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En lançant son Plan de développement 2018-2022, le Togo tire le bilan du SCAPE 2013-2017

Publié le jeudi 7 mars 2019  |  Commod Africa
Lancement
© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchakou
Lancement officiel du PND par F. Gnassingbé en présence de divers invités de marque
Lomé, le 04 mars 2019. Address Hotel 02 Février. Lancement officiel du PND par F. Gnassingbé en présence de divers invités de marque comme Lionel Zinsou, Gilbert Houngbo, C. Lopes, Patrick Sevaistre (membre du Conseil français des investisseurs en Afrique et professeur à HEC). Le PND du Togo est un des documents de développement les plus réussis du continent noir, dira Carlos Lopes, le principal avocat de ce Plan dans le monde. Carlos Lopes
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Le président togolais Faure Gnassingbé a officiellement lancé lundi à l'Hôtel 2 février à Lomé, le Plan national de développement (PND) 2018-2022, qui avait été adopté le 3 août dernier. S'agissant de l'agriculture et l'agroindustrie, le gouvernement poursuit sa politique de mise en place et de développement d’agropoles, notamment à Kara et Vo-Zio. Les autres priorités impactent, directement et indirectement, le développement agricole et rural comme la construction de parcs industriels, la volonté de faire du Togo une plateforme logistique dans la suite de l'inauguration en 2016 du nouvel aéroport de Lomé et des installations portuaires rénovées, le développement du corridor logistique Nord-Sud, la facilitation de la connexion entre infrastructures de transport et zones économiques spéciales (ZES), la création de pôles de tourisme d’affaires et financiers autour des ZES, ainsi que le développement de projets sociaux et environnementaux.




Le coût du PND est estimé à plus de FCFA 4 622,2 milliards (€ 7 milliards) d'investissements, dont 65% devrait émaner du secteur privé. A cet égard, le premier Business Forum Togo-Union européenne qui se tiendra en juin est d'une importante capitale pour Lomé avec, à la clef, une centaine de projets qui sera présentée aux investisseurs potentiels dont la construction d’un parc logistique multiservices de 50 ha à Adakpamé pour désengorger le port de Lomé, le dédoublement du corridor Lomé-Cinkassé et la construction d’un port sec dans le Nord afin de fluidifier le trafic et réduire le temps de transport des marchandises vers les pays enclavé.

L'objectif du PND 2018-2022 est d'atteindre un taux de croissance économique de 7,6% à l'horizon 2022, avec une moyenne de plus de 5% les années d’avant..

Quel bilan sur 2013-2017 ?

Dans son rapport du Togo présenté lors du Forum politique de haut niveau sur le développement durable l'année dernière, le gouvernement a rappelé ses résultats : une croissance autour de 5% en moyenne sur la période 2015-2018, une dette publique qui est passée de 81,5% du PIB en 2016 à moins de 70% en 2018, des recettes totales et dons mobilisés en 2017 qui se chiffrent à FCFA 709,94 milliards (+2,1% par rapport à 2016), des dépenses totales et prêts nets en recul de 21,4% pour se fixer à FCFA 717,74 milliards, un déficit budgétaire en 2017 de FCFA 7,8 milliards soit 0,3% du PIB, mais un taux de pauvreté qui demeure à 52,1% en 2017 contre 55,1% en 2015.

Et le Rapport détaille les résultats obtenus. Ainsi, il souligne la fourniture chaque année de près de 7 000 tonnes (en moyenne) de semences certifiées de céréales (maïs, riz, sorgho), de légumineuses (niébé, soja, arachide). En 2016 a été mise en œuvre une carte de fertilité de 3 600 000 ha de sols cultivables permettant d'établir un système d’information géographique (SIG) ; une première phase a permis d’élaborer une carte sur une zone pilote de 100 000 ha cultivés.

S'agissant des filières café-cacao, le Togo a procédé à la production/acquisition et distribution à prix subventionnés du matériel végétal performant (plus de 1 147 682 boutures plants et 118 392 cabosses de cacao) aux planteurs, ainsi qu'à la régénération de vieilles plantations (20 809 ha de caféiers et 11 115 ha de cacaoyers).

Quant à la transformation et commercialisation de produits agricoles locaux, 20 entreprises de services et organisations de producteurs (ESOP) ont été crées pour transformer le riz, le miel, les ananas, le soja et les arachides (en huile et tourteau) avec 13 979 producteurs bénéficiaires ; 700 égreneuses; 100 décortiqueuses de riz 150 batteuses-vanneuses, 250 Râpeuses/presses ont été distribuées ; cinq variétés de riz (IR841, Nerica-L-20, Accession 5, Chapeau vert et TGR 203) ont été identifiées.

Faciliter la transhumance

Dressant le bilan de son action dans le secteur animal, le Rapport souligne que 2,166 millions de bêtes ont été vaccinées contre la peste des petits ruminants et 13, 234 millions de volailles contre la maladie de Newcastle. Plus de 4 424 poulaillers traditionnels améliorés (PTA) et 3 280 bergeries traditionnelles améliorées (BTA) ont été construits ; près de 8 979 géniteurs améliorateurs ont été introduits dans les élevages familiaux et 4 235 balises fabriquées et posées pour délimiter les couloirs de passage et 15 forages pastoraux réalisés, en vue de contribuer à une meilleure gestion de la transhumance. Par ailleurs, 948 auxiliaires villageois d’élevage (AVE), 304 conseillers agricoles (CrA) et 7 579 éleveurs ont bénéficié de formation.

En ce qui concerne la production halieutique, 186 exploitations piscicoles modernes ont bénéficié de 266 t de provende et de 1 119 550 alevins à des prix subventionnés ; 172 techniciens ont été formés. Trois plans de gestion d’eau (Lac Nangbéto, Barrage de Koumfab, système lagunaire) ont été élaborés ; 6 000 filets de maille réglementaires et 18 500 bobines ont été distribués et 15 plans d'eau ont été empoissonnés (733 500 alevins). En vue de promouvoir la transformation du poisson, 73 fours améliorés et une plateforme de fumage au profit de 400 femmes ont été construits, souligne encore le Rapport. En outre, 320 femmes (fumeuses, transformatrices, friteuses) ont été formées. Sans oublier la construction du nouveau port de pêche à Gbetsogbe-Baguida, à 30km de Lomé, qui est en voie d'achèvement ; il devrait pallier la réduction de 30% du bassin de l’ancien port de pêche de Lomé, et de l’espace réservé au stationnement des pirogues, due aux travaux de renforcement des capacités du port de Lomé.

Quant aux infrastructures, 1 343 ha de périmètres irrigués et de bas-fonds, avec maitrise total de l’eau (permettant la réalisation de 3 cycles de production de riz et d’autres produits de contre saison par an) ont été aménagés; 300 kits de micro irrigation à basse pression ont été distribués afin de promouvoir le goutte à goutte auprès de coopératives agricoles ; 350 infrastructures de stockage et de commercialisation des produits agricoles (magasins, hangars de marché, abris d'équipements de transformation) ont été construites, ce qui porte à 44 580 t la capacité totale de stockage national.

Il a été créé 20 Zones d'aménagement agricoles planifiés (ZAAP) avec 1 729 ha aménagés qui touchent 2 561 producteurs (dont 70% de jeunes et 45% de femmes), ainsi que dix retenues d’eau et prises d’eau à des fins de maraîchage.

A noter que pour la promotion des achats publics durables, un décret du 1er février 2018 réserve 20% des marchés publics aux jeunes et femmes entrepreneurs. Dans ce cadre, un site web a été créé et dédié à cette catégorie d’entrepreneurs et a permis de recenser 600 femmes sur un total de 2 500 entrepreneurs enregistrés dont les capacités sont régulièrement renforcées en vue de leur permettre de répondre efficacement aux appels à concurrence à travers des procédures simplifiées.

Quant à l'aspect financier, le rapport rappelle la création en 2018 du Mécanisme incitatif de finance agricole (Mifa) fondé sur le partage des risques, afin de faire passer les crédits agricoles de 0,3% à 5% de l’ensemble des crédits accordés à l’économie.

Premier inventaire forestier

Le Togo a réalisé entre 2015 et 2016 son premier inventaire forestier national (IFN) qui fait état d'un taux de couverture de 24,24%. Entre 2015 et 2017, 6 064 ha de nouvelles plantations domaniales ont été réalisées, 7 364 ha de forêts ont été restaurées et 1 060 ha reboisés, sans compter les projets privés. En outre, la société civile a restauré au moins 1 000 ha par la mise en terre des jeunes plants. Au cours de la même période, 5 aires protégées ont été dotées de plans d’aménagement : Togodo, Fazao-Malfakassa, Abdoulaye, Alédjo et Amou Mono. Sur la même période, 4 345 ha d’aménagement forestier ont été réalisés toujours dans le domaine forestier de l’État.

En matière de la gestion durable des zones humides, les bassins versants de Zio, de Haho et la partie sud du bassin versant du Mono sont maintenant dotés de plans de gestion. En outre, de 2014 à 2017, 10 ha de mangroves ont été restaurés dans les bassins des lacs Togo et Boko, 65,8 km des berges de cours d'eau l'ont aussi été par des reboisements et des ouvrages anti érosifs. Enfin, au total, 45 047 ha de plantations ont été protégées contre les feux de végétation entre 2015 et 2017, avec la création de 34 062 km de pare-feu.

Entre 2015 et 2017, 118 ha de terres dégradées ont été restaurés. Le Togo se fixe comme ambition de restaurer d'ici 2030 au moins 80% des terres dégradées (soit 187 920 ha) et limiter à 2% (soit 108 802 ha) la dégradation des terres non encore dégradées. Pour y parvenir, le pays entend accroitre de 3% (soit 43 557 ha) la superficie des forêts du Togo et de réduire au 1/3 (soit 73 250 ha) les terres présentant une tendance négative en matière de productivité.

La re-délimitation consensuelle des aires protégées avec les populations riveraines a permis la sécurisation de 7,4 % du territoire. La part du territoire protégée pour la conservation de la biodiversité est donc passée de 7 en 2015 à 7,4% en 2017.

Quant à l'électricité, infrastructure majeure pour le secteur rural et l'agriculture, le rapport note que le taux d’accès à l’électricité est passé de 22,5% en 2008 à 35,6% en 2016, mais si le niveau d’électrification rurale a augmenté, il demeure très faible, passant de 3% en 2008 à 6,3% en 2016. A noter qu'en juin 2018, une stratégie d'électrification a été lancée (en présence de Ségolène Royal, envoyée spéciale de la France pour l’Alliance solaire internationale, des partenaires financiers et du secteur privé) avec pour objectif d'atteindre une électrification totale du territoire d'ici 2030, en s'appuyant sur une combinaison technologique incluant les kits solaires individuels, les mini-centrales solaires mais aussi l’extension et la densification du réseau classique.
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