Le Plan national pour le développement (PND), c’est la nouvelle trouvaille des autorités qui ne cessent de rebattre les oreilles des citoyens. Il ne se passe aucun discours dans lequel le PND n’est cité. Comme on le dit chez les disquaires, c’est le tube du moment au RPT/UNIR. Il est chanté dans presque tous les airs. Même les retraités politiques, comme l’anglais Tony Blair, ont posé leur note. Cependant, à y voir de près, il y a disharmonie entre les notes. Et cela ressemble fort à une énième arnaque sur le dos du peuple togolais. Et les indicateurs le montrent.
Dans sa dernière livraison, la très renseignée « Lettre du Continent» révèle que «Le groupe français de communication Publicis a été chargé d’assurer la communication du Plan national de développement via sa filiale AG Partners Africa dirigée par Isabelle Aimonetti». Le journal en ligne français précise que « Publicis gère les voyages de presse, la mobilisation des partenaires financiers ou encore le coaching des ministres et conseillers impliqués dans la mise en œuvre du Pnd. Celui-ci est estimé à 7 milliards euros, dont seulement 10 % sont actuellement mobilisés ». La Lettre du Continent renseigne également que le Plan national de développement sera lancé le 04 mars prochain à l’Hôtel du 02 Février à Lomé.
La révélation du journal ne doit pas passer inaperçue. En tout cas, pour l’observateur avisé et qui va au-delà du tintamarre médiatique autour du plan national. En confiant la communication d’un programme national à une entreprise étrangère, tout indique que c’est un plan obscur qui est mijoté par les prévaricateurs de la République. Ils sont plus dangereux que les bandits des grands chemins qui opèrent à visage découvert. Les pilleurs de la République passent sous le couvert de pseudos projets de développement pour enfoncer davantage le pays et élargir le fossé entre riches et pauvres. Les faits confirment cette manière subtile d’endetter le pays. Dans sa conception, le Plan national pour le développement n’est pas viable. La plus grande partie des actions est confiée aux étrangers qui participent à hauteur de 65%. L’Etat togolais participe à 35%.
Aussi la situation politique du Togo n’est-elle pas de nature à inciter un investisseur sérieux. En effet, le Togo est un pays très instable. Les soubresauts politiques d’avant et d’après les scrutins présidentiels n’inspirent pas confiance. La corruption érigée en mode de gouvernance à laquelle s’ajoutent les commissions et rétro-commissions ne garantissent pas une réussite de ce programme pompeusement dénommé Plan national de développement. Les preuves foisonnent. La dilapidation des fonds issus du point d’achèvement Pays pauvre très endetté (PPTE), la gestion de la route Lomé-Vogan-Anfoin, sont autant de scandales qui caractérisent la gouvernance de ce régime cinquantenaire qui refuse obstinément de rendre le tablier.
La réalité au Togo est tout autre que ce que Mme Ablanba Johnson et son équipe de la Cellule du climat des affaires (CCA) présentent. Quand l’Office togolais des recettes s’apparente à une structure de représailles contre les entrepreneurs qui ne voient pas dans la même direction que le pouvoir cinquantenaire, on est loin de la CCA de Mme Ablanba Johnson.
Aussi entre les chiffres et le terrain, il y a une différence mais le gouvernement s’échine à vouloir cacher le soleil avec la main. On comprend l’ardeur de ceux qui ont mis le pays en coupe réglée. Ils ont, depuis, changé de stratégies. Ces prévaricateurs opèrent désormais par des projets. Derrière ces initiatives qui rendent le pays insolvable auprès de ses partenaires et investisseurs, ce sont des copains qui se frottent les mains. Derrière le PND, il y a des clans qui se partagent des commissions et rétro-commissions. La réussite ou l’effectivité du programme leur importe peu, puisque c’est encore une occasion de s’en mettre plein les poches.
Quand l’impunité est érigée en mode de gouvernance, il y a forcément un cercle de copains qui se partagent toujours les sous au détriment du peuple. Et le PND est encore l’une de leurs manœuvres pour appauvrir le pays. Leurs agitations en disent beaucoup.