Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Togo : 19 mois de crise politique, 1ères discussions directes entre la C14 et Faure G. sans le PNP et l’ANC…

Publié le mercredi 20 mars 2019  |  aLome.com
La
© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchakou
La Coalition des 14 livre les conclusions de ses deux jours de réflexion des 20 et 21 février 2019 tenue dans la capitale togolaise
Lomé, le 12 mars 2019. Siège de la CDPA. La Coalition des 14 livre les conclusions de ses deux jours de réflexion des 20 et 21 février 2019 tenue dans la capitale togolaise. Les participants à cette réflexion ont dressé le constat unanime qu’à ce jour, la Coalition n’a atteint aucun des objectifs qu’elle s’est fixée dans sa plateforme revendicative. S’agissant des prochaines élections, la Coalition conditionne sa participation par la mise en œuvre des réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales.
Comment



(Analyse) – «A la demande de la C14» (selon le communiqué officiel), une délégation de cette coalition a échangé ce 20 mars à Lomé avec Faure Gnassingbé autour des principaux points qui constituent la trame de fond de la crise des réformes politiques qui a ressurgi dans ce pays depuis le 19 août 2017.



L’information autour de cette 1ère rencontre directe entre les deux parties (Présidence togolaise et C14) aura été gardée soigneusement au secret jusqu’à la dernière minute. Même si aucune grosse information ou décision tapageuse n’a découlé de ces retrouvailles entre politiques togolais, elles ont le mérite de jeter officiellement le pont entre les deux parties. Un pont politique que nombre de Togolais, fins connaisseurs ou non, de la crise togolaise, ont appelé vivement de leurs vœux au plus fort des marches cycliques exigeant les réformes. Ces échanges entre le Président national du parti présidentiel (UNIR) et la délégation de la C14 interviennent très précisément un an un mois un jour après l’ouverture du 27è dialogue inter-togolais. Des pourparlers qui n’ont jamais accouché du consensus tant attendu par les populations togolaises, et qui se sont terminés en queue de poisson via des législatives boycottées par la C14.

Principal fait notable de la rencontre de ce 20 mars, l’absence dans la délégation de l’opposition des représentants de l’ANC (formation de proue dans cette coalition et de l’ex chef de file de l’opposition togolaise, J.-P. Fabre), ainsi que celle du PNP (parti d’Atchadam Tikpi, à l’origine de la géante vague de contestation d’août 2017), même si cette formation a suspendu sa participation aux activités de la C14. Dans le même ordre d’idées, on pourra citer le CAR (2ème force de l’opposition parlementaire dans la législature 2013-2018), également en rupture de ban avec la C14. Certes Antoine Folly, D. Apevon, Wolou K., A. Gogue, S. Targone et P. Adoko qui composaient la délégation de la C14 reçue ce 20 mars par Faure Gnassingbé incarnent valablement les valeurs politiques promues par ce regroupement de l’opposition. Mais dans une classe politique togolaise au sein de laquelle la suspicion et l’apriorisme sont les choses les mieux partagées, difficile de ne pas prédire que le silence et l’absence du PNP et de l’ANC dans la délégation de ce mercredi 20 mars vont faire des vagues. D’autant plus que dans la foulée de la ‘rencontre historique’ entre Faure Gnassingbé et la C14, le Parti des Togolais (un des partis qui défendait vaille que vaille les vertus de l’unité au sein de la C14) a choisi de quitter son ‘navire amiral’. Une posture, un fait politique qui renforce l’image de désunion qui semble régner dorénavant au sein de ce regroupement de partis politiques qui luttent pour l’alternance politique.

Même s’il peut être perçu comme tardif, l’entretien de ce 20 mars entre F. Gnassingbé a le mérite diplomatique de faire un clin d’œil à la communauté internationale, à quelques jours de la participation du Président togolais au ‘CEO Forum 2019’ à Kigali. Ce pas politique apporte de l’eau au moulin de Nana Akufo-Addo (ex facilitateur du 27è dialogue intertogolais) qui concédait il y a quelques semaines au micro de «RFI et de TV5» que les tractations politiques et diplomatiques se poursuivent au sujet du ‘malade Togo’, en dépit de la fin officielle du 27è dialogue sus-mentionné. La visite de la C14 à la Présidence togolaise démontre aussi que cette frange d’opposants est capable de mettre de l’eau dans son vin, quels que soient ses dogmes politiques récents. Une fois de plus, la piste d’un dialogue direct, ouvert, sincère entre protagonistes togolais (piste perçue localement comme une des solutions durables aux maux politiques du Togo) semble pointer son nez. Mais, avec quel cadre politique, quels acteurs, quel arbitre national et quels résultats inclusifs ? Les prochains jours et semaines devraient rapidement édifier les populations togolaises.



E. G. & Akoyi Awukudzogbede
Commentaires