas de la maison de feu Adéoul Gustav, du terrain de feu Aoudja. Entre-temps, le chef du village Alonou Kodjo lui aurait remis un million de franc CFA pour alimenter un compte à la BTD Sokodé. Quand un an plus tard, le chef du village est allé le voir pour le retrait d’une partie de l’argent, le SG de la préfecture lui fait comprendre que le DG de la banque était affecté et qu’il fallait attendre si le nouveau directeur allait accepter le retrait. Depuis eux ans, le chef attend toujours de rentrer en possession de son ragent.
Tous ces coups de force et malversations du Président de la délégation spéciale et du Secrétaire général de la préfecture de Blitta ont commencé avec l’ex-préfet Atcholi qui a passé plus de 15 ans à son poste, et se poursuivent au nez et à la barbe de l’actuel Préfet. Les deux « dictateurs » n’ont même pas d’égard pour le préfet Boukari Batossa et n’hésitent pas à proférer des menaces à l’endroit des membres du Comité. Si on n’y prend garde, les agissements de ces deux messieurs risquent d’embraser la préfecture. Affaire à suivre.
Coco Tchak