La victoire de Félix Tshisekedi est actée. La cérémonie de prestation du serment devrait se faire jeudi (24.01.19). En attendant, le nouveau président continue de recevoir les messages de félicitations.
Au regard des circonstances qui ont entourées son élection à la tête de la RDC, Félix Tshisekedi a plusieurs défis à relever : le nouveau président doit d’abord se faire accepter par ses compatriotes qui contestent sa légitimité au profit de Martin Fayulu.
Le candidat de la "Lamuka" se considère, selon ses mots, comme le "vrai président élu".
Autre défis que doit relever le président de l’UDPS : la mise en place de ses promesses de campagne. Promesses résumées en cinq points par Vital Kamerhe, ancien président de l'Assemblée nationale, président de l’UNC, l’Union pour la Nation Congolaise. "Nous avons le volet politique ou nous devons justement parler avec les différents protagonistes qu'on connaît : ce sont les groupes armés qui sont sur le terrain. Nous avons le volet diplomatique : nous devons parler avec les pays voisins, en l'occurrence l'Ouganda et le Rwanda pour qu'ensemble nous puissions ramener une paix durable sur l'ensemble de la région des Grands lacs. Volet humanitaire : nous n'accepterons pas que les Congolais soient des réfugiés dans leur propre pays. Le volet de la réinsertion sociale. Tous ces groupes armés, il faut leur trouver une alternative pour qu'ils déposent leurs kalachnikovs. Enfin, nous avons le volet qui concerne la coopération régionale", explique Vital Kamerhe, directeur national de campagne de Félix Tshisekedi lors de la dernière élection présidentielle.
Des consultations en cours
Selon Vidiye Tshimanga, le porte-parole du président élu, Félix Tshisekedi, des négociations sont en cours avec le pouvoir sortant, réuni au sein du FCC - Front commun pour le Congo -, l’actuelle majorité au parlement, en vue de la gestion commune des affaires du pays.
En attendant l’issue de ces tractations, certains analystes s’interrogent sur la capacité du nouveau président à assumer ses responsabilités.
C’est le cas de Dieudionné Wamu Oyatambwe, politologue et spécialiste de l'Afrique centrale et australe.
"Comment est-ce qu'il va constituer son gouvernement, son cabinet ? Quelle attitude va t-il adopter vis à vis de la coalition Lamuka (ndlr, réveillez-vous en Lingala), qui a porté Martin Fayulu et qui reste quand même une force politique ? Comment va t-il gérer ses relations avec les autres partenaires étrangers de la RDC ? Donc l'Union africaine, les voisins comme Paul Kagamé, le président angolais, le président zambien, ainsi de suite. Mais aussi par rapport à l'Union européenne et aux Nations unies et aussi montrer que contrairement à ce que l'on pense s'il n'est pas manipuler par Joseph Kabila, mais en tout cas qu'il est un acteur politique indépendant et capable d'imprimer une ligne politique qui lui est propre."
Fayulu inflexible
Martin Fayulu, officiellement arrivé deuxième à cette élection présidentielle va t-il accepter de collaborer avec le nouveau pouvoir ?... suite de l'article sur Autre presse