Alors que le forum de Davos s’ouvre ce mardi en Suisse, les journaux allemands commentent le rapport de l’ONG Oxfam, selon lequel les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres.
"Celui qui a déjà tout, aura bientôt encore plus". Voilà comment l’on pourrait traduire le titre de la Frankfurter Rundschau, qui illustre son article par la photo d’un sans-abri qui fait la manche à côté d’une grosse berline à la carrosserie impeccable.
Selon le rapport d’Oxfam, les 26 personnes les plus riches sur cette Terre, de Jeff Besos en passant par Bill Gates, possèdent autant que la moitié de la population mondiale. La Frankfurter Rundschau précise qu’en Allemagne, "la fortune des milliardaires allemands a même progressé de 25% en 2018". En résulte que "les 1% les plus riches en Allemagne possèdent autant que les 87% les plus pauvres, ce qui place le pays parmi les pays industrialisés les plus inégalitaires au monde."
"Les super riches encore plus riches", titre la Tageszeitung, alors que le Handelsblatt prend le temps d’entrer dans le détail et questionne la méthode Oxfam.
"Le rapport se base surtout sur la liste des milliardaires du magazine américain Forbes, tout comme sur le Wealth Data Book de la banque Crédit Suisse", écrit le journal économique. Selon-lui, "les deux sources comportent d’importantes incertitudes, parce que les données concernant les très grandes fortunes se basent essentiellement sur des estimations."
Aussi, "selon la logique Oxfam, un jeune banquier américain qui s’est endetté pour payer ses études et sa première Porsche fait partie des pauvres de ce monde. Plus pauvre encore que le petit agriculteur africain qui n’a pas de fortune mais pas de dettes non plus."
Le Handelsblatt estime qu’il vaut mieux mesurer l’évolution des revenus, plutôt que de tenir compte de la seule fortune personnelle et du niveau d’endettement. Et selon ce calcul, on constate que l’extrême pauvreté continue à baisser, voilà pour la bonne nouvelle. Pour la mauvaise : cette baisse ne cesse de ralentir.
"Sans sauveurs, ni témoins"
La pauvreté, les conditions de vie intenables, voilà qui pousse, à côté des guerres, toujours plus de personnes sur les routes de l’exil. De la migration, il en est question dans la Süddeutsche Zeitung, qui révèle les chiffres des expulsions en Allemagne.
Près de 8700 demandeurs d’asile ont été renvoyés vers d’autres Etats membres de l’UE l’an dernier. Un record. Et pendant ce temps, le drame se poursuit en Mer Méditerranée. 170 morts ce week-end dans deux naufrages, et un ministre italien de l’Intérieur qui accuse les organisations humanitaires d’encourager le business des passeurs en dépêchant des bateaux de sauvetage.... suite de l'article sur Autre presse