C’est un secret de polichinelle, le scrutin législatif tenu ce jeudi sur toute l’étendue du territoire togolais, a connu une très faible participation. A Lomé, la capitale du Togo, les rues ont été désertes toute la journée, les Togolais ont préféré se terrer chez eux. Dans les localités de l’intérieur du pays, le constat n’est pas différent.
Même cette faible participation au scrutin, les bulletins nuls sont la 2ème force derrière le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR). Selon certaines sources, ces bulletins nuls constituent 25% des suffrages exprimés dans la capitale. On dirait que certains Togolais qui sont allés voter, l’ont été de force et ont fait exprès en annulant leur vote.
Malgré tous ces faits, le régime de Faure Gnassingbé et la coalition des 14 partis politiques de l’opposition, le regroupement de partis qui a appelé les Togolais à empêcher ces élections, n’ont pas la même lecture de l’expression des électeurs. Lorsque Brigitte Adjamagbo Johnson, la coordinatrice de la coalition des 14 estime que les Togolais ont saisi l’opportunité de ces élections pour dire qu’ils n’acceptent plus des ‘parodies d’élections’, le porte-parole du gouvernement, Gilbert Bawara, y lit la maturité, le civisme et l’engagement citoyen et la responsabilité de ses concitoyens.
«Les Togolais ont montré qu’ils sont un peuple mûr, ils ont choisi de résister en restant chez eux. Le régime de Faure Gnassingbé doit tirer la leçon qu’il vaut mieux écouter le peuple», dira Mme Adjamagbo Johnson sur BBC ce jeudi soir.
Après avoir rappelé que le vote n’est pas obligatoire au Togo, M. Bawara pense que la validité et la légitimité du scrutin ne sont pas liées au nombre de votants et au taux de participation. «Quel que soit le taux de participation, le scrutin reste juridiquement et politiquement valable et légitime», a-t-il prévenu.
Dans un communiqué, la coalition des 14 partis politiques fait observer que le taux de participation de ces élections ne peut dépasser 5%. Et cette extrême faiblesse du taux de participation à ce scrutin constitue un ‘désaveu cinglant’ du pouvoir de Faure Gnassingbé.
«C’est un véritable référendum contre le régime cinquantenaire et pour l’alternance politique. Les élections du 20 décembre 2018 doivent être purement et simplement annulées », écrit la coalition.
D’autres organisations ont aussi réagi à ce scrutin. Le Front citoyen Togo debout parle d’un constat ‘accablant’ et ‘consternant’ pour le régime et pour la CEDEAO, l’institution sous régionale qui a fait office de médiateur de la crise sociopolitique togolaise.... suite de l'article sur Autre presse