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Agents pénitentiaires : un corps sans texte ni moyens

Publié le jeudi 14 mars 2019  |  Focus Infos
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© aLome.com par Parfait
La 5ème édition de la semaine du détenu appartient à l`histoire.
Lomé, le 11 août 2015. Prison civile de la capitale du Togo. Clôture de la 5ème édition de la semaine du détenu dans la plus grande maison d`arrêt de la République togolaise.
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Les scènes se sont déroulées à la prison civile de Notsé l’an dernier. Un surveillant apporte aux détenus leur déjeuner quotidien. Las, ceux-ci se ruent sur lui et l’un d’entre eux, présumé cerveau du groupe, le poignarde à la cuisse. Ils défonceront ensuite la porte de la prison pour s’évader. Un autre jour c’est le chef corps des agents pénitentiaires de ce lieu de détention qui sera pris à partie en plein centre-ville par une foule qui, visiblement, voulait protéger les évadés. Ces deux évènements renseignent sur les conditions de travail du Corps des surveillants de l’administration pénitentiaire (CSAP).

Dans le cadre de la modernisation de la Justice financée par l’Union européenne (UE), et dans le souci de contribuer efficacement à l’humanisation des centres de détention du Togo et au respect des Droits de l’Homme, le Corps des surveillants de l’administration pénitentiaire a été mis en place avec environ 500 agents qui ont pris fonction en 2013. Ils remplacent le défunt corps des gardiens de préfectures. Au regard de ses missions, du niveau et de la qualité de sa formation, c’est à ce corps que sont désormais dévolues la garde, la surveillance et la sécurisation des 13 prisons togolaises.


Mais depuis son institution, le CSAP est un OVNI. D’abord, et aussi curieux que cela puisse paraître, il n’est encadré par aucun texte général et encore moins de statut particulier. « Il n’y a pas de texte régissant notre corps. Depuis notre recrutement, pas d’avancement, ni d’ancienneté, ni de perspectives d’évolution de carrière », confirme un agent sous couvert d’anonymat. Malgré le caractère dangereux de leur mission, ces agents ne bénéficient pas de primes.

Face aux plaintes, le ministre Pius Agbétomey s’est engagé à envoyer un projet de loi au Conseil des ministres. Cette promesse est restée pour l’heure, lettre morte. Ensuite, à l’absence de texte s’ajoute
le manque de moyens. Le CSAP n’en a jamais vraiment disposé pour véritablement s’installer et accomplir efficacement sa mission. En effet, les ministères de la Défense et de la Justice ont manœuvré tous les deux pour avoir ce corps sous leur responsabilité respective. Pour le premier, tout citoyen qui touche aux armes doit être sous son administration ; tandis que le second arguait que les prisons faisaient partie de son domaine d’intervention. Au final, c’est sous l’autorité du ministère de la Justice que le corps sera placé.

De fait, il souffre aujourd’hui d’un quasi-abandon et les agents travaillent dans des conditions difficiles. Ce dernier né des corps paramilitaires manque d’équipements. Le ministère de la Défense qui achète les équipements matériels et dote ensuite les différents corps, rechigne à équiper conséquemment le CSAP. Par ailleurs, le corps manque d’effectifs. Sur les 500 personnes recrutées au début, il n’en reste qu’environ 400. Ce qui est insuffisant pour surveiller les 13 prisons togolaises.

Une mission périlleuse

«Notre mission est très périlleuse. Notre lieu de travail n’est pas sécurisé et nous ne disposons de matériels adéquats. Imaginez-vous que parfois, un seul agent escorte six prisonniers menottés deux à deux avec une arme qui date de Mathusalem. Dans ces conditions, notre vie est à chaque instant menacée», nous a confié un agent sous couvert de l’anonymat. Et d’ajouter que lors des transfèrements, notamment en cours d’assisses, où sont jugés les criminels les plus dangereux, les véhicules ne sont pas blindés. Parfois, ils sont transférés en taxi. Comme nous l’ont rapporté certains agents selon lesquels, par exemple, pour des assises qui se tenaient à Kara, il leur a été demandé de transférer les détenus de Dapaong vers cette ville. Qui plus est contre une indemnité de 2500FCFA pour les 3 jours. Face à leur refus, ils ont été purement et simplement remplacés par les gendarmes qui ont reçu pour leur part, 10.000 FCFA par jour.
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