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Intelligence artificielle : le plaidoyer de l’Unesco pour le développement en Afrique

Publié le vendredi 14 decembre 2018  |  Jeune Afrique
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© aLome.com par Parfait et Edem Gadegbeku
Women Techmakers (IWD) 2016 dans la capitale togolaise
Lomé, le 19 mars 2016. Hôtel Merlot. Dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale de la femme, édition 2016, le Groupe des Développeurs Google (GDG) a organisé le Women Techmakers (IWD) à Lomé, placé sous le thème «Our time to Lead».
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L’intelligence artificielle pose de nombreux défis aux acteurs du privé et aux institutions africaines. Promesse pour des lendemains meilleurs, elle pose surtout des questions d’éthique et de formation, dont l'Unesco a tenté de répondre lors d'un forum organisé au Maroc.

L’intelligence artificielle (IA) est le sujet qui a réuni des dizaines de chercheurs, économistes, employés de grands groupes internationaux et diplomates lors d’un forum organisé à l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), à Ben Guerir, près de Marrakech, les 12 et 13 décembre.

Si pour certains la définition de l’IA reste floue, pour les panélistes, elle renvoie peu ou prou à une technologie émergente, qui simule les processus cognitifs humains. Le sujet, en tout cas, passionne les mondes de la recherche et de l’industrie sur le continent. Les récentes tribunes publiées sur Jeune Afrique à ce sujet en sont une illustration.

Des usages multiples
Et pour cause, à en croire Edouard Matoko, du département Afrique de l’Unesco, de nombreux outils relevant de l’IA sont aujourd’hui utilisés, comme pour lutter contre la sécheresse en Namibie. Nourries de datas, de modèles mathématiques et d’algorithmes, des machines aident les humains à établir des bulletins et des prévisions climatiques précis et à mieux gérer les ressources hydrauliques.

La technologie liée à l’IA est déjà sollicitée par l’institution onusienne, a souligné Audrey Azoulay, la directrice générale de l’Unesco, notamment pour la cartographie et l’imagerie 3D dans le cadre de la reconstruction de Mossoul, ville irakienne célèbre pour son patrimoine en partie détruit par l’État islamique. Des conférenciers ont aussi échangé sur l’usage des drones et de la modélisation 3D pour la préservation des forêts et la conservation des espèces en République démocratique du Congo et en Guinée.

Hicham El Habti, le secrétaire général de l’UM6P, accolée à la fondation de l’OCP, groupe marocain d’exploitation de phosphate, est de son côté revenu sur les usages industriels de l’IA. À l’université, élèves et ingénieurs planchent par exemple sur un camion autonome depuis maintenant deux mois.

Le monde entrerait même dans l’ère du « capitalisme cognitif », a souligné Saaïd Amzazi, le ministre marocain de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur. Au XXIème siècle, savoir et datas seraient la vraie richesse. Des représentants du privé étaient d’ailleurs bien présents au forum aux côtés des nombreux enseignants, ingénieurs et membres de l’Unesco.

Des employés de Microsoft notamment, dont certains ont indiqué être également là pour « entendre les étudiants, qu’ils nous parlent de leurs besoins et de leurs envies. » L’intelligence artificielle peut beaucoup, reste à savoir ce que chacun veut en tirer, selon l’organisation des Nations unies.

Les défis posés


Les débats sous-jacents au sujet de l’intelligence artificielle sont nombreux. À l’UM6P, orientée vers la recherche appliquée, un membre du corps diplomatique québécois a tenu à rappeler que les bons résultats obtenus par plusieurs pays en matière d’intelligence artificielle reposaient sur une recherche publique et indépendante et sur l’importance accordée aux enseignements fondamentaux, notamment les mathématiques.
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