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Kako Nubukpo qualifie le fCFA de «système pervers»

Publié le vendredi 8 fevrier 2019  |  Togo Top News
Conférence-débat
© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Conférence-débat de Kako Nubukpo sur le CFA à l`Université de Lomé
Lomé, le 24 mai 2017. Université de Lomé, Amphi 1500. Campus Nord. Kako Nubukpo, Responsable de l`Economie numérique à la Francophonie, anime une conférence-débat autour du thème "Le Franc CFA, une servitude volontaire". Une rencontre à laquelle a pris part essentiellement un public universitaire.
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L’économise togolais, Kako Nubukpo ne désarme pas dans sa lutte contre le franc CFA. Dans une interview accordée à EFDDGROUP, le professeur des universités du Togo a qualifié le franc de la Communauté Financière en Afrique, ex franc des Colonies français d’Afrique de système vicieux.




L’ancien ministre togolais de la prospective et de l’évaluation des politiques publiques, Kako Nubukpo affirme que le franc CFA pose beaucoup de difficultés aux pays africains qui en sont les utilisateurs. «La difficulté que le f CFA induit pour nous (ndlr Etat africains) c’est qu’on ne peut pas, donner suffisamment de crédit à l’économie pour fonctionner, créer de la croissance, créer des emplois. Pourquoi ? Parce que dans nos pays comme le Togo, le Sénégal, la Côte d’Ivoire…nous produisons très peu de choses, ce qui fait que quand les banques octroient des crédits cela induit des importations de biens et services. Hors il faut payer les importations avec les devises, les réserves de changes », explique l’économiste.

Selon l’ex fonctionnaire de l’OIF, Kako Nubukpo les pays de la zone f CFA n’ont pas assez de réserve de change donc se trouvent dans l’obligation de voir leur monnaie dévaluée par rapport à l’Euro. « Comme nos dirigeants ne veulent pas qu’on dévalue le FCFA, on préfère ne pas donner de crédit à l’économie. C’est un système qui est pervers parce que c’est un système qui est basé sur la défense du taux de change. On a une monnaie trop forte pour des économies qui sont trop faibles. Et donc le choix qui est fait, c’est le choix du chômage, et le choix du sous-emploi alors que ce dont l’Afrique aurait besoin c’est l’emploi pour ses jeunes sur place », renseigne l’économiste.

fCFA, une des causes des migrations sur le continent

D’après l’ancien ministre togolais, quand les gens n’ont pas de quoi à manger sur place ils vont naturellement se déplacer. « Après les deux tiers des migrations reste en Afrique parce que pour venir jusqu’en Europe, il faut avoir un peu d’argent donc les plus pauvres vont dans les pays voisins et c’est ceux qui ont un peu de moyens qui arrivent à atteindre les rives de l’Europe. Mais c’est sûr que l’absence d’emploi induit une incitation à faire des migrations », soutient le professeur.

Nubukpo propose la tenue des états généraux sur le fCFA

L’économiste togolais invite les différents acteurs impliqués de près ou de loin dans le f CFA à penser à l’organisation des états généraux sur la monnaie. «Ce que je propose à l’heure actuelle, c’est la tenue des états généraux sur le f CFA pour que de façon ordonnée nous sortions du f CFA parce que le f CFA c’est inefficace sur le plan économique, c’est illégitime sur le plan politique et c’est inéquitable sur le plan social », propose l’ex fonctionnaire de la francophonie. A cet effet, ce dernier demande à la France d’accompagner les pays africains à sortie du f CFA. «Sinon nous sortirons nous même», a-t-il averti.

Toute l’Europe est concernée

Selon Kako Nubukpo, l’Europe ou les pays de la zone euro ont un rôle important à y jouer. « L’Europe à un grand rôle à jouer parce qu’il y a une décision du Conseil de l’Europe du 23 novembre 1998 qui dit que pour toute décision relative au f CFA et à la zone Franc, la France doit prévenir l’Union Européenne et obtenir l’aval de l’Union européenne. L’Italie par exemple est copropriétaire de l’Euro, c’est la 3ème économie de la zone euro, il n’y a pas de raison que l’Italie ne soit pas présente dans les décisions relatives au fCFA. Si elle ne le fait pas c’est qu’elle démissionne de ses prérogatives », a-t-il souligné.

Par ailleurs, l’économiste togolais est inquiet par rapport à une situation. « Il y a une question que je me pose : pourquoi la relation n’est pas entre le f CFA et la banque centrale qui émet l’euro ? Pourquoi est-ce qu’on passe par le trésor français qui est un ministère des finances d’un pays ? », s’interroge l’économiste.
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