Les autorités togolaises se sont opposées à l’organisation le week-end dernier d'une manifestation devant l’Ambassade de France au Togo contre le franc CFA.
Que ce soit sur les médias, sur les réseaux sociaux et dans les discussions entre Togolais dans les rues, le franc CFA fait débat. Le Togo est en effet le pays de Kako Nubukpo, un des plus grands critiques de cette monnaie.
Le pasteur Edoh Komi du Mouvement Martin Luther King adhère à la lutte menée contre cette monnaie. Pour lui, les 14 pays de l’Afrique de l’ouest et du centre doivent sortir du franc CFA.
"Nous n’avons pas le choix. C’est une affaire de raison, de droit. Il nous faut notre propre politique monétaire et que les pays africains se prennent en charge parce que nous sommes indépendants. Il y a lieu que nous soyons économiquement indépendants et que la France ne continue pas à guider, à avoir la main mise sur notre économie. Cela, aujourd’hui, indispose.“
Ces idées sont battues en brèche par Kossi Tenou, le directeur local de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest. Selon lui, le franc CFA est une monnaie solide.
"C’est une monnaie qui est un héritage de l’époque coloniale mais qui a été africanisée, et une monnaie qui est, aujourd’hui, enviée de part le monde, une monnaie solide qui assume parfaitement les fonctions qu’une monnaie doit assurer. C’est une monnaie gérée entièrement par les Africains parce qu’il faut dire que beaucoup de gens pensent que la France a un droit de véto dans le fonctionnement de la Banque centrale, dans la politique monétaire. En réalité c’est faux."
Enfin, un ministre du gouvernement togolais s’est récemment dans le débat.
Dans une série de tweets, le ministre Gilbert Bawara a parlé de "faux débat" concernant le franc CFA tout en relevant malgré tout que "les plus importantes économies africaines sont des pays disposant de leur monnaie nationale, notamment l’Afrique du sud, l’Egypte, le Nigeria, Algérie, Angola et la RDC."
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