Malgré les assurances données par l’ex ministre François Boko lui-même et ses proches collaborateurs, son retour programmé ce 28 mars 2019 à Lomé ne s’est pas matérialisé, après 14 ans d’absence…
La faute aux autorités togolaises selon les dires du principal intéressé sur twitter. «J’ai été empêché ce matin d’embarquer sur le vol Air France à destination de Lomé. Il m’a été signifié ainsi qu’à mes accompagnateurs que c’est sur ordre des autorités du Togo». Une donne qui a outré l’avocat et homme politique togolais, consultant auprès de diverses organisations internationales. «Je déplore l’attitude des autorités de mon pays qui ont interdit à Air France de m’embarquer ce matin à Roissy Charles de Gaulle. Ce comportement d’un autre temps est indigne et contraire à l’esprit de paix et de réconciliation», a-t-il dénoncé.
François Akila Esso Boko reste toutefois confiant dans l’avenir de son retour politique au Togo, incessamment : «Je tiens à remercier les amis, parents et toute la population qui s’est mobilisée pour m’attendre aujourd’hui à Lomé. Ce n’est que partie remise. Ensemble, nous changerons ce pays», a-t-il lancé pour revigorer ses soutiens et ceux qui le portent dans leurs coeurs.
Voici près d’un mois que médias et réseaux sociaux togolais sont inondés par diverses informations détaillant les faits et gestes d’un retour du politique Boko sur sa terre natale. Avec des détails plus ou moins croustillants sur les postures de ses divers soutiens dans la diaspora togolaise, les échos de ses visites auprès de diverses chancelleries occidentales et la position médiane adoptée par l’ancien ministre dans la crise socio-politique locale qui divise profondément deux antagonismes !
«M. Boko gagnerait à garder dans le secret le fruit d’un certain nombre de ses ‘gentlemen agreements’ avec les autorités togolaises, si c’est bien le cas comme lui-même le signifie ces derniers jours», fait remarquer un diplomate togolais. Soulignant au passage qu’il n’est pas pratique «d’étaler précocement sur la place publique des garanties officielles» après plusieurs années de froid ou de silence entre le sieur Boko et les premiers dirigeants du Togo. Dans le microcosme politique togolais, le tintamarre médiatique autour du retour au bercail de M. Boko agace, laisse indifférent ou contente, selon le bord politique des uns et des autres.
Dans l’opinion publique au pays plus préoccupée par la recherche difficile du pain quotidien et meurtrie par ce qu’on qualifie dans la rue «togolaise d’impérities des opposants togolais», on attend de voir à «l’œuvre le maçon Boko pour le juger». «D’autant plus, souligne, un compatriote, qu’on a toujours gardé à l’esprit les rocambolesques conditions dans lesquelles un autre Togolais de la diaspora, Kofi Yamgnane, a été privé à la dernière minute de la validation de sa candidature pour la présidentielle de mars 2010, au nom du danger diplomatique que pouvait susciter une euphorie grandissante autour de sa candidature et sa posture politique de l’époque».