Selon un rapport sur les crises alimentaires publié ce mardi 2 avril par plusieurs organisations internationales, des agences des Nations unies et des organismes de coopération internationales notamment, plus de 113 millions de personnes au bord de la famine dans le monde et l'Afrique est le continent le plus frappé. Sans surprise, les guerres et les évènements climatiques sont les principales causes de la faim dans le monde.
Plus de 113 millions de personnes, dans 53 pays, sont en insécurité alimentaire aiguë. C'est un tout petit peu moins que l'année dernière, mais l'infléchissement est dérisoire. Les deux tiers des personnes souffrant de la faim vivent dans seulement huit pays, dont quatre se trouvent en Afrique. Par ordre de gravité, il s'agit du Yémen, de la RDC, de l'Afghanistan, de l'Ethiopie, de la Syrie, du Soudan, du Soudan du Sud et du Nigeria (essentiellement dans le Nord, où sévit le groupe jihadiste Boko Haram).
Les pays en situation de conflit plus durement touchés
Les pays les plus vulnérables sont ceux qui connaissent des conflits, mais également leurs voisins, confrontés à l'afflux de réfugiés. Le rapport prend pour exemple le Bangladesh, qui accueille des Rohingyas birmans, le Cameroun et le Burundi, où se replient des Congolais et des Centrafricains, ou encore l'Ouganda, qui a ouvert ses portes à des réfugiés congolais et sud-soudanais.
Les auteurs du rapport s'inquiètent également de la situation au Venezuela, pour lequel les chiffres manquent, mais qui pourrait bientôt être déclaré en état de crise alimentaire, tant les pénuries affectent les habitants et les contraignent au départ. La Syrie, qui avait déjà perdu son statut de « grenier à blé régional» avec l'occupation du groupe Etat islamique, connaît quant à elle sa pire récolte de blé depuis 30 ans.
«Des décennies de décisions politiques inappropriées ont permis aux grosses entreprises de prendre le contrôle de notre alimentation et de nos systèmes agricoles », a réagi la présidente de l'ONG Oxfam France dans un communiqué. Cécile Duflot estime également que « dans le même temps, les gouvernements ont insuffisamment dédié leurs investissements nationaux et l'aide pour le développement au profit de l'agriculture familiale et paysanne». Un secteur dont la croissance, selon l'ONG, « s'est révélée deux à quatre fois plus efficace pour réduire la faim et la pauvreté que n'importe quel autre secteur».... suite de l'article sur RFI