Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article
Économie

Que pense Emmanuel Macron de l’agriculture africaine ?

Publié le mardi 26 fevrier 2019  |  AGRIDIGITALE
Conférence
© AFP par LUDOVIC MARIN
Conférence de presse du Président Français Emmanuel Macron à la résidence de l`ambassadeur de France en marge du 5ème sommet UA-UE à Abidjan
Mercredi 29 novembre 2017. Conférence de presse à la résidence de l`ambassadeur de France en marge du 5ème sommet Union africaine - Union européenne (UA-UE) à Abidjan
Comment



Face à la concurrence Russe et Ukrainienne sur le marché du blé par exemple, ces deux pays, qui 5 ans plus tôt, étaient des clients de l’Europe, et aujourd’hui, des concurrents redoutables, l’Afrique selon le président Français, demeure une terre d’opportunités.

"C’est en déployant une offre technique complète adaptée aux besoins de nos clients, en nouant sur notre marché domestique, sur les marchés européens une offre différenciée, en nouant aussi une nouvelle relation avec l’Afrique que nous réaliserons et que nous éviterons en quelque sorte la compétition mortifère vers le prix le plus bas", a déclaré M. Macron.

"Votre génération, on ne peut pas lui dire qu’elle va embrasser l’avenir en allant faire la compétition avec d’autres agriculteurs qui n’ont pas les mêmes normes, ils n’auront jamais les prix le plus bas", poursuit-il.

Le président Macron va loin préciser que d’ici 2050, la population africaine va doubler et que ce sera une réelle opportunité pour la France et pour l’Europe.

"Cet enjeu démographique est un défi pour le continent africain, un défi pour l’Europe car nos destins sont liés, c’est un défi pour notre agriculture, c’est une opportunité si nous devons la saisir", a-t-il martelé.

Emmanuel Macron a rappelé les effets des changements climatiques sur les ressources en eau, la fertilité des sols, l’avancement du désert tout en insistant sur le fait que le défi agricole et alimentaire figure en bonne place parmi les priorités du continent.

"L’agriculture sera un pilier non seulement du maintien de l’Afrique mais de sa réussite et de sa capacité à offrir un avenir à la jeunesse africaine de se développer, de se nourrir elle-même. Lors de chacun de mes déplacements sur ce continent, j’ai perçu cette attente. L’éducation et la santé constituent le troisième pilier de cette stratégie de développement partagée avec l’Afrique que nous devons conduire et qu’elle mette son savoir-faire, son expertise au service d’une démarche à long terme pour développer des filières agricoles pérennes et rentables en Afrique. C’est le rôle de la France et de l’Europe", a-t-il fait savoir.


L’Afrique, une opportunité à saisir !

A en croire M. Macron, l’Afrique sera cette nouvelle terre d’opportunités pour non seulement exporter du savoir-faire mais également faire en sorte que l’Afrique soit un véritable marché de consommateurs pour la production française, voire européenne.

Toutefois, cela devrait se faire avec doigté au regard du changement de paradigme dans les rapports qui lient l’Afrique à l’Europe.

"Nos partenaires en Afrique ne veulent plus des recettes du passé; non plus, ils ne veulent d’une vision misérabiliste de l’Afrique, une vision cantonnée à la petite exploitation vivrière. Ils veulent construire une Afrique forte, forte de filières agricoles créatrices d’emplois, de valeurs et qui permettront in fine de donner un avenir aux populations locales", a-t-il souligné.


"Nous la France, l’Europe; nous devons être au rendez-vous de cette attente. Je dis, pour l’ensemble des agriculteurs et décideurs, que c’est une opportunité pour nous à saisir, opportunité de développement partagé, opportunité d’exportation de tous nos savoir-faire et opportunité pour nous aider à faire réussir le continent africain", exhorte M. Macron.


Faire bloc pour contrer la concurrence

Emmanuel Macron insistant sur la politique agricole commune (PAC) en discussion au niveau Européen, fait appel à l’unité dans les rangs des Etats d’Europe pour contrer la montée des produits Russe, américains, chinois, etc.


A plusieurs reprises, il a précisé que la concurrence, ce n’est pas entre Etats européens qu’il faudra plutôt s’unir, se regrouper, faire des segmentations et que chaque Etat en rapport avec les spécificités de son terroir, se spécialisent dans une filière forte et de faire de la différenciation axée sur la qualité, de sorte à annuler la poussée des puissances concurrentes.

Outre l’unité, il précise que la nouvelle politique agricole de l’Europe sera fixée sur trois grandes promesses pour sa jeunesse agricole à savoir : la protection des agriculteurs et des consommateurs ; la transition vers l’écologie et l’anticipation en misant sur la recherche et le renouvellement des générations.

Sur la protection, il estime très important que l’agriculteur puisse être bien protégé face aux risques ou aux angoisses climatiques en développant une véritable stratégie de gestion des risques.

"Cela passera par une réserve pour protéger l’ensemble des Etats des crises de marché, puis l’ensemble des mécanismes de régulation des filières plus performantes, plus activables que celui existant en particulier, une meilleure articulation entre dispositif privé responsabilisant les entreprises et les outils publics de gestion des risques", précise-t-il.

Sur la transition écologique, M. Macron estime que la politique agricole doit favoriser la diversification des activités, encourager la production d’énergie renouvelable, favoriser les initiatives visant à accroitre la capacité de stockage du carbone dans les sols.

En cela, il propose que le nouveau PAC consacre de moyens à rémunérer les services environnementaux fournis par les agriculteurs pour lutter contre l’érosion des sols ; préserver les paysages, entretenir les forêts, protéger la faune et la flore.

Enfin, la technologie et l’innovation doivent également contribuer à résoudre certaines préoccupations des consommateurs sur la traçabilité des produits.

Il a fait mention du développement la technologie du blockchain qui permet de garantir la provenance et la traçabilité des produits.

"Faisons à cet égard de l’Europe, l’avant-garde de la data agricole en développant des outils qui permettront de suivre chaque produit depuis la production de la matière première, jusqu’à l’emballage en passant par la transformation et le transport. L’innovation est là et il faut l’utiliser dans le monde agricole. Il faut l’utiliser pleinement car elle est au service de l’excellence partagée et elle sera au service du consommateur", a-t-il souligné en substance.

Protéger le paysan africain

Si l’Europe resserre ses rangs et que le président Français, va même proposer la mise sur pied d’une force européenne pour veiller aux normes des produits agricoles qui rentrent dans leur espace ; traquer les fraudreurs; observer la prudence dans les négociations des accords commerciaux avec les Etats-Unis etc, l’Afrique, demeure comme toujours, la terre de devenir, et d’opportunités.
... suite de l'article sur Autre presse

Commentaires