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Climat au Sahel : Il y a péril en la demeure

Publié le mardi 26 fevrier 2019  |  MAP
Echanges
© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Echanges croisés entre journalistes et communicateurs ouest-africains autour du phénomène de la dégradation des terres
Lomé, du 3 au 7 octobre 2016. Hôtel IBIS. Atelier sous-régional de renforcement des capacités des hommes et femmes de média et de communicateurs sur la thématique de Gestion Durable des Terres et des Eaux (GDTE) dans les pays SAWAP (Programme de la Banque Mondiale/FEM pour le Sahel et l’Afrique de l’Ouest -Sahel and West Africa Programme-). Atelier pratique s`inscrivant dans le cadre de la mise en oeuvre du BRICKS (Projet de Renforcement de la résilience par le biais de services liés à l’innovation, à la communication et aux connaissances) par le CILSS, l`OSS et l`UICN-PACO.
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Sécheresse, érosion côtière, déforestation, inondations et la liste est longue … le Sahel, immense espace de 10 millions de Km² et de 500 millions d’habitants, est plus que jamais en proie aux effets quasi-inévitables des changements climatiques.

L’écosystème dans cette partie du monde est, en effet, de plus en plus fragilisé par le rétrécissement des terres exploitables, des variations imprédictibles des ressources en eau et, dans certaines régions, des conflits interminables entre éleveurs et agriculteurs. Un cocktail explosif qui n’est pas sans incidences graves aussi bien sur les équilibres écologiques et que sur les conditions de vie des populations.

Et les chiffres sont là pour étayer ce constat alarmant. Des études scientifiques préviennent que le mercure augmente 1,5 fois plus vite au Sahel que dans le reste du monde avec une pluviométrie irrégulière et des saisons des pluies de plus en plus courtes. En outre, selon des estimations de l’ONU, près de 80 % des terres agricoles du Sahel se sont dégradées et quelque 50 millions de personnes dépendantes de l’élevage se disputent les terres

Pour éviter le point de bascule, les chefs d’Etat et de gouvernement de 17 pays de la ceinture sahélienne se donnent rendez-vous, ces lundi et mardi à Niamey, pour apposer leur visa sur un plan titanesque « d’investissement climatique » de 400 milliards de dollars, censé sauver le Sahel et, ultra petita, prémunir à tout jamais la résilience de son écosystème.

L’annonce en a été faite jeudi dernier par le ministre nigérien de l’Environnement, Almoustapha Garba, qui s’est félicité d’un plan « ambitieux » qui, au bout des 12 années à venir, devrait remettre la situation d’aplomb sur toute l’étendue sahélienne, du Sénégal à Djibouti.

Devant s’étaler sur la période 2019-2031, ce plan couvre 17 Etats de la bande sahélienne, de l’océan Atlantique à la Corne de l’Afrique », avait-t-il précisé.

D’après l’officiel nigérien, qui présentait la 1ère Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement du Sahel sur le climat, ce plan est la « traduction des engagements de nos Etats à travers l’Accord de Paris sur le réchauffement climatique ». Il est la résultante du travail concerté d’un parterre d’experts provenant des 17 pays concernés.

En plus concret, il s’agit, toujours aux dires du ministre nigérien, d’un « programme prioritaire » ventilé en six projets visant diverses actions sur le terrain pour « limiter » les émissions des gaz à effet de serre et pour permettre aux populations « de s’adapter aux changements climatiques ».

Ce programme prioritaire, qui doit « être mis en oeuvre sans attendre », sera soumis aux partenaires techniques et financiers lors d’une table ronde ce mardi à Niamey « en vue de son financement », apprend-on de même source.

Selon un document élaboré à l’occasion du Sommet de Niamey, la région du Sahel est extrêmement vulnérable face aux changements climatiques, « ce qui fragilise à la fois les conditions de vie des populations et les écosystèmes ».

Aussi, à en croire le même document, l’Afrique subsaharienne connaît un taux important de dégradation. L’érosion côtière est « de plus en plus accentuée » avec « un à deux mètres par an au Sénégal et à Djibouti » et « vingt à trente mètres par an dans le golfe de Guinée ».

Pour rappel, la Commission de la région du Sahel a été lancée en novembre 2016 à Marrakech, lors du Sommet africain de l’action, tenu en marge de la Conférence internationale sur le changement climatique (COP22), avec deux autres commissions sous-régionales qui sont la Commission du bassin du Congo et la Commission des états insulaires.

Elle compte 17 Etats de la région du Sahel : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Guinée Conakry, Djibouti, Ethiopie, Erythrée, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan et Tchad.

Force est de dire que l’avenir du Sahel, celui de son écosystème du moins, se jouera ces deux journées dans la capitale nigérienne. Acquis à la cause, les Chefs d’Etats et de gouvernements participants prendront certes les décisions qui s’imposent. Mais au-delà des délibérations politiques et en attendant la table-ronde des bailleurs de fonds, l’enjeu du Sommet de Niamey reste entier.
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