Gouvernance économique/La dette publique du Togo repasse sous la barre des 70% de son PIB…

Publié le mardi 2 avril 2019 | aLome.com

© aLome.com par Edem GADEGBEKU & J. TCHAKOU
Conférence de presse du FMI au terme de la 3e revue du programme appuyé par la Facilité Élargie de Crédit (FEC) en faveur du Togo
Lomé, le 31 octobre 2018. Salle de conférence du Casef. Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI), en fin de mission de revue de programme au Togo, a rendu public son rapport à travers une conférence de presse. L’équipe du FMI dirigée par Ivohasina Fizara Razafimahefa, a séjourné au Togo du 18 au 31 octobre 2018 en vue de conduire des discussions dans le cadre de la 3e revue du programme appuyé par la Facilité Elargie de Crédit (FEC) approuvé en mai 2017. Selon le rapport rendu public, «dans l’ensemble, l’activité économique au Togo montre des signes d’un début de stabilisation malgré les faiblesses persistantes observées dans certains secteurs. Après avoir connu en 2017 une décélération en raison des tensions socio-politiques, la croissance économique devrait s’accélérer pour atteindre un taux de 4,7 % en 2018. (..) Le solde budgétaire global a affiché un excédent de 0,7 % du PIB au cours de la période. Le mouvement des recettes s’est amélioré durant le 1er semestre 2018, mais a quelque peu fléchi au 3è trimestre».

Dans le cadre de la 4e revue du programme appuyé par la FEC (Facilité Elargie de Crédit) approuvé le 05 mai 2017 par le Conseil d’administration du FMI en faveur du Togo, une équipe de ce Fonds vient de boucler un nouveau séjour en terre togolaise. Cette «4è revue s’est déroulée dans d’excellentes conditions», de l’avis du ministre Sani Yaya de l’Economie et des Finances.

Devant la presse ce 02 avril à Lomé au CASEF, au terme de la 4e revue du programme appuyé par la FEC, l’équipe du FMI dirigée par Ivohasina Fizara Razafimahefa a dressé l’état des lieux de l’économie togolaise, en soulignant qu’elle a connu une reprise au second semestre 2018, avec plusieurs secteurs qui ont enregistré une croissance. Dans l’ensemble, ces indicateurs de croissance ont été revus à la hausse, «soit 4,9% au moins», indique la mission du FMI. Tout en se félicitant d’une inflation maîtrisée au cours du second semestre 2018 au Togo, d’une gouvernance budgétaire maîtrisée. Par ailleurs, l’institution de Bretton Woods a apprécié les réformes en cours en matière foncière, des finances publiques, des projets d’investissements publics et le recouvrement des impôts et de la douane. «La mise en œuvre de la FEC rejoint ainsi une batterie de réformes adoptées par le gouvernement togolais depuis 03 ans. L’implémentation de ces réformes va se poursuivre», s’est félicité le ministre Yaya.

Toutes choses qui ont agi globalement sur la santé des finances publiques togolaises. De l’avis de l’argentier du Togo, Sani Yaya, à fin février 2019, la dette publique était estimée à 70,7% du PIB togolais. A fin mars 2019, elle est à moins de 70% du PIB. Soulignant au passage qu’au regard des résultats positifs précités, l’Etat togolais est en train de dégager des marges pour financer son PND (Plan national de développement, sur la période 2018-2022). Au titre de la FEC (qui prévoit un décaissement de 241,5 millions d’euros sur trois ans en faveur du Togo), le Conseil d’administration du FMI, au terme de cette 4è revue, devrait décaisser au profit du Togo environ 20 milliards de fcfa.

De 48,6% en 2011, la dette publique du Togo avait franchi en 2017 la barre des 80% (dépassant allègrement le seuil des 70% instauré par l’UEMOA). Avec l’aide du FMI à travers la FEC, le gouvernement togolais projette réduire la dette publique du pays à 56,4% du PIB à l’horizon 2022. Le point d’achèvement de l’initiative PPTE (Pays pauvres très endettés) avait été atteint fin 2010 par le Togo, avec comme corollaire la réduction de sa dette extérieure de 81,4% en 2007 à 17,2% en 2010.

E. G.

Commentaires