Littérature africaine : Bernard Koffi Dadié laisse orphelin ce 09 mars «Climbié», à 103 ans

Publié le samedi 9 mars 2019 | aLome.com

© Autre presse par DR
Bernard Binlin Abou Koffi Dadié, émérite écrivain ivoirien

Après le décès de Seydou Badian Kouyaté fin 2018, la littérature africaine a enregistré ce samedi une nouvelle grosse perte. Celle de Bernard Binlin Abou Koffi Dadié, auteur prolifique de la Côte d’Ivoire âgé de 103 ans. La disparition du célèbre écrivain ivoirien a été annoncée par ses proches.

Bernard Dadié aura traversé un siècle avec des convictions politiques et littéraires solides, inébranlables : faire reluire l’image de l’Afrique, son continent qui l’a vu naître à Assinie (sud de la Côte d’Ivoire) un 10 janvier 1916. Ancien ministre de l’Information dans son pays dans les années 70 (1977-1986), Bernard Dadié est considéré comme la figure de proue de la littérature ivoirienne, avec une plume affinée en matière d’écritures d’œuvres théâtrales. Il aura écrit durant son existence centenaire des nouvelles, des romans, des poésies, des pièces théâtrales, chroniques, contes traditionnels.

En Afrique sub-saharienne, deux de ses œuvres ont marqué plusieurs générations d’élèves et de collégiens. Entre autres le célèbre «Pagne noir» (en 1955, une nouvelle), «Climbié» (une biographie en 1952). Intellectuel africain engagé de la première heure en faveur de l’émancipation des peuples du continent noir, Bernard Dadié aura maintenu jusqu’au bout la flamme de cet engagement.

En dénonçant vigoureusement les prises de position ouvertes de l’Occident dans la crise post-électorale de 2010 en Côte d’Ivoire, et en soutenant le camp Laurent Gbagbo. En octobre 2016 par exemple, l’enfant d’Assinie s’était opposé à l’adoption de la nouvelle et actuelle Constitution ivoirienne. Durant le dernier trimestre 2018, une folle rumeur annonçant la disparition de père la littérature ivoirienne avait fait le tour du web, avant d’être démentie par ses proches.

Edem G.

Articles associés