La France a convoqué l'ambassadeur d'Italie après que le vice-premier ministre italien a accusé les Français d'exploiter les pays africains donc de les appauvrir et de favoriser la migration clandestine.
Dimanche, Luigi di Maio a appelé l'Union européenne à imposer des sanctions à la France pour sa politique en Afrique. Il a déclaré que la France n'avait "jamais cessé de coloniser des dizaines d'États africains".
Ces derniers mois, les dirigeants populistes italiens se sont heurtés à la France à plusieurs reprises sur des questions telles que la migration, des protestations (mouvement des gilets jaunes) et de la culture (objets d'art africain en France).
Lorsque la France a reproché à l'Italie de ne pas autoriser l'accostage des bateaux de sauvetage transportant des migrants en Méditerranée, les autorités italiennes ont réagi en accusant la France elle-même de refuser d'accueillir les migrants.
Le ministre de l'Intérieur de droite Matteo Salvini a déclaré plus tôt ce mois que la France abritait un certain nombre de "terroristes qui ont tué en Italie".
Et son collègue de la coalition, Luigi Di Maio, leader du Mouvement des cinq étoiles (M5S), a trouvé un terrain d'entente avec les manifestants français des "gilets jaunes", les exhortant à ne pas abandonner leur mouvement non sans leur promettre le soutien dont ils ont besoin.
Les propos de M Di Maio sont intervenus au moment où l'ONU a déclaré que deux embarcations d'environ 170 migrants étaient clairement menacés de naufrage en méditerranéens.
"L'UE devrait imposer des sanctions à la France et à tous les pays comme la France qui appauvrissent l'Afrique et obligent ces gens à partir, parce que les Africains devraient être en Afrique, et non au fond de la Méditerranée", a-t-il déclaré.
"Si les gens partent aujourd'hui, c'est parce que les pays européens, la France surtout, n'ont jamais cessé de coloniser des dizaines de pays africains."
Il a soutenu que sans l'Afrique, la France se classerait 15ème parmi les économies mondiales, et non parmi les six premières. Une sortie largement commenté sur les réseaux sociaux notamment en Afrique où la politique de la France-Afrique est très critiquée.
L'ambassadeur d'Italie en France, Teresa Castaldo, a été convoqué lundi au ministère des Affaires étrangères à Paris.
Des sources diplomatiques françaises citées par l'agence de presse italienne Ansa ont qualifié les propos de M. Di Maio d'"hostiles et sans raisons étant donné le partenariat entre la France et l'Italie au sein de l'Union européenne".
Mais pour le leader du Mouvement des cinq étoiles, M. Di Maio, également ministre du Travail et de l'Economie, il n'est pas question de tergiverser sur ses propos encore moins de les retirer.
Lundi, il a accusé la France de manipuler et de contrôler les économies des pays africains qui utilisent le franc CFA, une monnaie datant de l'époque coloniale et garantie par le Trésor français.
"La France est l'un de ces pays qui, en émettant une monnaie pour 14 pays africains, empêche leur développement économique et contribue au fait que les réfugiés partent et meurent ensuite en mer ou arrivent sur nos côtes", a-t-il dit.
"Si l'Europe veut être courageuse, elle doit afficher sa capacité et sa volonté à affronter la question de la décolonisation en Afrique.
La France affirme que le franc CFA est une garantie de stabilité financière des pays africains qui l'utilisent, mais de nombreuses voix estiment qu'il s'agit d'une relique coloniale qui plombe les économies africaines.
Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), 4.216 migrants sont arrivés en Europe par la mer au cours des 16 premiers jours de 2019, soit plus du double du nombre enregistré à la même période en 2018.