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1 élève sur 3 entre 13 et 15 ans, victime du harcèlement à l’école

Publié le mardi 5 mars 2019  |  Focus Infos
Rentrée
© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Rentrée scolaire dans la capitale togolaise
Lomé, le 17 octobre 2016. Rentrée scolaire dans différents établissements de la capitale économique du Togo.
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Connues sous le nom de «Menace du bic rouge», ou «MST (Moyennes sexuellement transmissibles) », les relations sexuelles entre des élèves et leurs enseignants prennent de l’ampleur dans notre pays. Il s’agit souvent d’adolescentes qui cèdent aux avances des adultes, (enseignants ou personnel des écoles), pour de bonnes notes, une bonne moyenne ou tout simplement, ou contre des cadeaux en nature.

Le harcèlement sexuel est un délit consistant à profiter d’une situation hiérarchique pour imposer à quelqu’un des faveurs sexuelles ; son auteur peut être un formateur, employeur, un cadre, un consultant chargé du recrutement, un client de l’entreprise mais aussi un collègue de la victime. Le phénomène est récurrent dans les écoles. Dans ce cas, on parle de harcèlement en milieu scolaire. Il est la cause de nombreux cas de déscolarisation et de grossesses précoces.

Manifestation Le harcèlement sexuel se manifeste entre autres par des gestes, commentaires sexuels, sexistes, offensants sur la tenue vestimentaire ou l’apparence physique ; publication ou partage de la pornographie, images ou dessins animés, graffitis sexuellement explicites ou d’autres images sexuelles (y compris en ligne) ; des demandes implicites ou explicites d’actes sexuels, une pression subtile pour des faveurs sexuelles ; la divulgation d’informations sur l’orientation sexuelle ou l’identité; un baiser non désiré ou surprise, un regard fixe, un contact physique, des contacts personnels répétés et indésirables, y compris par SMS, téléphone, Skype, e-mail ou toute autre forme de médias numériques ou sociaux.


Toutefois, dès qu’il y a réciprocité, consentement et acceptation, on ne peut plus parler de harcèlement. Cependant, lorsque la personne harcelée se trouve dans un lien de dépendance (politique, économique, sécuritaire, professionnelle, scolaire, académique…) à la personne qui est mise en cause, l’acceptation de la victime ne disculpe pas l’auteur présumé. « Je suis chargé de ramener les affaires de mon professeur à la maison. C’est ainsi qu’un vendredi soir, profitant de l’absence de sa femme, quand j’étais allée déposer les effets, mon professeur m’a fait des avances sans succès. Et depuis ce jour, il me menace et mes notes ont drastiquement chuté », témoigne Afi, une élève du secondaire. L’année suivante, j’ai dû changer d’établissement.

Malgré la distance, j’ai accepté de faire le sacrifice pour préserver ma dignité, raconte-t-elle.
«Beaucoup de filles sont encore naïves », nous confie Prénam, une enseignante du secondaire. Ce qui fait que les enseignants leur font des promesses de les faire passer en classe supérieure et elles acceptent leurs avances. « Quand je vois des comportements suspects, j’essaie de raisonner les filles», avoue l’enseignante. « Mais de nombreux enseignants s’en tirent à bon compte alors qu’ils exploitent et harcèlent sexuellement leurs élèves, qui endurent de telles violations pour passer en classe supérieure».


L’ampleur et la répression du phénomène L’ampleur et la prévalence des abus sexuels à l’encontre des élèves n’ont pas été déterminées. Il s’agit de pratiques très répandues qui touchent parfois des jeunes filles âgées de moins de 12 ans. Les tabous et les stigmates sociaux ont réduit au silence de nombreuses filles et jeunes femmes victimes de ces pratiques. Les filles sont particulièrement vulnérables aux violences et aux abus sexuels, ce qui peut les conduire à non seulement abandonner l’école mais aussi à d’autres conséquences dramatiques : grossesses et mariages précoces, exposition aux maladies, SIDA et même décès. Le harcèlement en milieu scolaire porte un frein aux efforts du gouvernement pour assurer l’égalité des chances des deux sexes en matière d’éducation. Selon Plan international, 246 millions d’enfants sont victimes de violences de genre en milieu scolaire chaque année dans le monde. 1 fille sur 10 de moins de 20 ans a été confrontée à la violence sexuelle. Plus d’1 élève
sur 3 entre 13 et 15 ans, est victime du harcèlement à l’école.

Et pourtant, ces agissements sont une violation flagrante des obligations professionnelles et éthiques qui incombent aux enseignants et un crime au regard de la loi togolaise. Harceler des élèves à des fins sexuelles et abuser de son pouvoir et de son autorité sur un enfant alors que l’on est enseignant sont des crimes passibles de peines selon l’article 400 du code pénal togolais qui dispose que « Toute personne coupable de harcèlement est punie d’une peine d’un à trois ans d’emprisonnement et d’une amende d’un à trois millions de FCFA ou de l’une de ces peines ».

Malgré cet arsenal juridique répressif, la culture du silence qui recouvre les abus commis par des enseignants, n’encourage pas les filles à prendre la parole pour dénoncer le personnel éducatif.
Pire beaucoup de parents trouvent que «c’est un honneur» que leur fille soit avec un enseignant, et la «moyenne sexuellement transmissible » devient «normal».

Et lorsqu’il arrive qu’il y ait des plaintes pour harcèlement sexuel contre les enseignants, la probabilité qu’elles aillent en justice est faible. « Nous avons, connu des cas de plainte où, par manque de preuves de la part de la victime et sous la pression familiale, l’affaire s’est terminée par une médiation », relève un membre d’une organisation de défense des droits de l’Homme.

Parmi les principaux obstacles à la dénonciation de tels actes, figurent les perceptions culturelles, selon lesquelles filles et jeunes femmes seraient responsables des avances qui leur sont faites par leurs enseignants ; la crainte de perdre des enseignants ; et le flou sur ce qui relève de l’exploitation sexuelle. De nombreuses filles hésitent à dénoncer les abus par crainte d’être humiliées ou confrontées à l’incrédulité.

Pour Alice GOZA de l’Association internationale des femmes et jeunes leaders (AIFJL), lorsqu’elles sont saisies par les victimes, elles les dirigent le plus souvent vers les structures les plus adaptées, qui ont des centres d’écoute et qui ont un mécanisme d’accompagnement de ses victimes comme le GF2D et le Centre Kékéli.
Aucune excuse ne doit justifier une violence basée sur le genre surtout un harcèlement sexuel.

C’est pourquoi, il est important d’éduquer et sensibiliser les mineurs à la sexualité, à la santé de reproduction et à leurs droits sexuels mais surtout à la culture de dénonciation des responsables de tout abus contre leur personne afin que ces derniers soient sévèrement punis selon les dispositions législatives en la matière.
... suite de l'article sur Focus Infos

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