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Adresse de G. Bawara à Mgr Kpodzro en décembre 2018 : «Un responsable politique doit être astreint à la retenue, et à la délicatesse», recadre l’évêque

Publié le mardi 29 janvier 2019  |  aLome.com
Mgr
© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchakou
Mgr Philippe Fanoko Kpodzro décrypte l`actualité socio-politique et économique au Togo
Lomé, le 29 janvier 2019. Brother Home. L`actuel doyen des évêques du Togo passe au peigne fin l`actualité socio-politique et économique du Togo, et renvoie dos-à-dos pouvoir et opposition. Au passage, il a interpellé directement sur une série de sujets Faure E. Gnassingbé.
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A la faveur d’une nouvelle conférence de presse tenue ce mardi à Lomé, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro a tenu à faire un certain nombre d’éclaircissements, suite aux réactions virulentes qu’a suscité sa conférence de presse du 11 décembre 2018. En l’occurrence les propos tenus à son encontre par le ministre Gilbert B. Bawara.






«Mgr Kpodzro et Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson sont parmi les artisans des turpitudes et errements de la Conférence nationale. Le prélat sait que la Constitution originelle de 1992 a été conçue dans une logique d’exclusion. Si le découpage électoral d’aujourd’hui devait se faire sur les mêmes bases qui avaient déterminé la composition du HCR-PT dont tout le monde sait qu’il n’assurait pas la représentativité de la société togolaise et de toutes les contrées, nul doute que l’unité du pays et la cohésion nationale seraient gravement en péril. Mgr Kpodzro devrait s’interroger sur sa responsabilité personnelle quant à l’échec de la Conférence nationale, faire preuve de plus de retenue, d’humilité et de sagesse», déclarait le ministre Gilbert B. Bawara le 12 décembre dernier, au lendemain d’une sortie médiatique de Mgr Kpodzro. Par ce canal, M. Bawara répondait à l’interpellation adressée à tout l’exécutif par le prélat togolais.
Ce 29 janvier, Mgr Kpodzro est revenu sur le sujet. Visiblement, sans rancune, comme le stipule son sacerdoce et la religion du ministre G. B. Bawara.
«En effet, il m’est revenu plus d’une fois que certains journalistes de la place, voire quelques personnalités politiques proches du pouvoir, me collent l’étiquette d’opposant et vont jusqu’à affirmer que je serais contre la personne du Chef de l’Etat…», a rappelé l’ancien évêque d’Atakpamé pour remettre la case au centre du village. Et de poursuivre : «Il y en a qui vont plus loin dans la surenchère, à l’exemple de mon fils Bawara, me taxant de fauteurs de trouble et bien d’autres grossièretés que la pudeur m’interdit de répéter face à cette auguste assemblée. Je voudrais rappeler qu’aucun enfant bien éduqué ne saurait dire à l’endroit de son propre père ou de toute personne âgée, qui plus est un prélat, donc une personnalité morale et religieuse, de telles stupidités. Un responsable politique doit être astreint à la retenue, et à la délicatesse. (Cela s’enseigne dans les facultés de sciences politiques)».


Détaillant et défendant sa lecture neutre et qui se veut véridique de la situation socio-politique du Togo, l’ancien Président du HCR (parlement de la Transition entre 1991 et 1993) a encore insisté sur le même sujet, avec une onomatopée : «O ! Boboboboéeeeehhh !!! A mon âge et eu égard à mes charges, Archevêque émérite, quel intérêt aurais-je, à la fin de mon parcours terrestre si proche, au moment où je m’apprête à répondre devant mon créateur, de ce que j’ai fait de ses brebis à moi confiées, quel intérêt aurais-je à semer le trouble dans les troupeaux confiés à mon humble personne, par pure grâce, au moment où le grand maître s’apprête à m’en demander des comptes»? «Pourquoi devrais-je en vouloir à Faure, notre Chef d’Etat qui est pour moi, mon très cher fils, à plusieurs égards? Sinon de vivre et de réaliser par lui-même "qu’il est plus sage de quitter les choses avant qu’elles ne vous quittent" (comme le dit l’adage)», en déduit ce dignitaire de l’Eglise catholique au Togo.


«Je voudrais dire aux Togolais, qui me suivent en ce moment, prenant à témoins la voix divine de ma conscience, que je n’ai aucune raison censée d’en vouloir ni au Chef de l’Etat, ni à quelque responsable politique intervenant à un niveau quelconque dans notre pays (même pas à Gilbert Bawara qui ignore qu’on ne méprise pas impunément une quelconque personne âgée, fut-elle la dernière des scélérats et plus grave encore, une autorité religieuse de quelque obédience que ce soit) », recadre l’homme de Dieu. Et l’archevêque émérite de conclure : «Mon rôle est celui d’un père, d’un patriarche qui, sentant sa mort prochaine, entend raisonner du plus profond de sa conscience comme une injonction irrésistible le devoir de faire le ménage dans sa maison, avant de s’en aller».


Mgr P. Kpodzro a présidé la CNS (Conférence nationale souveraine du Togo) entre juillet et août 1991. Ce grand débat national a pavé la voie à la mise en place d’institutions de transition qui étaient censées ancrer progressivement le Togo sur la voie de la démocratie représentative. Cette CNS a offert l’occasion de passes d’armes verbales passionnées entre pros-régime Eyadèma Gnassingbé et les partisans de l’opposition de l’époque.




E. G.
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