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[Tribune] Paul Kagame et Bill Gates : «On n’est jamais aussi bien soigné que par soi-même»

Publié le mercredi 20 mars 2019  |  Jeune Afrique
Bill
© Autre presse par DR
Bill Gates
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Croissance et santé sont profondément liées. Et l'Afrique sera appelée de façon croissante à financer des programmes qui améliorent la vie de ses citoyens. C'est la conviction du président rwandais Paul Kagame et du milliardaire américain Bill Gates.

D’ici à la fin du XXIe siècle, presque autant d’enfants naîtront en Afrique que dans tous les autres continents réunis. L’Afrique abritera un habitant de la planète sur trois, et cinq des dix plus grandes villes du monde – la plus grande, Lagos, aura une population onze fois supérieure à celle de Londres.

À quoi ressembleront ces métropoles ? Les gens y vivront-ils en bonne santé et dans la prospérité ? Auront-ils accès à une éducation de qualité et à de bons emplois ? Il existe beaucoup d’incertitudes, mais nous avons le pouvoir de façonner l’avenir que nous voulons. Pour cela, il nous faut dès aujourd’hui jeter les bases d’un investissement judicieux, notamment dans le secteur de la santé.

Santé et croissance économique

Le lien entre santé et croissance économique est avéré. Quand les gens ne sont pas malades, au lit ou à l’hôpital, ils peuvent aller au travail ou à l’école. Chaque vaccin injecté dans le bras d’un enfant agit comme une poussée d’adrénaline au cœur de l’économie.

Au tournant du millénaire, le Rwanda se remettait encore d’un génocide qui avait tué plus de 15 % de sa population et faisait partie des pays les plus pauvres du monde. Un bébé sur dix y mourait avant son premier anniversaire. Par la suite, les tendances démographiques ont pris un tournant radical. Entre 2000 et 2016, l’espérance de vie y a augmenté de dix-huit ans. Les progrès ont été si rapides qu’aujourd’hui le Rwandais moyen est à la fois plus âgé et a une espérance de vie plus longue qu’en 2000.

Cela n’est pas arrivé par hasard. Le pays s’est fixé pour objectif de dispenser des soins à tous ses citoyens et a commencé à former près de 60 000 agents de santé. Il a aussi augmenté ses dépenses en la matière de 300 %, passant de 5 à 20 dollars par citoyen.

Résultat ? Aujourd’hui, 90 % de la population a accès aux services de santé de base. Parallèlement, son PIB a en moyenne augmenté de 8 % par an, soit à peu près au même rythme que celui de l’Inde.

Des chiffres alarmants
Le Rwanda n’est pas le seul pays à avoir connu des progrès remarquables. Au cours des vingt dernières années, le nombre de personnes décédées du VIH en Afrique a été réduit de moitié. Le Sénégal est en voie d’éliminer le paludisme dans certaines régions, et l’Éthiopie a réussi à réduire de moitié la mortalité infantile et maternelle en formant des dizaines de milliers d’agents de santé.

Mais l’avenir du continent dépend d’investissements encore plus importants dans ce domaine. Malgré les progrès réalisés, l’Afrique dans son ensemble reste à la traîne par rapport au reste du globe. Elle représente 16 % de la population mondiale, mais 24 % du taux de morbidité et 50 % de la mortalité infantile.

Ces chiffres sont alarmants et disproportionnés. Un dollar dépensé pour des soins de santé peut pourtant générer de la croissance économique. A contrario, la maladie coûte cher. Le paludisme, par exemple, ralentit la croissance du PIB de l’Afrique de 1,3 % par an. Au Nigeria, des études ont montré qu’une augmentation de 1 % du taux de mortalité équivalait à une diminution de 2,5 % de la croissance économique.

Des évaluations pour de meilleurs résultats

Chacun a un rôle à jouer. Des organisations comme Gavi, Vaccine Alliance et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ont bien sûr beaucoup aidé le Rwanda, de même que de nombreux autres pays. Néanmoins, les arguments en faveur de l’aide étrangère sont beaucoup plus faciles à défendre si le reste du monde sait que l’Afrique investit également dans sa propre santé.
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