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Faure Gnassingbé gracie les détenus de droits communs et laisse croupir les prisonniers politiques

Publié le mercredi 9 janvier 2019  |  Togo Scoop
La
© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
La Ligue Togolaise des Droits des Étudiants (LTDE) effectue sa 1ère sortie médiatique, après la remise en liberté de son président, SATCHIVI
Lomé, le 04 juillet 2017. La Ligue Togolaise des Droits des Étudiants (LTDE) effectue sa 1ère sortie médiatique, deux semaines après la remise en liberté de son président, FOLY SATCHIVI
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Les Togolais avaient attendu un geste de clémence de la part du chef de l’Etat lors des fêtes de fin d’année, il n’est pas arrivé à temps faute de message de fin d’année du premier magistrat de la République. Ce geste est finalement arrivé sept jours plus tard. Par décret signé par le Président de la République le 03 janvier dernier et rendu public ce mardi, le Premier de la République accorde une remise de peine à 454 Togolais.



Même s’il est arrivé un peu plus tard, ce geste de magnanimité présidentiel que nous avons plaidé dans une de nos précédentes parutions ne suscite pas l’intérêt qu’il devrait susciter. Tout d’abord, parce que les Togolais attendaient que les prisonniers politiques arrêtés lors des manifestations à caractère politique dans le pays soient élargis. Ils sont selon le décompte de l’opposition plus d’une cinquantaine. Leur libération faisait d’ailleurs partie des mesures d’apaisement préconisées par la feuille de route de la CEDEAO. Mais la déception est grande que ces prisonniers politiques ne sont pas inclus dans la liste présidentielle. Bien au contraire, les procédures judiciaires enclenchées à leur encontre continuent d’être poursuivies. Foli SATCHIVI, le porte-parole du « Mouvement en aucun cas » devrait d’ailleurs comparaitre demain au tribunal de Lomé. Contacté juste après cette mesure de grâce présidentielle un avocat d’un des détenus politiques n’a souhaité s’exprimer car n’ayant pas la totalité de la liste.

Ensuite, promesses avaient été faites aux facilitateurs que les dossiers de ces prisonniers seront accélérés pour qu’ils bénéficient d’une remise de peine. Mais depuis la dernière réunion du Comité de suivi de la feuille de route de la CEDEAO, aucun prisonnier politique n’a été jugé pour espérer une remise de peine. Tout porte à croire que ces jeunes qui croupissent dans les prisons togolaises sont les oubliés de l’exécution de la feuille de route de la CEDEAO. Certainement pour le pouvoir maintenant qu’il a organisé les élections, il ira à son rythme quant à l’élargissement de ses « otages politiques ».

Cette mesure de grâce présidentielle qui n’inclue pas les prisonniers politiques fait partie de la politique de duplicité du pouvoir de Lomé pour faire croire à la communauté internationale qu’on est de bonne foi, qu’on respecte la feuille de route alors que la réalité ce sont les détenus de droits commun qui bénéficient de cette mesure.

Maintenant que les élections sont derrière, il urge que le chef de l’Etat libère ces détenus (Dodji EZA, Menseth KOKODOKO, Fiacre ATSU, Assiba JOHNSON, Foli SATCHIVI) dont certains sont malades pour leur permettre de passer ces moments de fête avec leur famille. On se rappelle qu’il y a quelques mois, à la suite des enfants, l’épouse d’un des détenus avait adressé une lettre ouverte demandant la libération de son époux sans succès.


Francine DZIDULA

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